Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Revue égyptologique — 2.1881

DOI Heft:
Nr. 2-3
DOI Artikel:
Revillout, Eugène: L' antigraphe des luminaires
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0120

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
82

Eugène Revillout.

«Enfin, Pabelphis, fils de Pétéarendotès, Nichnibis, fils d'Imouth, et Outoï, au mépris
» des convenances, entrèrent et se mirent à fureter et, n'ayant rien trouvé de bon, mais
» seulement quelques coupes de plomb, ils ne nous laissèrent pas même cela. Comme nous
» leur demandions pourquoi ils s'étaient introduits, ils répondirent que c'était un nantissement
» contre nous et qu'ils étaient envoyés par Plioulis, le préposé aux pastophores. Ils déposèrent
» les coupes de plomb chez Céphalas, le portier.

« C'est pourquoi je te supplie, ô roi, de ne pas dédaigner de t'occuper des illégalités
» et des violences auxquelles je suis en butte de la part des susnommés ; mais, si tu le veux
» bien, de citer en ta présence Démétrios, fils de Sosos, Crétois, qui présentera ma défense
» à ma place, puisque je ne puis le faire moi-même, étant en réclusion, et de citer aussi les
» susnommés, afin qu'ils s'engagent, en ta présence, à me rendre justice. De la sorte j'aurai
» obtenu de vous aide et protection.

« Soyez heureux. »

Je crois que nul autre document ne pourrait nous faire pénétrer aussi bien dans l'in-
térieur de cette chapelle d'Astarté dont nous avons à nous occuper. Rien de plus modeste
paraît-il — du temps de Ptolémée Glaucias — si ce n'est pourtant les pauvres reclus qui l'ha-
bitaient. Nous voyons aussi que, quand l'auteur de notre requête démotique invitait les gens
du Sérapeum à rester à la porte d'Astarté, à ne pas emporter l'huile sainte dans leurs mai-
sons, et à laisser ceux qui en étaient chargés s'en occuper seuls, la précaution n'était pas
inutile, puisque les pastophores indigènes portaient si peu de respect à cette déesse étrangère
tant vénérée des Grecs, et osaient piller son naos. L'Egyptien Héreius était, du reste, le
contre-pied de l'Egyptien Amosis. Loin de vouloir briser la statue d'Astarté, il prenait soin
de faire entretenir, dans son sanctuaire, un. beau luminaire. Les Égyptiens pieux avaient,
en effet, l'habitude de faire allumer de nombreuses lampes2 en l'honneur des objets de leur
dévotion.

Un fonctionnaire du temps d'Apriès se vante aussi d'avoir, comme Héreius, donné de
l'huile Tekem (ou Kiki) pour l'éclairage des lampes d'un sanctuaire 3. Le sanctuaire en ques-
tion est celui d'Éléphantine4.

A bien des siècles de là, les papyrus coptes de Boulaq nous montrent la continuation
de cet usage. Un père donne ainsi son fils au monastère de Saint-Phébamon, pour être le
serviteur du sanctuaire, «pour le balayer, le laver, avoir l'administration de l'eau des bas-

1 Notons cependant que cette chapelle à la déesse sémitique Astoreth était fort ancienne, en dépit
du peu de dévotion que les Égyptiens lui témoignaient d'ordinaire. M. Bkugsch a en effet retrouvé vers 1859
près des villages de Mit-rahiné et de Bedrechéin à Memphis différents monuments curieux parmi lesquels

il signale une inscription du temps des Eamessides mentionnant un prophète d'Astoreth jjjw^w.p^j

(voir Monuments, Ier fasc, p. 7 et pl. IV). Mais le temple de la Vénus égyptienne, Bast, dame d'Anchto, était
à Memphis beaucoup plus fréquenté que la chapelle de la Vénus syrienne. (Pour le temple de Bast, dame
d'Anclito, voir M. BituGScn, Geogr. Inschr., t. i, p. 23G, Bict. géogr., p. 1151 et 1152 et moi-même : le lioman
de Setna passim.)

2 Dans notre document démotique Hkbes, copte Shêc, hier. ®JPf^ °" ^JjP^'

paraschistes, Zeitschrift, 1879, p. 92.

4 Voir Pieurkt, Études égypt., fasc. II, p. 21 et suiv.

f^w*. Voir Une famille i

n i l h i i J
 
Annotationen