Statue d'un royal ministre etc.
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En avant on lit l'inscription suivante :
I AA/WA — à— . -A l~Û
« Proscynème à Ptah-y.er-bek-f à Anubis sur sa montagne, à Anubis dans la salle
» divine !
«Milliers de pains, de boissons, de bœufs, d'oies, d'étoffes ses, de parfums, de toute
■> bonne chose dont vit un dieu, aux Mânes2 du grand prince, royal ministre, l'un des com-
pagnons royaux3, général de troupes, Oer tep4 de sa Majesté, Peti-saliititi véridique! »
Derrière la colonne qui soutient le dos de la statue on lit aussi :
«Le dieu du pays du grand prince, royal ministre, l'un des compagnons royaux,
» général de troupes, Oer tep de Sa Majesté, Peti sahititi, véridique, est derrière lui. Sa res-
»semblance est devant lui. C'est une colonne!3»
[ffljj^^^-^-^ Ptah-yer-bek-f (mot à mot : Ptah sous son olivier ou en son Égypte, conf. Jj A Q ©
Égypte), est une appellation mythologique unique qui est ici en parallélisme évident avec l'expression
(j \ f^T^ Anpu-tep-tu-f (Anubis sur sa montagne). Cette dernière est beaucoup plus fréquente
dans les textes. Il y a aussi un jeu graphique; car jjs JJ signifie yerheb (sorte de prêtres).
2 LjJ ou y ^ désigne, comme l'a prouvé M. Lepage Renoue, non pas la personne, mais le double
spirituel du défunt. Cette même expression s'appliquait aux dieux. Leur Ka habitait leurs statues (voir le
second numéro de la Bévue 1880, p. 77). C'est au Ka du mort ou du dieu que s'adressent les hommages
des vivants dans le lieu qui leur est consacré. Les Chinois croient aussi que l'esprit du mort habite le
cartouche contenant son nom.
3 Voir aussi Revue 1880, p. 61.
4 Oer tep mot-à-mot grand de tête ou grande tête. Cette expression se trouve déjà, Bévue 1881, p. 12, à
propos d'Horus,'_ frère oertep d'Anubis. Oerlep signifie : dont la tête domine tous les autres ; un général oer tep
de sa Majesté est un maréchal, un connétable. Horus fils légitime d'Horus est aussi oertep par rapport à
Anubis, bâtard adultérin. Oer tep pourrait se traduire parfois «premier chef»; car tep a souvent le sens
de premier. Mais pour Horus le sens donné plus haut convient mieux. Ajoutons que, comme le remarque,
du reste, M. Naville, dans sa belle étude sur les stèles orientées de Marseille (p. 6.), le titre ajouté
au titre 'S ^ ! général semble désigner particulièrement en Égypte un général en chef ou connétable. Il
en est ainsi pour Kasa dont les stèles sont à Marseille et pour un nombre notable d'autres généraux in-
titulés soit oer en honf, soit oer n neb tatu, soit simplement oer. La stèle n° 33 du Musée d'Avignon
porte, par exemple, d'un côté jj jij^ 1 f^f | <c^^3? ^^^s^ ^ ^ \ 6t (1° l autre
stèles de Kasa) le titre de basilicogrammate, secrétaire (d'État) du roi, semble être pris dans son acception
primitive et remplace celui de royal ministre que porte Peti Sahititi. Notons pour celui-ci l'échange si
curieux de la formule ^l/fal^^ï T ™j g| | au lieu de jfts. iA^^^s ' que l'on trouve
ailleurs dans la même stèle.
5 Pour cette interprétation de la formule saïte j'ai suivi l'exemple fourni par M. Brugsch (Sup. au
Dict., p. 88). Voir aussi la Bévue 1880, p. 185.
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En avant on lit l'inscription suivante :
I AA/WA — à— . -A l~Û
« Proscynème à Ptah-y.er-bek-f à Anubis sur sa montagne, à Anubis dans la salle
» divine !
«Milliers de pains, de boissons, de bœufs, d'oies, d'étoffes ses, de parfums, de toute
■> bonne chose dont vit un dieu, aux Mânes2 du grand prince, royal ministre, l'un des com-
pagnons royaux3, général de troupes, Oer tep4 de sa Majesté, Peti-saliititi véridique! »
Derrière la colonne qui soutient le dos de la statue on lit aussi :
«Le dieu du pays du grand prince, royal ministre, l'un des compagnons royaux,
» général de troupes, Oer tep de Sa Majesté, Peti sahititi, véridique, est derrière lui. Sa res-
»semblance est devant lui. C'est une colonne!3»
[ffljj^^^-^-^ Ptah-yer-bek-f (mot à mot : Ptah sous son olivier ou en son Égypte, conf. Jj A Q ©
Égypte), est une appellation mythologique unique qui est ici en parallélisme évident avec l'expression
(j \ f^T^ Anpu-tep-tu-f (Anubis sur sa montagne). Cette dernière est beaucoup plus fréquente
dans les textes. Il y a aussi un jeu graphique; car jjs JJ signifie yerheb (sorte de prêtres).
2 LjJ ou y ^ désigne, comme l'a prouvé M. Lepage Renoue, non pas la personne, mais le double
spirituel du défunt. Cette même expression s'appliquait aux dieux. Leur Ka habitait leurs statues (voir le
second numéro de la Bévue 1880, p. 77). C'est au Ka du mort ou du dieu que s'adressent les hommages
des vivants dans le lieu qui leur est consacré. Les Chinois croient aussi que l'esprit du mort habite le
cartouche contenant son nom.
3 Voir aussi Revue 1880, p. 61.
4 Oer tep mot-à-mot grand de tête ou grande tête. Cette expression se trouve déjà, Bévue 1881, p. 12, à
propos d'Horus,'_ frère oertep d'Anubis. Oerlep signifie : dont la tête domine tous les autres ; un général oer tep
de sa Majesté est un maréchal, un connétable. Horus fils légitime d'Horus est aussi oertep par rapport à
Anubis, bâtard adultérin. Oer tep pourrait se traduire parfois «premier chef»; car tep a souvent le sens
de premier. Mais pour Horus le sens donné plus haut convient mieux. Ajoutons que, comme le remarque,
du reste, M. Naville, dans sa belle étude sur les stèles orientées de Marseille (p. 6.), le titre ajouté
au titre 'S ^ ! général semble désigner particulièrement en Égypte un général en chef ou connétable. Il
en est ainsi pour Kasa dont les stèles sont à Marseille et pour un nombre notable d'autres généraux in-
titulés soit oer en honf, soit oer n neb tatu, soit simplement oer. La stèle n° 33 du Musée d'Avignon
porte, par exemple, d'un côté jj jij^ 1 f^f | <c^^3? ^^^s^ ^ ^ \ 6t (1° l autre
stèles de Kasa) le titre de basilicogrammate, secrétaire (d'État) du roi, semble être pris dans son acception
primitive et remplace celui de royal ministre que porte Peti Sahititi. Notons pour celui-ci l'échange si
curieux de la formule ^l/fal^^ï T ™j g| | au lieu de jfts. iA^^^s ' que l'on trouve
ailleurs dans la même stèle.
5 Pour cette interprétation de la formule saïte j'ai suivi l'exemple fourni par M. Brugsch (Sup. au
Dict., p. 88). Voir aussi la Bévue 1880, p. 185.