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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0032

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CHRONOLOGIE HISTORIQUE

chés. Par le conseil du Saint, il entreprit nu pieds le
pélérinage du Mont-Gargan. Otton , dit un Mo-
derne, menoit avec lui sa maîtreise Stéphanie, veuve
de Crescentius, & couchoit avec elle sur une natte
de jonc. C’est une de ces calomnies que l’Auteur a
toujours prêtées pourdécrier les atftes de piété. Otton
va paster les fêtes de Noël à Todi avec le Pape Sil-
vestre II, 8c de là se rend à Paterno dans la Campa-
nie , oùil meurt le 23 Janvier 1002 , à l’âge de 22
ans, dans la 19 e année de son régne en Germanie , &
la 6 e de son régne en Lombardie 8c de son Empire.
»> Otton fut regretté , ditle P. Barre^ ses vertus 8c ses
» grandes qualités le firent surnommer la merveille du
» monde. »> II ne laista point d’enfans 8c n’avoit pas
même été marié, suivant Pagi 8c Muratori, qui
traitent de fable son prétendu mariage avec Marie
d’Aragon. Ce Prince s’étoit fait faire un habit d’un
goût fort singulier. On y voyoit toute l’Apocalypse en
broderie. (Barre.) Dans une Charte, expédiée en 1001
au château de Paterno, il prend le titre de Serviteur
des Apôtres.

Les Historiens Aliemands font commencer Ie régne d’Ot-
ton III en Germanie à Noëi 984, parce qu’alors l’année com-
mençoit ce jour-là en Allemagne. Muratori ( Annal. d'Ital.
T.V,p. 510,) cite un Diplôme de ce Prince, du 1 Mai 996,
daté de la ie année de son régne en Italie , ce qui donne lieu de
croire qu’il avoit été couronné Roi d’Italie pour la premiere fois
au mois d’Avril 995.

HENRIII, DIT le SAINT et le BOITEUX.

1002. Henri , Duc de Baviere, fils du Duc Henri
le Jeune , 8c arriere-petit-fils de Henri l’Oiseleur ,
né le 6 Mai 972 , élevé par S. Volfgang , Evêque de
Ratisbonne , est élu Roi de Germanie , le 6 Juin
1002, dans la Diete de Mayence, couronné le lende-
main par Villigise, Archevêque de cette ville, 8c peu
de jours après, une deuxieme fois, à Aix-la-Cha-
pelle , par Héribert, Archevêque de Cologne. Her-
man , Duc de Suabe, son compétiteur, levedes trou-
es pour lui enlever laCouronne. Henri le bat, 8c l’o-
lige à faire la paix. Cependant les Italiens, pour se
soustraire à la domination des étrangers, avoient élu
Roi d’Italie Ardouin, Marquis d’Ivrée, nomméHard-
wig par Dithmar , 8c par Arnoul, Historien du Mila-
nois , qualifié Marquis d'Hippo-regio , fils, suivant
d’anciens titres , de Dodon ou d’Otton , 8c l’avoient
fait couronner à Pavie le 15 Février 1002. L’an 1004,
(Muratori) Henri paste Ies Monts pour aller com-
battre ce rival. Ardouin prend la fuite à son arrivée.
Les Seigneurs Lombards viennent au devant de Henri,
8c le conduisent en triomphe à Pavie , où il est pro-
clamé Roi de Lombardie le 14 Mai, puis couronné
le lendemain. Ardouin reparoît après son départ 3 plu-
sieurs villes le reconnoistent pour Souverain 3 ce qui
ne se fit pas en vain, jpuisqu’il y conserva le titre 8c
l’exercice de la royaute pendant environ 9 ans. ( Mu-
ratori. )

Le Comté de Bamberg en Franconie étant venu à
vaquer, l’an 1006, par la mort du Comte Renaud ,
Henri au lieu de le réunir au domaine de sa Cou-
ronne , en destine les biens pour fonder un Evêché
dont Bamberg fut le Siége. Maisl’Evêque de Würtz-
bourg s’oppose à cette fondation qui restreignoit l’é-
tendue de son diocèse. Pour le dédommager, Henri
lui accorde 15 o manses ou familles de serfs. Telle étoit
alorsenGermanie 8c dans le nord lamaniered’estimer
les terres. On spécifioit la valeur du terroir , non par
son étendue mais par la quantité des paysans qui
y étoient attachés. Le Pape Jean XVIII ne montra

