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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Lavoix, Henri: La galerie orientale du Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0815

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LA GALERIE ORIENTALE DU TROGADÉRO.

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celet en or de M. Baron, ni aux médailles de notre ami Rogers, dont la
collection est si importante, ni aux livres de M. Didot et aux Cor ans du
gouvernement égyptien, — des chefs-d'œuvre de calligraphie, — ni à vos
manuscrits persans, ni aux manuscrits de M. Jacquemart ! Chacune de ces
séries aurait droit à une étude à part ; mes notes se sont amoncelées, mais
dans la rédaction définive, elles ont fui entre mes mains. Il faut en finir :
un article n’est pas un livre. Pourtant quelques lignes encore. Je veux vous
parler d’un monument d’un intérêt capital et d’une beauté exceptionelie :
du superbe vase à reflets métalliques de M. Basilewski. Autour du goulot,
six personnages assis à la manière orientale et jouant de divers instru-
ments se dessinent en saillie ; des gazelles courent les unes derrière les
autres dans une seconde frise ; la partie centrale de la panse est occupée
par un cercle dans lequel se détachent sept cavaliers, sept chasseurs,
séparés par un valet de chasse, qui est à pied : au dessous, dans une
troisième zone, des animaux, le lion, le paon, la gazelle, etc.; enfin, au
pied du vase, dans un quatrième et dernier cercle, des personnages au
milieu de rinceaux et de feuillages. C’est un monument d’un très bel
aspect dans son ensemble, d’un goût exquis dans ses détails. Les rinceaux,
les feuillages, les fleurs qui le décorent, sont du dessin le plus net et le
plus ferme. A quelle époque appartient ce vase, qui est persan indu-
bitablement et qui a été rapporté de Perse ? Au xm° siècle. J’appuie
cette opinion sur la comparaison que je fais de ce vase avec votre ma-
nuscrit à peintures de Yahia-ben-Mahmoud et avec le manuscrit des
Séances de Hariri de la Bibliothèque nationale, qui sont de la même
époque (1232). Ce sont les mêmes figures, les mêmes physionomies, ce
qui ne serait pas une preuve des plus convaincantes; mais ce sont les
mêmes costumes, jusque dans les moindres détails des étoffes. Ce rap-
prochement me paraît ne laisser aucun doute à cet égard.

Maintenant, mon cher Schéfer, il ne suffit pas d’avoir tant de précieux
monuments et de si nombreux renseignements sous la main. Il faut les
utiliser. L’histoire de ces arts et de ces industries arabes est tout entière à
faire. Qui peut et qui doit l’écrire? Un homme qui connaît l’Orient, qui
a vécu sur lui et en lui, dont le nom fait autorité dans la science de
l’histoire et de la littérature musulmanes, et qui, à un savoir aussi étendu
et aussi sûr, unit le goût le plus éclairé et le plus délicat des choses de
l’art. Si je ne vous nomme pas, mon cher ami, c’est que j’ai l’amilié
des plus discrètes.

HENRI LAVOIX.
 
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