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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Chesneau, Ernest: Le Japon à Paris, [2]: exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0867

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

8A2

tant cette étude est malaisée pour ne pas dire impossible en 1878, avec le
système d’isolement qui a prévalu pour chaque nation et de dispersion
pour chaque nature de produits. Les membres des jurys de toute classe
savent à quelles marches et contre-marches forcées, à quelles fatigues et
à quelles lacunes d’examen cette dispersion les a condamnés. Si Ton veut
borner son observation aux œuvres d’un même pays, la fatigue pour être
moindre est cependant excessive encore, puisqu’il faut se transporter
des cimes du Trocadéro jusqu’à l’Ecole militaire, et la difficulté de com-
parer reste la même. Elle s’augmente au Japon de l’étroite parcimonie
avec laquelle le génie civil lui a mesuré l’espace dans les galeries du
Trocadéro. MM. les ingénieurs, qui ne se piquent pas, je suppose, d’être
artistes, ont disposé de beaucoup de place pour toute sorte de tableaux
vivants empaillés et de ridicules mannequins qui de leurs yeux blancs
poursuivent le visiteur à tous les détours; mais ils ont rigoureusement
mesuré l’étendue aux trésors de l’art japonais des divers âges. C’est
une faute, car le grand et légitime succès qui était réservé à l’exposition
moderne organisée par les soins de MM. Matsugata et Maëda se fut
accru de beaucoup si la part faite aux envois officiels de l’art rétrospectif
eût été plus importante. Ceux-là seulement, en effet, avec les envois
de M. Wakaï, offrent au travailleur l’intérêt de renseignements authen-
tiques. A coup sûr les collections de MM. Bing, Burty, de la Narde,
de Camondo, E. Guimet, sont curieuses à bien des titres; mais à
l’exception de celle de M. Guimet, qui a un caractère exclusivement
religieux, le pêle-mêle des autres et le défaut de classification raisonnée,
tout en leur laissant une haute valeur de dilettantisme, leur retirent
toute valeur d’étude.

La plus ancienne peinture connue et conservée au Japon remonte au
commencement du vu® siècle après Jésus-Christ; mais seulement à
dater du ixe, l’art y prit un développement tel que le gouvernement
le soumit au régime d’une administration spéciale. On sait que le
principe de ce gouvernement était une véritable féodalité qui n’a été
définitivement supprimée que par le souverain actuel, S. M. Mutsû-Hito,
cent-vingt et unième empereur du Japon. Cette école primitive s’attacha
tout naturellement à peindre, après les dieux, les princes, gouverneurs de
provinces, dans leurs costumes de cour fastueux et barbares, chargés à
profusion d’ornements magnifiques et du goût le plus raffiné. Le chef
de cette école puissante nommé Tsunetaka portait comme directeur de
l’administration des beaux-arts le titre officiel de Tosagon-no-Ivami. Ses
descendants adoptèrent pour nom de famille les deux premières syllabes
de ce titre : Tosa, et l’école qui se perpétue encore aujourd’hui dans la
 
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