LA FOUDRE ET LE FEU SAINT-ELME DANS L’ANTIQUITÉ. 137
car le vent apporle le bruil. Suivant le même auteur, des éclairs brillants
avec des tonnerres faibles annoncent delà pluie.
§ 6. — Eclairs, tonnerres et foudres sans nuages.
Sénèque (1) connaît bien les éclairs sans tonnerre, qui sont fréquents à
l'horizon pendant les belles nuits d’été. Mais, de plus, il admet, avec Anaxi-
mandre (2), qu’il ^ a quelquefois des éclairs avec tonnerre par un ciel
sans nuage. Aristote (H) et Lucrèce (4) le nient (5). Du reste, Sénèque (6)
s’accorde avec Aristote pour dire que sans nuages la foudre ne tombe ja-
mais ; Lucrèce (7) soutient même qu’elle ne tombe jamais que de gros
nuages. Cependant beaucoup d’auteurs anciens (8) attestent que l’éclair et
le tonnerre sans images étaient des phénomènes bien constatés, quoique
assez rares. LesGrecs, et quelquefois les Romains à leur exemple, considé-
raient ces pbénomènesexceptionnels comme des présages heureux (9); mais
habituellement les Romains les considéraient comme de funestes présa-
ges (10). Le poëte Nonnus (11) nous montre Typhoée, le génie des ouragans,
voleur de la foudre de Jupiter, lançant avec un bruit sourd et avec une
faitde clarté des tonnerres impuissants par un ciel aride et sans nuages,
tandis que, suivant le même poêle (12), la foudre de Jupiter tire sa force des
nuages chargés de pluie. Mais plusieurs auteurs anciens (13) vont jusqu’à
citer des circonstances où des hommes et divers objets ont été frappés de
pi) Q. n., II, 26, § 6-7. — (2) LL, f, 1. § 13, et II, 18, avec citation d’Anaximandre
— (3) Météorol., II, 9, § 13. — (4) VI, 97 et 399-dOO. Voyez aussi Artémidore, Des
songes, II, 8, p. 89 (Rigault).
(5) Isidore de Séville (De ncit. rer., XXX, p. 56, éd. G. Bekker)lenie également,
en s’autorisant faussement d’un vers de Virgile (Georg., I, 487), qui signifie tout le
contraire.
(6) Q.n.,ll, 26, 56. — (7) VI, 245-247.
;8) V. Homère, Odyssée, (XX, 103-104, et 113-114; Hérodote, III, 85; Appien,
Guerres civiles, 1,110 ; Dion Cassius, XXX\ II, 25 ; Pline, XVIII, 35, s. 81, n. 354, t. 3^
p. 228;Ennius, dans Cicéron, Div., II, 39; Cicéron, Div.,1, 11, v. 23-24; Virgile,
Georg., I, 487; /En., IX, 630; Horace, Odes, I, 34, v. 5-8; Ovide, Fastes, III, 369;
Lucain, Pharsale, I, 530-535; Stace, Theb.,V, 86-87; Jules Capitolin, Antoninus
Plus, c. 3; Labëon, dans Jean de Lydie, Des prodiges, ch. 45, p. 341 (Bekker), et
Julius Obsequens, c. 22, 23, 45, 49 (c. 83, 87, 107, 122 cum suppl. Lycosthenis, éd.
Oudendorp). Comparez Burmann, De Jove fulgeratore, c. 9.
(9) Voyez Homère, Hérodote, Ennius, Virgile (Æn.) et Jules Capitolin, endroits
cités.
(10) Cicéron, Labéon, Virgile (Georg.), Horace, Ovide, Lucain, Stace, Appien, Dion
Cassius, endroits cités.
(11) Dionys., I, 299-309. Comparez VIII, 326 — (12) Dionys., Il, 449-450.
(13) Cicéron, Div., I, 11, v. 23-24 ; Pline, II, 51, s. 52, n. 137, t. 1, p 155 (Sillig) ;
Dion Cassius, XXXV11, 25; Suétone, Octave, ch. 95; Julius Obsequens, c. 26 et 59
ù, 87 et 122, ed. Oudendorp cum suppl. Lycosthenis),
car le vent apporle le bruil. Suivant le même auteur, des éclairs brillants
avec des tonnerres faibles annoncent delà pluie.
