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Revue archéologique — 12.1865

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Daremberg, Charles: Études d'archéologie médicale sur Homère, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0262

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258 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

droite, d’un coup de lance qui effleura l’os (1). Le dard à (rois pointes
qui atteint Machaon à l’épaule droite ne produit non plus qu’une
blessure légère (2), mais il y a des blessures plus graves par la vio-
lence du choc (3). Toutes ces distinctions sont encore à l’honneur du
génie d’observation dont Homère fait preuve dans cette clinique chi-
rurgicale qui se déroule d’un bout à l’autre de VIliade.

Pour terminer ce qui regarde les blessures de la poitrine, rappor-
tons deux faits curieux et qiTHomère lui-même raconte avec com-
plaisance: le premier se rapporte à une plaie du cœur (4), le second
à un coup de lance aux contins de l’abdomen et de la poitrine (5).
J’emprunte la traduction de M. Pessonneaux: « Alors périt le héros
Alcalhoüs... Neptune le fit tomber sous les coups d’Idoménée; il fas-
cina ses yeux brillants, et enchaîna ses membres brillants, car il ne
put ni fuir en arrière ni se détourner; mais il se tenait immobile
comme une colonne ou comme un arbre à haute chevelure, lorsque
le héros Idoménée le blessa avec sa lance au milieu de la poitrine...
11 tomba sur le sol avec bruit, l’arme resta enfoncée dans le cœur,
qui palpitait et faisait vibrer la pointe d’airain, jusqu’à ce qu’en fin
l’impétueux Mars en airêta la furie. » — « Sarpédon visa, mais en
vain, Patrocle avec sa lance brillante: la pointe de l’arme passa au-
dessus de l’épaule gauche, sans l’atteindre. Patrocle, à son tour, s’é-
lança armé de l’airain, et le coup parti de sa main ne fut pas inutile •
Sarpédon fut atteint à l’endroit où le diaphragme se resserre autour
du cœur à l’épaisse structure. Il tomba comme tombe le chêne.,...

(1) XVII, 598-600 (ypà^sv 8s o'i ôavs'ov) ; — Voy. Od. XXII, 280 (wp,ov sus'ypa^sv).

(2) XI, 504-6. — On remarquera cette mention particulière de l’épaule droite.
Quand il y a un côté désigné, c’est toujours le droit, du moins pour la région anté-
rieure. Le port du bouclier et le maniement des armes devaient, en effet, laisser ce côté
plus à découvert que le gauche; une explication analogue semble se trouver dans le
grammairien Diomède (lib. III, p. 477, 1. 7-12, éd Keil, dans Gramm. lat. t. I) : « Hi
qui jaculantur ex brevi accessu in extensum passum proferuntur, ut promptiore nisu
teli ictum confirment. Auctorhujus librationis Arctinus :

’E? ôXtyou StaSàç upospopto rcoôt, ôçp’ oi yuta
Teivôfxcva ptooreo xaî eù<j0svèç sTSoç 'éyy^ai. »

Mais il est également question du côté droit pour le cheval, XVI, 407-68, et même
pour un sanglier, Odyss. XIX, 452. Voy. aussi p. 67, note 5 : pugilat d’Ulysse et
d’Irus, et le coup d’escabeau reçu par Ulysse.

(3) XIII, 519-20; XIV, 450-52; XVI, 289 (blessure à l’épaule droite. Les blessés
tombent en avant). La règle n’est pas aussi générale pour le membre inférieur (voy.
plus bas § 6). Ajoutez cependant qu’il y a dans les Cycliques (Fragm. sedis incertœ,
I, p. 601, éd. Didot) un souvenir de cette prédilection pour le côté droit, car il est
dit que Castor fut blessé à la cuisse droite par Aphidnus. — Voy. aussi Batrach.,
244-45. — (4) XIII, 438-445. — (5) XVI, 480-486 et 660.
 
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