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HE VUE ARCHEOLOGIQUE.
s’accomplit? Pour l’archéologue français, ce n’est qu’un ministre
sacré, et naturellement il ne lient aucun compte de son bonnet phry-
gien. Pourquoi n’y reconnaîtrions-nous pas Priam, qui finit ses jours
dans ce même lieu, et périt de la même main, immédiatement après
l’égorgement de son fils ? Il ne manque pas de monuments avec les-
quels puisse s’établir une comparaison, et sur lesquels l’art antique
a représenté simultanément les deux crimes (1); et rien ne me pa-
raît s’opposer à ce qu’on voie dans ce vieillard une image du mal-
heureux monarque des Troyens.
Le bas-relief qui a servi de base à celte dissertation est surmonté
d’un couvercle sur lequel repose une de ces figures ordinaires de
femme voilée, revêtue d’une tunique avec une armilla au bras droit;
l’inscription qui la désigne est en grande partie usée, mais elle
confirmerait, par la forme des lettres et par le nom de famille, les
suppositions que le bas-relief nous a suggérées, c’est-à-dire son ori-
gine volterraine (2); on n’y lit plus que les lettres suivantes :
HB[- C 'fi h n-H a ■ ■ ■■■A
il faut peut-être la compléter ainsi : (velus)nei ou ceic(nei) l fel-
mu(ial).u.
Cette inscription, pour le nom que je crois maternel, a des points
de comparaison dans plusieurs monuments épigraphiques provenant
tous de Volterra (3), et ils sont favorables à la restitution que nous
proposons pour le premier nom : dans l’inscription de Lanzi velusna
felmuial; dans celle que renferment les papiers d’Ingihrami....,,
ceicna is felmuial.
En nous en tenant pour la restitution à l’inscription d’Inghi-
rami, la légende a un caractère local encore plus complet. L’absence
du prénom, moins rare dans les inscriptions féminines, n’est pas une
difficulté. Nous traduisons donc: Velonia ou Cecina Lartis (’filia)
Fulmoniœ (natal).
Je ne saurais décider ce que signifie Vu final, ce ne peut-être
(1) Voy. M. Millin, Peint, des vas. I, XXV, Tab. iliac. dans le Mus. Capit. IV, 68,
n. 105-106.
(2) Cf. R. Rochette, Op. cit. tav. LXVII, LI, LU (Vaso di Bernay, p. 279 del
testo) ; Inghirami, Gall. Omerica, taw. CCXXIX-CCXXX ; Mus. Capit. IV, 4; Win-
kelmann, Mon. inéd. XIII, et antres monuments cités ci-dessus.
(3) Lanzi, Sag. II, p. 315, n. 172, p. 273, n. 9; nos Iscrip. étr. Fio. p. 50, n. 55,
p. 266, n. 38, Fabretti, Gloss, s. v. felmui.
HE VUE ARCHEOLOGIQUE.
s’accomplit? Pour l’archéologue français, ce n’est qu’un ministre
sacré, et naturellement il ne lient aucun compte de son bonnet phry-
gien. Pourquoi n’y reconnaîtrions-nous pas Priam, qui finit ses jours
dans ce même lieu, et périt de la même main, immédiatement après
l’égorgement de son fils ? Il ne manque pas de monuments avec les-
quels puisse s’établir une comparaison, et sur lesquels l’art antique
a représenté simultanément les deux crimes (1); et rien ne me pa-
raît s’opposer à ce qu’on voie dans ce vieillard une image du mal-
heureux monarque des Troyens.
Le bas-relief qui a servi de base à celte dissertation est surmonté
d’un couvercle sur lequel repose une de ces figures ordinaires de
femme voilée, revêtue d’une tunique avec une armilla au bras droit;
l’inscription qui la désigne est en grande partie usée, mais elle
confirmerait, par la forme des lettres et par le nom de famille, les
suppositions que le bas-relief nous a suggérées, c’est-à-dire son ori-
gine volterraine (2); on n’y lit plus que les lettres suivantes :
HB[- C 'fi h n-H a ■ ■ ■■■A
il faut peut-être la compléter ainsi : (velus)nei ou ceic(nei) l fel-
mu(ial).u.
Cette inscription, pour le nom que je crois maternel, a des points
de comparaison dans plusieurs monuments épigraphiques provenant
tous de Volterra (3), et ils sont favorables à la restitution que nous
proposons pour le premier nom : dans l’inscription de Lanzi velusna
felmuial; dans celle que renferment les papiers d’Ingihrami....,,
ceicna is felmuial.
En nous en tenant pour la restitution à l’inscription d’Inghi-
rami, la légende a un caractère local encore plus complet. L’absence
du prénom, moins rare dans les inscriptions féminines, n’est pas une
difficulté. Nous traduisons donc: Velonia ou Cecina Lartis (’filia)
Fulmoniœ (natal).
Je ne saurais décider ce que signifie Vu final, ce ne peut-être
(1) Voy. M. Millin, Peint, des vas. I, XXV, Tab. iliac. dans le Mus. Capit. IV, 68,
n. 105-106.
(2) Cf. R. Rochette, Op. cit. tav. LXVII, LI, LU (Vaso di Bernay, p. 279 del
testo) ; Inghirami, Gall. Omerica, taw. CCXXIX-CCXXX ; Mus. Capit. IV, 4; Win-
kelmann, Mon. inéd. XIII, et antres monuments cités ci-dessus.
(3) Lanzi, Sag. II, p. 315, n. 172, p. 273, n. 9; nos Iscrip. étr. Fio. p. 50, n. 55,
p. 266, n. 38, Fabretti, Gloss, s. v. felmui.