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Revue archéologique — 12.1865

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Caffiaux, Henri: Récension nouvelle du texte de l'oraison funèbre d'Hypéride, [1]: et examen de l'édition de M. Comparetti
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0233

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TEXTE DE L’ORAISON FUNÈBRE d’hYPÉRIDE. 229

Toutefois, la nature particulière de cette étude m’oblige à rappeler
que le papyrus de Y ’E7UTacpio- est le manuscrit grec d’auteur clas-
sique le plus ancien peut-être, et peut-être aussi le plus mauvais que
nous ayons. L’érudition sagace de M. Babington n’a pu complè-
tement suffire aux soins qu’il réclamait, où paSiov eva ovxa toucûjt[(x] xai
T7])axauT[a] ItteXOsiv. (’Eiuxacp. col. 3, 1. 21). Après lui, des savants
illustres ont amélioré le travail déjà si remarquable de l’édition
princeps, mais ils n’ont pu faire que la critique se déclare satisfaite
sur tous les points, et cela se comprend : ce n’est que lentement et peu
à peu, qu’on parvient à tout restituer, à tout corriger, et même à
voir tout ce qui peut manquer dans un texte qui, comme celui-ci,
cruellement maltraité par le temps, l’a été plus encore par la main
du copiste.

Les fautes de tout genre qu’ont accumulées son inattention, son
ineptie ou son ignorance sont tellement nombreuses, que si l’affreux
pensum qui a presque disparu de nos collèges, avait existé dans
l’antiquité, et que le papyrus y eût coûté moins cher (1), je serais fort
tenté devoir, dans ces pages souvent inintelligibles, la tâche supplé-
mentaire imposée à quelque mauvais élève ; notre manuscrit en a tous
les signes : l’écriture, tantôt serrée et petite, tantôt plus molle et
plus élargie, semble accuser soit l’impatience, soit la langueur d’une
main tour à tour frémissante et fatiguée. On dirait que l’ennui a pré-
sidé à toute cette transcription ; ce sont des syllabes, des mots oubliés,
répétés, fondus ensemble ; sans compter des altérations parfois si
profondes, qu’il devient difficile de dire quelle locution le texte ori-
ginal a pu porter (2); je ne parle pas des surcharges, et me borne à
constater que l’œuvre admirable d’Hypéride ne se trouve pas même
assez passablement reproduite, pour avoir pu subir l’affront qu’Horace,
sans y croire, prédisait malicieusement à ses vers :

Hoc quoque te manet, ut pueros elementa docentem
Occupet extremis in vicis balba senectus.

Un texte semblable appelait tout d’abord la loupe des grammai-
riens, et, il faut le dire, en Angleterre et surtout en Allemagne (3),

(1) Voir les Mémoires d'histoire ancienne et de 'philologie de M. Egger, p. 423
et 424. Voir encore pour une époque différente, p. 135, les détails les plus curieux.

(2) Nous reproduirons au bas des pages du texte grec la leçon du ms. quand elle
est inacceptable. La vue n’en sera pas sans intérêt pour le lecteur qui, par la nature
des fautes les plus fréquentes, comprendra mieux ce que la restitution peut à l’occa-
sion se permettre.

(3) Les Hellénistes français ont un peu fait défaut, et cela n’est pas étonnant, tous
 
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