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Longpérier, Adrien de: Vase arabo-sicilien de l'œuvre Salemon
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0360
DE
L’OEUVRE SALEMON
Le Musée du Louvre possède un vase de cuivre fort curieux qui,
jusqu’à présent, a été peu remarqué, et qui cependant mérite d’être
signalé à l’attention des archéologues, tant à cause de sa forme sin-
gulière que de l’époque à laquelle il appartient.
Cette forme est celle d’un paon, dont la tête, surmontée d’une
haute aigrette découpée à jour, s’incline en avant; les doigts posté-
rieurs des deux pieds sont réunis, et composent une sorte de grand
anneau plat qui sert de support au vase et le maintient en équilibre.
Sur le dos du paon, un oiseau de proie se courhe et attaque avec
son bec le cou de sa victime. C’est un oiseau de vol, faucon, gerfaut
ou émérillon, et l’artiste qui a fabriqué le vase a ingénieusement
utilisé, pour modeler une anse, cette scène de chasse chère au moyen
âge.
L’anse était traversée par un tube, actuellement brisé, qui se
reliait au corps du vase et servait à y introduire le liquide, lequel
était ensuite versé par le bec du paon; disposition analogue à colle
que présentent d’antiques vases péruviens qui affectent aussi la
forme d’oiseau. Mais la rupture du tube nous empêche de vérifier si
l’aiguière du Louvre produisait un son, une sorte de siflement doux,
comme cela a lieu pour les vases péruviens lorsqu’ils sont remplis
d’eau et qu’on les incline.
Sur la poitrine du paon est tracée une inscription bilingue, latine
et arabe, ainsi conçue :
-}- OPYS SALOMONIS ERAT
^ ! vjtV-L I juc J
(fait par Abd el-Malek le Chrétien).
L’OEUVRE SALEMON
Le Musée du Louvre possède un vase de cuivre fort curieux qui,
jusqu’à présent, a été peu remarqué, et qui cependant mérite d’être
signalé à l’attention des archéologues, tant à cause de sa forme sin-
gulière que de l’époque à laquelle il appartient.
Cette forme est celle d’un paon, dont la tête, surmontée d’une
haute aigrette découpée à jour, s’incline en avant; les doigts posté-
rieurs des deux pieds sont réunis, et composent une sorte de grand
anneau plat qui sert de support au vase et le maintient en équilibre.
Sur le dos du paon, un oiseau de proie se courhe et attaque avec
son bec le cou de sa victime. C’est un oiseau de vol, faucon, gerfaut
ou émérillon, et l’artiste qui a fabriqué le vase a ingénieusement
utilisé, pour modeler une anse, cette scène de chasse chère au moyen
âge.
L’anse était traversée par un tube, actuellement brisé, qui se
reliait au corps du vase et servait à y introduire le liquide, lequel
était ensuite versé par le bec du paon; disposition analogue à colle
que présentent d’antiques vases péruviens qui affectent aussi la
forme d’oiseau. Mais la rupture du tube nous empêche de vérifier si
l’aiguière du Louvre produisait un son, une sorte de siflement doux,
comme cela a lieu pour les vases péruviens lorsqu’ils sont remplis
d’eau et qu’on les incline.
Sur la poitrine du paon est tracée une inscription bilingue, latine
et arabe, ainsi conçue :
-}- OPYS SALOMONIS ERAT
^ ! vjtV-L I juc J
(fait par Abd el-Malek le Chrétien).