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Revue égyptologique — 2.1881

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Nr. 2-3
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Revillout, Eugène: Nouvelles mesures agraires
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0191

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Nouvelles mesures agraires.

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Les chiffres se trouvent à la place indiquée dans notre copie par des points, et ils con-
cordent dans la proportion de 10 à 1 avec le calcul des aroures (ceTeùoçt) que les papyrus
donnent en même temps.

Il est probable que cette mesure devait être en longueur, comme la mesure fractionnaire
indiquée plus haut, et qu'en conséquence elle avait 10 coudées (ou 15 pieds) de large sur
100 coudées de long. Cette disposition se rencontre à peu près dans les mêmes proportions
de largeur pour ce que nos paysans appellent des raies de champs. Ces raies de champs sont
fort aisément cultivables ; car la charrue n'a pas besoin d'être constamment retournée. Ajoutons
qu'un papyrus semble nous mettre sur la voie de la production moyenne de ces mesures. Il
s'agit du contrat de louage dont j'ai déjà parlé plus haut1 et qui porte à Berlin le n° 1022.
Un certain Efanch y prend à ferme quatre aroures (ceTeia>çe) de terrain situé sur le neter
hotep d'Amon et promet de donner chaque année pour son bail deux grandes mesures thébaines
ou 10 artabes de blé; c'est-à-dire deux artabes et demie par aroure. Or, il faut remarquer
qu'il ne s'agit que d'un quasi-propriétaire, et que le fermier devait encore donner, selon le
décret de Rosette, une artabe par aroure de terrain sacré au roi et sans doute autant au
collège des prêtres d'Amon qui avait la propriété réelle du terrain et exerçait en conséquence
les droits seigneuriaux. Total : quatre artabes et demie par aroure.

En nous basant sur les calculs de la commission d'Égypte, une aroure rapporte en
moyenne en Egypte 10 artabes d'olyre ou dourra ou 12 artabes de blé. Le fermier en payant
deux artabes et demie à l'usufruitier lui donnait donc environ le cinquième du produit brut
et c'est en effet le taux que nous trouvons expressément dans un autre fermage démotique
de Londres. Mais il avait en outre à payer tous les frais de culture, d'arrosage, etc.3, et les
impositions de toutes natures, dont les terres féodales étaient encore grévées du temps de la
commission d'Egypte. Un fellah possesseur d'une terre seigneuriale n'aurait guère pu louer
plus cher son terrain à cette époque ; car l'état de la propriété en Egypte a peu varié pendant
de longs siècles depuis l'époque des Pharaons et de Joseph.

Remarquons que, d'après les bases de nos locations et des calculs de la commission
d'Égypte, quand le roi demandait, selon le texte de Rosette, une artabe par aroure de terrain
sacré, il recevait juste la dîme en olyre.

J'ai voulu indiquer de suite ces premiers résultats. Mais ils ne sont que provisoires; car
pour une question de cette importance ces données ne sauraient suffire et il faut demander
la lumière à des textes plus nombreux.

1 Voir mon article intitulé : Données métrologiques des prêta de blé.
- Conf. ma Nouvelle chrestomathie démotique, p. 148 et suiv.

3 Ces charges sont explicitement indiquées dans les baux. 11 y est dit notamment que le fermier doit
se servir pour l'arrosage de l'eau mise en réserve pour l'année courante. Mais nous aurons bientôt à reve-
nir sur le régime des eaux qui semble avoir bien varié depuis en Égypte et que M. de la Motte étudie
maintenant avec tant de soin. Dés à présent nous pouvons dire que nos recherches dans les textes con-
temporains semblent concorder très bien avec ses constatations sur le sol.

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