Revue archéologique (12.1865)

ETUDES

D’ARCHÉOLOGIE MÉDICALE

SUR

HOMÈRE

(Suite) (1)

IV. — CHIRURGIE .

Les plaies (2) peuvent être divisées en deux classes: les plaies pro-
prement dites, superficielles ou pénétrantes, faites avec l’épée, la lance
ou le javelot (3) ; et les plaies contondantes qui résultent généralement
de coups de pierres, genre de projectile dont les héros se servaient
volontiers quand ils étaient désarmés.La pierre était lancée le plus
ordinairement avec la main, quelquefois avec une fronde (4). Notons
aussi qu’Ulysse, impatienté de la faconde immodérée et railleuse de
Thersite, et n’ayant sous la main que son sceptre, l’en frappe rude-
ment dans le dos et sur les épaules (5). Le poëte remarque qu’à la suite

(1) Voir la Revue archéologique du 1er août 1865, p. 95.

(2) eXxoç désigne comme notre mot plaie, tantôt, et c’est le plus souvent, une
blessure au moment où elle est reçue (voy. par ex. XIV, 130; XV, 393), tantôt une
blessure ou, si l’on veut, une plaie déjà ancienne (voy. par ex. VIII, 405 et 419;
XIX, 49), môme une blessure en voie de cicatrisation (XXIV, 420 : sXxea navra
pip.\jx£v), enfinmn ulcère (voy. p. 74,1 ’Observ. de Philoctète). Les épithètes des plaies
sont très-vagues et n’expriment que la gravité (Xvypà, àpyaXéa, xapxEpà), Le mot
wxEtXri est employé dans le sens exclusif de blessure (voy. par ex. V, 870; XI, 266;
XVII, 862; Od. XXIV, 189).

(3) Le vieux Nestor (VII, 136. sqq.) remarque comme une chose extraordinaire
qu’Ereuthalion combattait autrefois avec une massue de fer.

(4) On peut le conjecturer d’après un passage du livre XIII de YIliade, v. 599-
600, où il est dit qu’Agénor se servit de sa fronde de laine pour bander la plaie de
son ami. — (5) II, 265-268.

XII. — Octobre 1863.

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