pas plus de désintérestement en cette occasion que
l’Evèque de Würtzbourg. Pour confirmer la fonda-
tion ii exigea une redevance annuelle de cens marcs
d’argent avec un beau cheval équippé en guerre. Ce
tribut fut racheté , l’an 1052, par la cession que fit
Henri III de la ville de Benevent au S. Siége. Henri II
n’étoit pas disposé à laister Ardouin en paisible jouis-
sance du Royaume de Lombardie. L’an 1013 , il paste
de nouveau les Alpes, 8c met en fuite cet usurpateur
qui offre en vain de lui remettre la Couronne moyen-
nant un simple Comté auquel il se restreint. Henri,
après avoir célébré les fêtes de Noël à Pavie, s’ache-
mine vers Rome où il est couronné Empereur avec
sa femme, un Dimanche, 14 Février 104, par Be
noit VIII qu’il avoit rétabli sur son Siége. On pré-
tend, dit M. Pfeffel , que le globe impérial , qui
fait partie du trésor de l’Empire, a servi pour la pre-
miere fois à ce sacre. Pendant son séjour à Rome,
Henri s’apperçoit qu’on ne chante point le symbole à
la Messe 8c en demande la raisonaux Prêtres. On lui
répond que l’Eglise de Rome n’ayant jamais été in-
fedée d’aucune hérésie, elle n’a pas besoin de décla-
rer sa foi par le symbole. L’Empereur néanmoins peu
satisfaitde cette réponse persuade au Pape de le faire
chanter. C’estBernon, Abbé de Richenaw , qui rap-
porte ce fait, comme témoin oculaire. II eft cepen-
dant vrai que dans îes plus anciens Ordres Romains,
publiés par D. Mabillon le Credo se trouve marqué
pour être chanté après l’Evangile , ce qui est confirmé
par les témoignages des Papes Léon III 8c Jean VIII,
8c des célebres Liturgistes, Amalaire 8c Walafride
Strabon. Mais il paroît qu’au X e siecle 8c au commen-
cement du suivant, le Célébrant se contentoit de ré-
citer avec ses Ministres le Symbole sans que le chœur
le chantât. De Romel’Empereur s’en retourne en Ai-
lemagne , 8c prend sa route par la France. Etant à
l’Abbaye de S. Vanne de Verdun, il veut y embras-
ser la vie monastique. L’Abbé Richard feint d’y con-
sentir, puis il lui ordonne , en vertu de l’obéistance
que les Moines doivent à l’Abbé, de continuer à
gouverner l’Empire. Ardouin cependant recommen-
çoit Ia guerre en Lombardie depuis le départ de l’Em-
pereur. -Mais réduit bientôt à l’inaéHon par une ma-
îadie de langueur , il se retire à l’Abbaye de Frutare
en Piémont, où il meurt le 2 9 Oètobre 1015.

L’an 1021 , nouvelle expédition de l’Empereur en
Italie. Les Grecs faisoientdes conquêtes dansce pays,
8c menaçoient de venir jusqu’à Rome. Henri met le
siége devant Troie dans la Pouille, qu’il force à se
rendre au bout de 3 mois. Toutes les autres places ,
enlevées par les Grecs, reviennent d’elles-mêmes à
son obéissance. II subsistoit toujours un levain de dis-
sention entre l’Empire 8c la France. L’an 1023, Henri,
dans une entrevue qu’il a sur le Chiers , près du Lu-
xembourg, avec le Roi Robert, termine , par une
paix solide , toutes les difftcultcs qui divisoient leurs
Etats respeètifs. La même année , l’Empereur dis-
pense par un Diplôme l’Abbé de S. Maximin de
Treves d’assister aux Dietes de l’Empire, 8c commet
le Palatin pour voter en sa place. C’eft peut-être, dit
M. Pfeftel, le plus ancien vestige d’un suftrage par
commilston. Au reste lafréquentation des Dietes étoic
une véritable charge dans ce siecle , où les Empereurs
parcourroient l’Aliemagne , 8c appelloient souvent
les Etats d’une frontiereà l’autre. L’an 1024 , Henri
meurt de la pierre à Grone en Saxe, la nuit du 1 3 au
i4Juillet, à l’âge de ^2 ans, après avoir régné 23
ans, 1 mois 8 jours comme Roi de Germanie, 20 ans
 
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