§ 6. — Eclairs, tonnerres et foudres sans nuages.
Sénèque (1) connaît bien les éclairs sans tonnerre, qui sont fréquents à
l'horizon pendant les belles nuits d’été. Mais, de plus, il admet, avec Anaxi-
mandre (2), qu’il ^ a quelquefois des éclairs avec tonnerre par un ciel
sans nuage. Aristote (H) et Lucrèce (4) le nient (5). Du reste, Sénèque (6)
s’accorde avec Aristote pour dire que sans nuages la foudre ne tombe ja-
mais ; Lucrèce (7) soutient même qu’elle ne tombe jamais que de gros
nuages. Cependant beaucoup d’auteurs anciens (8) attestent que l’éclair et
le tonnerre sans images étaient des phénomènes bien constatés, quoique
assez rares. LesGrecs, et quelquefois les Romains à leur exemple, considé-
raient ces pbénomènesexceptionnels comme des présages heureux (9); mais
habituellement les Romains les considéraient comme de funestes présa-
ges (10). Le poëte Nonnus (11) nous montre Typhoée, le génie des ouragans,
voleur de la foudre de Jupiter, lançant avec un bruit sourd et avec une
faitde clarté des tonnerres impuissants par un ciel aride et sans nuages,
tandis que, suivant le même poêle (12), la foudre de Jupiter tire sa force des
nuages chargés de pluie. Mais plusieurs auteurs anciens (13) vont jusqu’à
citer des circonstances où des hommes et divers objets ont été frappés de
pi) Q. n., II, 26, § 6-7. — (2) LL, f, 1. § 13, et II, 18, avec citation d’Anaximandre
— (3) Météorol., II, 9, § 13. — (4) VI, 97 et 399-dOO. Voyez aussi Artémidore, Des
songes, II, 8, p. 89 (Rigault).
(5) Isidore de Séville (De ncit. rer., XXX, p. 56, éd. G. Bekker)lenie également,
en s’autorisant faussement d’un vers de Virgile (Georg., I, 487), qui signifie tout le
contraire.
(6) Q.n.,ll, 26, 56. — (7) VI, 245-247.
;8) V. Homère, Odyssée, (XX, 103-104, et 113-114; Hérodote, III, 85; Appien,
Guerres civiles, 1,110 ; Dion Cassius, XXX\ II, 25 ; Pline, XVIII, 35, s. 81, n. 354, t. 3^
p. 228;Ennius, dans Cicéron, Div., II, 39; Cicéron, Div.,1, 11, v. 23-24; Virgile,
Georg., I, 487; /En., IX, 630; Horace, Odes, I, 34, v. 5-8; Ovide, Fastes, III, 369;
Lucain, Pharsale, I, 530-535; Stace, Theb.,V, 86-87; Jules Capitolin, Antoninus
Plus, c. 3; Labëon, dans Jean de Lydie, Des prodiges, ch. 45, p. 341 (Bekker), et
Julius Obsequens, c. 22, 23, 45, 49 (c. 83, 87, 107, 122 cum suppl. Lycosthenis, éd.
Oudendorp). Comparez Burmann, De Jove fulgeratore, c. 9.
(9) Voyez Homère, Hérodote, Ennius, Virgile (Æn.) et Jules Capitolin, endroits
cités.
(10) Cicéron, Labéon, Virgile (Georg.), Horace, Ovide, Lucain, Stace, Appien, Dion
Cassius, endroits cités.
(11) Dionys., I, 299-309. Comparez VIII, 326 — (12) Dionys., Il, 449-450.
(13) Cicéron, Div., I, 11, v. 23-24 ; Pline, II, 51, s. 52, n. 137, t. 1, p 155 (Sillig) ;
Dion Cassius, XXXV11, 25; Suétone, Octave, ch. 95; Julius Obsequens, c. 26 et 59
ù, 87 et 122, ed. Oudendorp cum suppl. Lycosthenis),