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REVUE ARCHEOLOGIQUE.
être plus parfaits. Il est donc probable qu’une bonne partie des
belles pointes de flèche en silex sont de l’époque de transition. Il
doit en être de même de ces beaux marteaux, avec large trou cylin-
drique au centre»
Ce que je viens de dire des pointes de flèche n’est point une pure
hypothèse. Les habitations sur pilotis de la tourbière de Mercurago
et du lac de Varèse nous en fournissent une preuve très-nette, très-
précise. Ces habitations sont, en effet, de l’âge de transition entre la
pierre et le bronze.
A Mercurago, on a trouvé deux épingles et une lame de poignard
en bronze, mêlés à plusieurs pointes de flèche en silex de forme
diverses, mais en général d’un travail très-fini. On a aussi retiré un
couteau-scie, et une grande quantité d'éclats de silex qui prouvent
qu’on a fabriqué sur place.
Dans les stations lacustres de Yarèse, qui ont fourni des pointes
de flèche en silex par centaines, et des scies en assez grand nombre,
on a aussi pêché trois épingles, deux lames de poignard, trois ou
quatre hameçons et quelques autres petits objets en bronze. Là aussi
les objets en silex ont été taillés sur place avec des pierres des bords
du lac.
Tout ce que j’ai vu en fait d’instruments en pierre en Italie me
paraît, quoi qu’on en ait dit, fabriqué avec des matériaux du pays.
Je ne crois pas qu’on trouve la preuve d’un commerce étranger pen-
dant l’âge de pierre. Ce qui tout au plus a pu arriver, c’est le trans-
port dans la région de l’Apennin de roches provenant de la région
des Alpes, et encore ce fait n’est-il pas bien établi.
Les pointes de flèche en silex trouvées à Mercurago se rapportent,
par leur forme, aux autres pointes de flèche en silex trouvées dissé-
minées sur toute la surface de l’Italie. Mais il n’en est point de même
des pointes de flèche des stations lacustres du lac de Yarèse. Dans
ces stations, il n’y a que deux formes, mais elles sont bien caracté-
risées et bien distinctes de toutes les autres formes italiennes. Elles
n’ont pas le moindre rapport avec les pointes de Mercurago ou de
Bosisio, stations pourtant bien voisines, et même avec celles de la
tourbière attenante au lac. A en juger par cés pointes de flèche, le
lac de Yarèse aurait été peuplé pendant l’époque de transition de la
pierre au bronze, par une race d’hommes toute particulière, n’ayant
rien de commun avec les populations voisines, avec la population
générale de l’Italie.
C’est aussi à l’âge de transition de la pierre et du bronze que
doivent être rapportés les quarante squelettes humains découverts, en
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être plus parfaits. Il est donc probable qu’une bonne partie des
belles pointes de flèche en silex sont de l’époque de transition. Il
doit en être de même de ces beaux marteaux, avec large trou cylin-
drique au centre»
Ce que je viens de dire des pointes de flèche n’est point une pure
hypothèse. Les habitations sur pilotis de la tourbière de Mercurago
et du lac de Varèse nous en fournissent une preuve très-nette, très-
précise. Ces habitations sont, en effet, de l’âge de transition entre la
pierre et le bronze.
A Mercurago, on a trouvé deux épingles et une lame de poignard
en bronze, mêlés à plusieurs pointes de flèche en silex de forme
diverses, mais en général d’un travail très-fini. On a aussi retiré un
couteau-scie, et une grande quantité d'éclats de silex qui prouvent
qu’on a fabriqué sur place.
Dans les stations lacustres de Yarèse, qui ont fourni des pointes
de flèche en silex par centaines, et des scies en assez grand nombre,
on a aussi pêché trois épingles, deux lames de poignard, trois ou
quatre hameçons et quelques autres petits objets en bronze. Là aussi
les objets en silex ont été taillés sur place avec des pierres des bords
du lac.
Tout ce que j’ai vu en fait d’instruments en pierre en Italie me
paraît, quoi qu’on en ait dit, fabriqué avec des matériaux du pays.
Je ne crois pas qu’on trouve la preuve d’un commerce étranger pen-
dant l’âge de pierre. Ce qui tout au plus a pu arriver, c’est le trans-
port dans la région de l’Apennin de roches provenant de la région
des Alpes, et encore ce fait n’est-il pas bien établi.
Les pointes de flèche en silex trouvées à Mercurago se rapportent,
par leur forme, aux autres pointes de flèche en silex trouvées dissé-
minées sur toute la surface de l’Italie. Mais il n’en est point de même
des pointes de flèche des stations lacustres du lac de Yarèse. Dans
ces stations, il n’y a que deux formes, mais elles sont bien caracté-
risées et bien distinctes de toutes les autres formes italiennes. Elles
n’ont pas le moindre rapport avec les pointes de Mercurago ou de
Bosisio, stations pourtant bien voisines, et même avec celles de la
tourbière attenante au lac. A en juger par cés pointes de flèche, le
lac de Yarèse aurait été peuplé pendant l’époque de transition de la
pierre au bronze, par une race d’hommes toute particulière, n’ayant
rien de commun avec les populations voisines, avec la population
générale de l’Italie.
C’est aussi à l’âge de transition de la pierre et du bronze que
doivent être rapportés les quarante squelettes humains découverts, en