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Revue égyptologique — 2.1881

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Nr. 2-3
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Revillout, Eugène: La tenue des livres en Égypte, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0193

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La tenue des livkes en Egypte.

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Habituellement la plus grande mesure est l'artabe ou tenu, nommée en toutes lettres dans
un des comptes et désignée ailleurs par sa sigle ordinaire. La petite mesure qu'on lui compare
en est le sixième, comme à l'époque copte le otoihc ou wéba est le sixième de l'artabe '.

Quelquefois cependant, à la place du tena, on trouve une autre mesure plus forte, valant
la moitié en plus, c'est-à-dire neuf au lieu de six. Cette mesure est appelée mesure nouvelle
(mai'1). Nous aurons à en parler dans notre article Sur les mesures de capacité.

Telles sont les seules mesures dont il soit fait mention à propos de l'olyre.

2° Après l'indication du nombre des o-o-ome d'olyre prêtés intervient toujours le calcul
du 5 pour 1003 dont on accroît ce nombre. Ce cinq pour cent est explicable de deux manières :
On peut supposer que l'olyre avait à ce moment une valeur supérieure d'une vingtième à
celle du blé; on peut dire aussi que les chiffres indiqués pour l'olyre représentaient les quan-
tités réellement remises au débiteur et dont l'intérêt serait constitué à la fois par la différence
de valeur entre l'olyre et le blé, si le blé valait plus, et par ce droit fixe de cinq pour cent.

Le cinq pour cent est toujours additionné ensuite à la quantité principale 4.

3° Après cette addition qui termine le compte de l'olyre, le compte du blé prêté com-
mence. Les quantités de blé sont indiquées en deux sortes de petites mesures : 1° en ou-ome
ou waeba, 6e de l'artabe, ce qui équivalait au -po/oç d'Eusèbe5 et à une mesure hébraïque
appelée Mn, comme certaines mesures égyptiennes, mais très différente de capacité, et que
Josèphe estime à 12 i;esTr;ç dans son Archaeologie, 3, 9, 4. —Voir Hultsch, p. 279G; 2° en
une mesure moindre (<-) qui forme le dixième de l'artabe dont le oiromt est le sixième. Il y
avait chez les Juifs, par rapport à l'épba, mesure de grains correspondant à l'artabe égyp-
tienne, une mesure analogue nommée petit gomor7. Le petit gomor était le dixième de l'artabe,
comme le dit expressément Saint-Épipbane : Tb 8s fôyop Béxorrov •njç àpra^ç, 8 yhetca Ç cjécroet
juel é' (Hultsch, p. 272 s, p. 263). L'existence d'une mesure décimale de ce genre9 était du

1 Voir Peyron, Dict, au mot oiroine. Pour le wéba, voir Bible de Cohen, tome XI, p. 189 et sniv.

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I

2 Voir Brugsch, Dict., p. 564, au mot

3 M. Brugsch a déjà bien mis en lumière cette'mention du «cinq pour cerai», formellement exprimée,
dans ces termes mêmes, en démotique, et qui est si importante pour le système numéral des Égyptiens.

1 Le papyrus grec xiii de Londres fait mention d'un prix de 300 drachmes par artabe d'olyre, ce
qui est une évaluation élevée, puisque le blé valait en moyenne de 250 à 300 drachmes. Notons que,
d'après les calculs de la commission d'Egypte (déjà cités dans un précédent article), les terres produisent
moins d'olyre que de blé, si du moins l'olyre est bien le dourra, ainsi que me l'affirmait dernièrement M. de
la Motte, qui connaît si à fond l'Egypte et qui est de plus très expert dans toutes les questions agricoles
comme grand-propriétaire foncier. Ajoutons que, dans ce cas, la proportion du cinq pour cent pourrait
représenter la différence du volume occupé pour un même poids par le dourra d'une part et par le blé de
l'autre. En effet, nous nous sommes assuré chez les marchands de grains que le blé pèse en général de
720 à 750 grammes le litre, tandis que le maïs atteint souvent jusqu'à près de 800 grammes. Le blé
d'Égypte étant un blé très lourd, la différence entre les deux graines devait être environ de cinq pour cent.

5 LTpoYo; î-sœtSW ip' yoxii feo-ecôv ç (Eusèbe dans Hultsch, p. 21G).

0.....Sri tô ïv ~ap' 'E(3pa(ôi{ xepdyv. 8ûo jjtfas ['Am/.oiç] ô 3k jçouç ïyti %{<nat ç'.

7 Voir Bible de Cohen, t. XI, p. 183. L'épha hébreu avait d'après M. Saiget 35 litres, et nous verrons
que l'artabe avait environ 36 litres. Mais Saint-Epiphane nous dit que la mesure assimilée à l'artabe chez
les Hébreux avait 72 ÇEarrjç, comme l'artabe égyptienne : àprâp^ 7;sep1 'EPpaioi; ieo-rùjv o(3' (Hultsch, 272).
Conf. : ap-â(3?] • I'oti 8k kj38ofj.iy.ovTa 3ùo ÇeaTôSv, Saint-Epiph., ibid., p. 262.)

8 . . . tô p.tzpôv yojxdp . ... 10 1" Trj; à^TOp)){ (ibid.) to 3k yo'ij.op S&OTOV 3[v toî p.Ey!xXoo p^Tpou TOUTEon xt\ç
àpràprjç, 0 yfvETat kVcà ferrai xaî -e'u-rov (Hultsch, p. 263).

9 Nous aurons bientôt à reparler de cette mesure dans un des articles suivants.

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