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Revue égyptologique — 2.1881

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Nr. 2-3
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Lenormant, François: Lettre à M. Eugène Revillout sur les monnaies égyptiennes mentionnées dans les contrats démotiques de l'époque des Ptolémées
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0089

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Lettre sur les monnaies égyptiennes.

51

D'un autre côté les Égyptiens, qui recevaient leur argent principalement de l'Asie; avaient
pris aussi de très bonne heure l'habitude de compter les sommes de métal avec sa taille
pondérale asiatique, c'est-à-dire en scheqels ou sicles phéniciens. Le regretté Th. Devéria 1
a signalé un papyrus hiératique du Louvre où des recettes sont énoncées en sicles d'argent,
avec un change de 3/i d'outen de cuivre2 par sicle. Et certainement les Lagides n'ont réglé
leur système monétaire sur le pied du sicle phénicien, dont ils ont pris le quart pour faire
leur drachme, que parce qu'ils ont trouvé l'emploi de ce poids pour mesurer l'argent déjà
enraciné dans les habitudes des Égyptiens.

L'usage parallèle du compte de l'argent par outens et par sicles, dans la circulation
intérieure de l'Egypte et dans le commerce des contrées asiatiques avec le pays, avait dû
nécessairement faire chercher une taille de raccordement entre ces deux systèmes. Et c'est-là
précisément ce que donnait le poids de 72 gr. 65 à 72 gr. 80, car il correspondait à la fois
à 5 scheqels asiatiques (y10 de la mine et '/'600 du talent des Phéniciens, comme plus tard
V5 de la mine et './3o0 du talent des Grecs d'Égypte) et à 8 kites égyptiens ou 4/5 de l'outen.
On conçoit ainsi le rôle du et son origine ancienne. Les sommes que je viens de rappeler,
payées par Salomon pour ses acquisitions de chevaux en Égypte font des comptes de 120 et
de 30 de ces unités, en même temps que de 96 et de 24 outeus. Toutmès III, dans la grande
inscription du sanctuaire de Karnak, rapporte qu'en l'an 23 de son règne il reçut des Khétas
301 outens d'argent en 8 anneaux. Chacun pesait donc 37 outens B/io ou 376 kite, ce qui fait
235 sicles du poids adopté pour l'argent en Syrie, en Phénicie et en Palestine. Cela ne fait
un compte exact ni d'outens égyptiens, ni de mines (rua) asiatiques; mais en revanche nous y
trouvons un nombre entier, 47, de notre unité de raccordement des deux systèmes ou (^3.

Je vous en laisse juge, mon cher ami, tout cela peut-il être fortuit?

Et maintenant j'ajouterai que mon explication du sekel par le tétradrachme permet d'ex-
pliquer tout naturellement la formule que vous avez relevée dans un certain nombre de papyrus
à la suite des énoncés de sommes d'argent, et qui doit être traduite : « à 24 unités de cuivre
pour 2/i o unités d'argent ».

Je crois avoir établi ailleurs3, à la suite de M. E. St. Poole 4, que la drachme de cuivre
des papyrus grecs ptolémaïques, dont 60 correspondaient à une drachme d'argent5, n'était en
aucune façon taillée sur le même pied; que c'était l'ancien kite égyptien. Si donc on avait
conservé pour le cuivre l'antique système national, en y appliquant seulement des noms grecs,
l'unité supérieure de ce métal, celle que désignait naturellement dans l'écriture le groupe
exprimant l'idée-d'« airain », { t Jy (comme le signe de l'« argent» l'unité supérieure d'argent),
était l'outen. Et 60 kite valant une drachme d'argent, l'outen, taille monnayée en cuivre par
les Lagides et que nous retrouvons dans leurs grosses pièces de ce métal, correspondait à
de la drachme ou à une obole, taille qui manque à leur série d'argent parce que l'outen de
cuivre en tenait la place.

1 Catalogue des papyrus du Louvre, IX, n° 10.

2 Voyez ce que je dis à ce sujet dans La monnaie dans Vantiquité, t. I, p. 106.

3 Article Chalcus du Dictionnaire des antiquités grecques et romaines de MM. Daremberg et Saglio.
1 Article Weiyhts dans le Dictionary of the Bible de Smith.

3 Letronne, Récompense promise, p. 11 et 13; Boecku, Metrol. Untersuchuiu/en, p. 142; Momsisen, Histoire
de la monnaie romaine, trad. de Blacas, t. I, p. 55 et suiv.

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