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Revue archéologique — 12.1865

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Galles, René: Fouilles du tumulus du Moustoir Carnac: rapport à la Commission de topographie des Gaules
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0020

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16 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

.Au nord et tout près du village, au bord même de la route, s’al-
longe une grande butte sur laquelle s’élève une étroite pierre de
granit.

On ne pouvait, là, méconnaître un tumulus surmonté d’un men-
hir, et nous avons voulu trouver le dolmen qu’il devait renfermer.

La commission de la topographie des Gaules a bien voulu, sur la
proposition de son savant secrétaire, M. Alexandre Bertrand, mettre
à ma disposition les fonds nécessaires pour celte recherche, et j’ai
accompli ce nouveau travail avec un plein succès, grâce aux con-
seils éclairés de M. Charles de Fréminvilie et à l’infatigable con-
cours de MM. Louis Galles, Alphonse Mauricet, et de Cussé.

Parmi nos tumulus attribués à l’époque celtique, les uns s’élèvent
en forme de cône sur une hase à peu près circulaire; les autres, édi-
fiés sur un plan limité par une courbe très-allongée, ont été com-
parés, avec beaucoup de justesse, à la moitié d’un œuf coupé suivant
l’un de ses méridiens. La lombelle du Moustoir appartient à cette
seconde catégorie, comme le Mont-Saint-Michel, dont elle est voisine,
et comme le Mané-Lud, avec lequel ses formes extérieures comme
ses dimensions lui donnent une ressemblance extrême.

L’ovale de la base tend vers l’ellipse,et la courbe enveloppante de
la trace, aujourd’hui irrégulière, suivant laquelle les pentes du
tumulus coupent le sol naturel, se trouve figurer à peu près un
rectangle que deux demi-cercles termineraient dans le sens de sa
plus grande longueur. Celle-ci, dirigée de l’est à l’ouest, mesure
quatre-vingt-cinq mètres, tandis que la largeur moyenne n’est que
de trente-six mètres (pi. XIII, üg. 1). La hauteur du monticule varie ;
elle est de cinq mètres à peine au-dessus du pôle occidental de la fi-
gure que nous venons de tracer, tandis quelle atteint largement six
mètres au-dessus du pôle oriental (pi. XIY, fig. 2 et 3).

C’est sur ce dernier sommet que se dresse le menhir, haut de deux
mètres quarante centimètres, large de soixante centimètres sur
trente, et dont la base était si faiblement engagée dans le sol, que le
dérangement d’une seule des pierres qui le calaient a sufïîi pour
amener sa chute. Nous avons dû, en effet, pour opérer notre fouille,
renverser ce monolithe; nous l’avons ensuite rétabli, mais forcé-
ment dans un équilibre beaucoup plus stable, notre adresse, en le
posant, n’avant pu égaler celle des premiers architectes.

L’occupation romaine, absorbée par ses pensées politiques el
guerrières, a-t-elle soupçonné le but et la nature de ces monuments?
En tout cas, elle s’en est servi comme de points d’observation fort
utiles au milieu des peuplades énergiques auxquelles elle imposait
 
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