Revue archéologique (12.1865)

INSCRIPTION LATINE

DE NICE

Lors de mon dernier passage à Nice, le 14 mai 1861, j’ai pu pro-
filer de quelques instants de repos accordés par le courrier aux.
voyageurs qui devaient l’accompagner jusqu’à Toulon, alors que le
chemin de fer ne reliait pas encore les deux villes; j’ai pu, dis-je,
utiliser le court espace de temps qui m’était assigné, en montant au
sommet du rocher qui domine la partie méridionale de Nice, et sur
lequel autrefois s’élevait un château fort. Je voulais examiner le
sarcophage trouvé dans des subslructions antiques que des fouilles
récentes avaient fait découvrir, et prendre à mon tour copie de l'in-
scription que mon savant confrère, M. Alexandre, à fait connaître en
partie à l’Académie des inscriptions et belles-lettres, dans la séance
du 12 avril 1861. Ce texte, publié par la Revue archéologique (1861,
juin, p. 465), était incomplet, et j’ai cru qu’il valait la peine d’être
étudié de nouveau.

Il arrive en effet fort souvent que la lecture d’une inscription
dépend de la manière dont le monument qui la porte est éclairé, et
par conséquent de l’heure à laquelle on a pu voir ce monument. A
cet égard, je dois avouer que j’ai été bien mal servi par le hasard ;
au moment où je parvenais au terme de la longue spirale décrite sur
les flancs du rocher par le chemin public, un soleil éclatant dardait
ses rayons contre la face antérieure du sarcophage, déposé sur le bord
du caveau duquel il avait été extrait. C’est à peine si l’œil pouvait
distinguer quelques-uns des caractères cle l’inscription noyée dans
la lumière. D’ailleurs le marbre a été en plusieurs endroits fort mat-
trailé par le temps. Je n’avais pas le choix de l’heure, ni les élé-
ments nécessaires pour faire une empreinte en papier. Ce fut donc