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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 6
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Mantz, Paul: Les portraits historiques au Trocadéro: exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0883

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858

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’hésitations sans fin et de pourparlers qui commençaient à lasser la
patience des amis de Germain Pilon, de Largillière et de Prud’hon, il a
fallu se décider à installer l’exposition des portraits dans les deux salles
des Conférences, au Trocadéro, c’est-à-dire dans des locaux qui peuvent
avoir toutes les qualités du monde, mais qui, en raison de la pauvre
lumière qui les éclaire, sont absolument impropres à la destination
qu’on leur a donnée.

Et ce n’est pas seulement le rayon qui a manqué à nos portraits. La
place ayant fait défaut, il a fallu disposer les peintures par étages suc-
cessifs, de telle sorte que les dernières rangées se sont trouvées suspen-
dues à des hauteurs malaisément accessibles à l’œil humain. Mignard
était dans les frises, et Drouais allait aux étoiles. L’espace étant d’ailleurs
insuffisant, on a dû faire un choix, et ce n’est que pendant la seconde
quinzaine d’octobre que l’établissement de cloisons mobiles a permis
d’exposer les cent portraits qui, lors du premier classement, n’avaient
pu trouver place sur les murailles. Je dois même dire que si le bonheur
consiste à vivre dans l’ombre, ces peintures ont connu le maximum de
la félicité.

L’exposition a eu d’autres infortunes. Les deux salles du Troca-
déro étaient consacrées à toutes sortes de congrès et de réunions
savantes; de là la nécessité de les fermer avant les séances, pendant les
séances, et quelquefois après. La protection accordée aux conférenciers
s’est donc précisée par des consignes rigoureuses, des barrières rébarba-
tives et des portes qui semblaient heureuses d’être closes. Je n’insiste
pas; mais j’ai le droit de dire que l’exposition des portraits historiques
n’était pas facile à voir. Bien peu ont pu l’étudier à loisir, librement,
avec l’attention qu’elle méritait. C’est une partie à recommencer, dans
des conditions meilleures, sous une lumière plus généreuse et sans barri-
cades sur le seuil.

On comprend nos regrets. Cette exposition qu’on a vue si difficile-
ment, elle était véritablement admirable, elle était surtout instructive.
J’en dirai ici quelques mots, car il est bon qu’il en reste au moins un
souvenir. Un catalogue nous est promis; nous n’avons pas le temps de
l’attendre. Notre dessein est d’ailleurs de ne signaler que les œuvres
caractéristiques. Enfin, pour la facilité de l’écriture, et l’imparfait étant
une forme par trop mélancolique, nous parlerons de l’exposition comme
si elle était encore ouverte. On ne saurait trop prolonger le rêve, quand
il contient une leçon.
 
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