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Revue égyptologique — 2.1881

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Revillout, Eugène: Second extrait de la chronique démotique de Paris, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0019

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Second extrait de la chronique démotique de Paris.

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» au chef qui sera généreux ! » Reste à savoir, comment des insignes inanimés peuvent aimer,
prier, avoir faim, et pour cela il faut connaître la symbolique qui s'appliquait aux deux
couronnes et au Pschent les réunissant, symbolique que M. Pierret a parfaitement expliquée
dans son «Essai sur la mythologie égyptienne*. Non seulement ces deux couronnes symboli-
saient le nord et le midi de l'Egypte, mais d'une façon plus générale les contrées supérieures
et inférieures de l'univers parcourues par le soleil, roi et dieu suprême de l'Egypte. C'était
des êtres divins et solaires. Aussi la couronne ou les deux couronnes sont elles assimilées
tantôt à la mère, tantôt aux tilles du soleil. M. Pierret 1 a cité à ce point de vue une série
de textes des plus intéressants. Dans l'un, la déesse Neith, que la statué naopbore du Vati-
can appelle mère du soleil, « sauvegarde le soleil en apparaissant sur la tête de son fils Horus »
(—*— 4^} S ^ ® ° vS,). Dans un autre nous trouvons une «fille du soleil, amour de

\ ai su —d i □ —H— /-9 ift i <£f i n/Yv\yx\

son cœur; résidant à sa place sur son front» |^Qifl;m^ rijl j ^ j. Dans un troi-
sième, Hàthor est appelée « couronne uneus sur la tête de son père» (j/nT ® *~ )■ Enfin
dans le décret trilingue de Cànope, le texte nous parle encore de la fille du soleil, que son
père appelait tantôt sa prunelle, tantôt sa couronne à son front q'û3
d ololJl^- o ^e r°i devait donc être aimé par sa couronne, car sa couronne était

une déesse solaire représentant la royauté ou le royaume tout entier. C'est ainsi que dans
un hymne fort curieux de Sais que M. Pierret a traduit le premier, Horus succédant à son
père Osiris, est appelé : « Horus, seigneur des siècles, roi éternel, fils héritier... roi divin se
plaisant dans la vérité, plus grand que son père, plus puissant que sa mère, maître de de-
venir par soi-même, le grand des grands, supérieur à ses frères, fils de la couronne blanche,
enfanté par la couronne rouge, seigneur des seigneurs, chef des chefs, souverain des dieux,
auquel a été confiée la double terre par son père Toum (le soleil levant), (^';=7|o|j^

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'v^e^J- On comprend par là comment

(3 ■— >a cou-

ronne qui est -sur la tête du roi, non seulement aime et déteste, mais a faim, souffre, adresse
ses supplications à Ammon, lorsque l'Egypte est opprimée par l'étranger: de même que l'on
dit que les anges pleurent quand l'homme pèche ou le christ souffre, de même on a pu
dire dans notre papyrus démotique à propos des souffrances du pays élu : «La couronne a
» faim. Elle n'a pu manger. — C'est ton royaume. — Elle supplie Ammon en disant : « Gloire
»au chef qui sera généreux!» Mais nous avons vu précédemment, que cette même couronne,
qui était la victime, pouvait devenir aussi la libératrice. Patience! N'a-t-il pas été écrit : «La
» libératrice vient. Elle amène l'Ethiopien à sa destinée, — c'est-à-dire, la libératrice, qui est
» la couronne uneus, vient. Elle rend paisible la destinée qu'elle réserve à la maison royale.
» C'est Harsefi qui créera le chef qui sera. Il est dit que c'est un homme d'Éthiopie qui
» sera après les nations — les Grecs!» Encore un peu et le roi pourra donc s'écrier, comme
dans l'ode copte attribuée au roi Salomon par la Pistis Sophia :

i Mythologie égyptienne, p. 45. Conf. Panthéon égyptien, p. 57.

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