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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 6
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Sédille, Paul: L' architecture au Champ de Mars et au Trocadéro, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0955

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928

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

à structure accusée et à zones concentriques, qui semble suspendre un
large vélum au-dessus de la salle. Au centre rayonne un magnifique
réseau de palmes et de lauriers. Nous voudrions louer la noblesse des
deux loges d’avant-scène, ornées de statues allégoriques par M. Blan-
chard ; nous voudrions dire l’ampleur du vaste cadre qui enveloppe
l’orchestre. Mais les quelques pages dont nous disposons sont impuis-
santes devant l’immensité de ce monument, auquel il faudrait consacrer
un volume tout entier. Quittons donc la salle, prenons la longue galerie
qui réunit les deux salles de conférences, descendons par l’un ou par
l’autre des deux grands escaliers d’extrémité, dans lesquels l’ossature
enfer sert si bien la décoration des voûtes, et sortons du palais en suivant
l’une des grandes galeries de l’art rétrospectif.

Il nous faut donner un dernier coup d’œil à ce magnifique ensemble.
Aussi bien nous n’avons encore rien dit de la cascade, de ses pentes si
bien ménagées, de ses eaux si bien distribuées et utilisées pour 1’eflet.
Cependant un regret nous prend. Nous avons peine à comprendre com-
ment le château d’eau, qui sert de point de départ à la cascade, se relie
à la base du monument. Il y semble seulement accolé et n’en fait pas
partie essentielle et intégrante, si bien que la nappe d’eau qui tombe de
la partie supérieure semble s’échapper des galeries enveloppant la grande
salle centrale. Nous croyons bien savoir qu’un grand motif de décoration
central donnait, dans le projet primitif des architectes, une origine en
quelque sorte vraisemblable à cette cascade et que la seule raison d’éco-
nomie en a empêché l’exécution. S’il en est temps encore, nous souhaitons
vivement qu’on donne aux architectes les moyens nécessaires pour com-
pléter cette cascade, qui semble aujourd’hui un beau corps sans tête.

Mais, me dira-t-on : « Vous ne nous avez pas encore parié du style
du monument. Les uns le prétendent byzantin, les autres arabe, ceux-ci
roman, ceux-là grec, et encore d’autres florentin. Quel est son style
en somme? » C’est qu’en effet, la première chose que désire savoir le
public sur une œuvre d’architecture, c’est à quel style il appartient. Une
fois classé dans un style bien connu, il est définitivement jugé. Je dirai
du palais du Trocadéro qu’il est à la fois grec, roman, byzantin, arabe,
florentin si l’on veut, et qu’en même temps il n’est rien de tout cela.
11 appartient à la famille des monuments essentiellement modernes,
dont je parlais plus haut, qui procèdent des monuments du passé non par
une imitation de formes, mais par une application de principes. Et c’est
en vertu de ces principes immuables de vérité et de logique que nous
voyons le palais du Trocadéro accuser si franchement au dehors ses
formes intérieures, et se parer, dans toutes ses parties, de sa construction
 
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