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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Lavoix, Henri: La galerie orientale du Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0809

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LA GALERIE ORIENTALE DU TROCADÉRO. 785

ed-dounia oua cd-din Kelaoun. » Je trouve les nombreux titres d’un
prince ayoubite sur un grand plateau de M. Albert Goupil. Ce sultan
est Malek el Kamel Abou’l Fath Nasser-ed-din Mohammed-ben-Abou-
Bekr, ben-Ayoub, qui mourut en 635 (1238). Je relève des noms d’émirs,
esclaves du sultan El-Nasser-ben-Kelaoun, le sultan bahrite. Nous
voyons beaucoup de monuments gravés sous son règne : il ne faut pas
s’en étonner; ce prince, chassé du trône, fut par trois fois remis au
pouvoir. Dans ces allées et venues de la royauté, le sultan Mohammed-
ben-Kelaoun régna trente-deux ans; ce fut là la plus belle époque
de l’art des graveurs sur métaux de la Syrie et de l’Égypte. Nous avons
examiné ensemble, mon cher Schéfer, une merveille : c’est une écritoire
de petite dimension, damasquinée d’or et d’argent, avec des dessins
d’une délicatesse extrême. Les titres du prince qui courent sur les
parois sont très nombreux. Par malheur, le nom du sultan fait défaut;
mais les canards, qui servirent d’armoiries à Kelaoun, nous indiquent
assez que ce monument a été fait sous un des petits-fils de ce prince.
Il en eut six. Cet encrier est probablement du xive siècle. Il appartient à
M. Beurdeley. Passons sur la grande vasque de M. Goupil, faite au nom
de l’émir Ahmed, émir el-Nassery. Je prends note du vase de M. Piot,
portant pour armoiries un sabre au-dessus d’un canard; du pot, qui
est aussi à M. Piot, et sur lequel je lis le nom du graveur Kotb-ed-din
Mohammed-ben-Abd-Allah ; du vase élégant, porté sur trois pieds, qui
appartient à M. Posno. J’ai regret d’abandonner des pièces remarquables
qu’il me faut négliger, car j’ai hâte d’arriver aux monuments offrant un
intérêt d’étude tout exceptionnel.

Vous avez été frappé, comme moi, de la richesse de la collection de
M. Delort de Gléon, qui occupe, avec celle de M. Albert Goupil, la grande
vitrine de la galerie. Elle mériterait une monographie. Vous avez vu
ce vase à panse lisse, d’une forme si élégante, dont une légende d’argent
entoure le cou; ce petit calice au goulot allongé, avec ses scènes de
chasse, et sa fleur de lis, objet du goût le plus pur; ces beaux flambeaux
avec médaillons; cette belle buire à six pans, d’un travail extrêmement
fin, reproduisant les signes du zodiaque, mais dont les légendes sont en
partie effacées, — je parle de celles qui contiennent les titres du sultan.
Cette buire porte sur le col cette inscription : « Fait par Abd-el-Fakir El
Hadjaj-Mohammed, dans l’année 709 (1309). » Une vasque est signée
par Ahmed-ben-Omar, et le nom de ce graveur se lit dans un cartouche
fleuronné qui se détache sur la panse du vase. L’ornementation a aussi
pour sujet principal des scènes de chasse. Ces représentations remontent
bien loin dans l’antiquité orientale. Elles étaient en faveur chez les

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XVIII.
 
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