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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 6
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Poligny, Germaine de: L' ancien art mexicain: Exposition Universelle de 1878
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0911

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GAZETTE DES BEAUK-ARTS.

Boban, et dans celle de M. le Dr Fuzier. Plusieurs de ces pièces res-
semblent, d’une manière étonnante, aux produits artistiques et indus-
triels, de même nature, exécutés, il y a plusieurs milliers d’années, en
Égypte; d’autres rappellent ceux des vieux arts Phénicien, Cypriote,
Grec et Étrusque. Quelques-unes, enfin, doivent être rapprochées de ce
que nous ont laissé de plus typique les anciens habitants de l’Espagne et
des Canaries.

La forme de l’œil et celle de l’oreille, dans la figure humaine, pré-
sentent spécialement des similitudes, qui n’échapperont pas à la perspica-
cité des esprits clairvoyants.

Or, cette ressemblance, trop caractérisée pour être fortuite, a cer-
tainement été le résultat d’une de ces trois causes :

1° Communauté d’origine entre l’art mexicain primitif et celui de
certaines régions voisines de la Méditerranée ;

2° Importation de ce dernier art au Mexique ;

3° Importation, dans notre vieux monde, de l’art mexicain.

J’avoue pencher vers l’hypothèse d’une communauté d’origine. Ce
ne saurait être sans fondement, selon moi, que la tradition d’un peuple
d’insulaires, conquérants et civilisateurs, venus de l’Ouest, soit restée
dans le souvenir de l’Europe, et qu’une tradition identique se soit con-
servée, d’une autre part, jusqu’à nos jours, en Amérique. — Platon, qui
nous parle de la première dans son Timée; d’après le récit qu’en avaient
fait à Solon les prêtres de Sais, donne pour résidence à ce peuple une
île, grande comme l’Asie, appelée Atlantide, située en face du détroit de
Gadès, et disparue depuis dans les profondeurs de l’Océan, à la suite
d’un tremblement de terre; ce qui signifie un affaissement partiel de la
croûte terrestre, comme il s’en est produit beaucoup, même postérieure-
ment à la période quaternaire. Le fait est d’autant plus vraisemblable
que la géologie nous fournit les preuves certaines de bouleversements
immenses, survenus, à une époque relativement récente, dans toute cette
partie du globe, et à la suite desquels ses configurations, extérieure et
sous-marine, ont été absolument modifiées. N’est-il pas dès lors naturel
d’admettre que la grande île, nommée Atlantide par les anciens, ait
occupé le vide qui s’est fait sur la carte terrestre, et ait été habitée, à
un moment donné, par une population déjà pourvue d’une civilisation
avancée, qu’elle porta, à tour de rôle, vers le levant et vers le couchant.
De là l’extrême ressemblance qu’on remarque entre les produits de
deux arts congénères.

La géologie, l’anthropologie, la linguistique et l’ethnographie appor-
teront, tôt ou tard, des preuves d’ordres différents à cette consanguinité,
 
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