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Revue égyptologique — 2.1881

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Revillout, Eugène: Un fragment de la légende osiriaque
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0024

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Eugène Revillout.

se réfugie seulement auprès de Hor hut, seigneur de Masen 1 et c'est Hor hut qui avec ses
troupes combat pour eux. Loin que Horus vienne de Syrie, — selon les textes hiérogly-
phiques connus, c'est lui au contraire qui y repousse Set2, et M. J. de Rouge 3 a même
supposé que Set trouvait ses auxiliaires dans les tribus étrangères à l'Egypte; tandis que
Horus s'appuyait sur les Egyptiens. Il y a donc évidemment sous ce rapport opposition
complète entre la version ptolémaïque du mythe d'Horus et la, version romaine que nous
trouvons à la fois dans Plutarque et dans notre papyrus démotique — également d'époque
romaine et presque contemporain de l'auteur — quel qu'il soit — du traité d'Isis et d'Osiris'
Si ensuite nous voulons rendre compte du changement de la tradition sous ce rapport nous
ne voyons qu'une seule explication possible : c'est que le peuple, toujours enclin à l'évhémérisme
— surtout à cette époque, qui est celle d'Evliémère — aura transformé peu à peu Hor hut,
le roi des oarhares'1 dont parle un des textes traduits par M. de Rouge, qui arrive avec

1 Dict.géogr,, p. 298. Selon Edfou et Metternich, la naissance d'Horus eut lieu à;Kheb.(voir plus loin).

2 ILid., p. 209 et 649. Conf. Bkogsch, Bkt. giogr. p. 701.

3 Mélanges d'archéologie, T. II, 3" fasc., p. 300.

M. Naville semble appliquer ces expressions aux Nubiens. 11 est dit, en effet,
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(Mythe d'Horus, pl. 12,) au début des combats d'Hor-hut contre Set-Typhon qu'en Fan 363 du roi Hor chuti, Sa
Majesté était encore en Nubie avec ses troupes ^ ^ nn n -oW O Q^ElJ jjj^ fcf$ (]

^/ h | j) '-%j^s\ tjf | | |H-°--<. ^ . Mais que bientôt Ra s'embarqua avec ses compagnons

et alla aborder à Teshor et qu'en ce moment, alors que Hor-hut était dans la barque de Ra, il dit à son
père Hor chuti : Je vois les impies qui se révoltent contre leur seigneur, (j (I A ?CX ! i- n

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et comme immédiatement après commence l'a guerre contre Typhon et que Hor chuti ^'^Fnj se trouvé
mentionné dans les principaux temples de Nubie, il en conclut qu'il s'agit d'une sorte d'invasion nubienne en
Egypte, et que le prince Hor-hut, fils du roi-dieu nubien Hor chuti, avait bien l'intention de s'approprier pour
son propre compte la couronne d'Égypte, c'est-à-dire l'héritage d'Osiris. On ne voit pas alors comment tout
ceci rentre dans la légende osiriaque et comment surtout Isis veuve d'Osiris et son fils Horus viendraient
aider ce nouveau prétendant au lieu de le combattre. D'ailleurs les textes de cette planche 12 semblent alors
en contradiction formelle avec ceux de la planche 22 tirés du même temple d'Edfou et dont la traduction se
trouve dans une des notes précédentes. Notons enfin que le nom de Hor chuti s'échange partout avec celui
de Ea, et que, comme Har machis, ce nom désigne Ra lui-même (le soleil) dans une de ses formes mythologiques.
(Le soleil des deux horizons.) Hor hut ne paraît donc pas être le fils de Hor chuti en qualité de roi do
Nubie, mais tout simplement le fils du soleil, la forme active et militante du soleil, combattant, en l'an 363
de Ka, (c'est-à-dire au troisième jour épagomène, consacré à Set, de la première année du cycle sothiaque,
composé de quatre années de 365 ans chaque,) contre le typhon, représentant les ténèbres et le mal. La
barque elle-même dans laquelle Hor hut voyage est celle de Ra, autrement dit la barque solaire qui parcourt
le monde entier. D me semble donc que dans les textes d'Edfou deux mythes — parallèles il est vrai —
sont mélangés : 1° le mythe du soleil combattant les ténèbres ; 2° le mythe d'Horus, fils d'Osiris, vengeant
Y Etre bon, son père, contre le principe du mal. C'est à l'ensemble de ces deux mythes que fait aussi allusion
le décret de Rosette quand, à propos des révoltés de Lycopolis battus par Epiphane, il dit : «Il fit eux
»en anéantissement comme l'action de faire du soleil et (VHorus, fils d'Isis, pour ceux qui firent impiété
» contre eux dans les lieux nommés, primitivement» (voir ma Chrestomathie démotique, p. 28 et 29).

La seule chose qui détonne ici, c'est la Nubie qui se trouve au midi de l'Egypte. Le soleil passant
de là en Égypte, suivant le récit même de la planche 12, il aurait fallu plutôt le Pount, c'est-à-dire les

pays d'Orient et plus spécialement l'Arabie. Cependant il est certain que ^s=( ou Cj»o désigne

ordinairement d'une façon restreinte, le premier nome d'Égypte, le nome d'Éléphantine et d'une façon large
 
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