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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0034

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té CHRONOLOGIE HISTORIQUE

sieurs d’entre eux se réunirenc pour faire la guerre au
Prélac, 8c ne mirenc bas les arrnes que lorsqu ils ap-
prirenc la morc de Conrad. Ce fur dans le cours de
cerce guerre qu’Heriberc invenca le Carrocio qui ,
dans les decles suivans, fuc ii forc en usage 8c si cé-
lebre en Lombardie. C’écoic un char qui, rraîné par
des bœufs , porcoic un mâc droic, rerminé par une
pomme dorée , dans laquelle étoienc plantés deux
étendards blancs avec une croix entre deux. Un déta-
chement des gens les plus braves étoic chargé de la
garde de ce char qui, placé dans le milieu de l’armée,
augmentoit par sa vue le courage des combatans. L’an

1040, Heribert étant venu trouver Henri au Château
d’Ingelheim , lui fait ses soumissions 8c se réconcilie
avec lui. Henri, l’an 1046, se met en route pour l’Ita-
lie. Ce voyage des Empereurs allemands étoit tou-
jours annoncé un an 8c six semaines avantd’être entre-
pris , &tel en étoit l’objet ordinaire : Tous lesFeuda-
taires de la Couronne étoient obligés de se rendre
dans la plaine de Roncaille, près de Plaisance, pour
| y ètre passes en revue.Les Seigneurs conduisoient avec
! eux leurs arriere-vaisaux. Les Vassàux de la Cou-
| ronne, qui ne comparoissoient pas, perdoient leurs
! Fiefs aussi bien que les arriere -vauaux qui ne suivoient
pas leurs Seigneurs. Henri, après avoir fait quelque
séjour en Lombardie, s’achemine vers Rome. 11 se
trouvoit alors dans cette capitale du monde chrétien
trois Papes à la fois, Benoît IX , Silvestre III 8c Gré-
goire VI , qui se maintenoient les uns contre les au-
tres. Henri les fait déposer tous les trois dans le Con-
cile de Sutri, comme Simoniaques , 8c mettreà leur
pîace Clément II, qui le jour de Noël de la meme
année ( 1 04<j ) , le couronne Empereur avec la Reine
Agnès, sa femme , dans l’Eglise de S. Pierre. Le Sé-
nat 8c le peuple romain lui avoient déféré, avant la cé-
rémonie, le titre de Patrice. Les Historiens remar-
quent, dit M. Pfeffel, que Henri porta depuis avec
une sorte de complaisance le manteau verd, le dia-
dème d’or , 8c Fanneau d’or, qui étoient la marque
de cette dignité ( Voy. dans la chronologie des Con-
ciles, p. >76, col. 1, celui de Sutri en 1046, 8c dans
celie des Papes, p. 276, Benoît IX , Grégoire VI, 8c
Ciément II.) Le Pape Léon IX s’étant rendu, l’an 1050,
à Toul pour y faire la transsation du corps de S. Ge-
rard , l’un de ses prédécesseurs dans cette Eglise, vint
deià trouver i’Empereur avec lequel il célébra la fête
de la Purification l’aniiée suivante à Ausbourg. C’é-
toit vraisemblablement pour lui demander du secours
contre les Princes Normands, dont les progrès en Ita-
lie lui causoient de vives alarmes. Quoi qu’il en soit,
il étoit de retour à Rome au mois de Mars suivant.
L’Empereur passalui-mèmeenltalie,l’an 1055, dans
la vue de prévenir les suites fâcheuses que kii faisoit
appréhender le mariage de Godefroi le Barbu, Duc
de Lorraine , son ennemi, avec Béatrix, Marquise
de Toscane. Ce qu’il y eLit de phis mémorable dans ce
voyage, ce fut la Diete généraîe des Princes d’Italie,
qu’il tint le 5 Mai dans la plaine de Roncaille. En s’en
revenant, il fiança , aux fetes de Noël, à Thourgau ,
dans la Suisse, Henri, son fils, encore enfant, avec
Berthe, fille d’Otton, Marquis de Suze. L’entrevue
qti’il eut l’année suivante à Y voi dans le Luxembourg,
avec Henri I, Roi de France, ne fut rien moins que
pacifique. Le Monarque françois y fit au Chef de
î’Empire desanglans reproches de ce qu’il retenoit de-
pLiis long-tems une partie considérable du Royaume
de France (la Lorraine) que ses ancêtres avoientusur-
pée par surprise. L’Empereur offre de vuider le diffé-

rend par le duel. Le Roi de France ne juge pas à pro-
pos d’accepter le défi , 8c la nuit suivante il se retire
avec précipitation, si l’on en croit Lambert d’Aschaf-
fembourg. La même année, au commencement de
Septembre, l’Empereur Henn reçoit à Gossar le Pape
ViètorH. Sa santé dépérissoit alors 8c menaçoit une
rLiine prochaine. 11 meurt entre les bras de ce Pontife
le 5 Oètobre suivant, à Botfeid, sur les confins de la
Saxe & de la Thurmge. Son corps fut mhumé à Spire.
C’est tui qui, le premier en Allemagne , s’empara de
la collation des Bénéfices , prétendant qu'elie lui ap-
partenoit, en vertu du droit d’mvestiture que ses pré-
décesseurs lui avoient transmis. 11 eur de longues
guerres avec différens Princes, avec Bretissas, Duc de
Boheme, avec Aba, Roi de Hongrie, avec Gode-
froi le Barbu, à l’occasion du Duché de Lorraine dont
il l’avoit privé, 8c avec Baudouin V , Comte de Flan-
dre , grand partisan de Godefroi. ( Voy. les Ducs de
Boheme , les liois de Hongrie, les Ducs de Lorraine
& les Comtes de Flandre. ) Les soulévemens des Sclaves
lui donnerent aussi beaucoup d’exercice dans les der-
nieres années de son régne. Les efforts qu’il fit pour
les réprimer ne furent pas toujours heureux. 11 perdit
ses meilleures troupes 8c ses Génératix les plus ha-
biles, en combattant contre ces rebelles3 ce qui joint
auxsséaux qui désoloîent alors l’Allemagne, tels que
la famine 8c la peste , lui causa une profonde mélan-
colie dont 011 regarda comme une suite la maladie qui
le mit au tombeau. 11 avoit épousé , i°, l’an 1 036 ,
Chunelinde , fille de Canut le Grand, Roi d’An-
gleterre 8c de Danemarck, morte le 18 Juillet 10 3 8 3
i° , le 1 Novembre 1043 , à Besançon , Agnes , fille
de Guillaume V, Duc d’Aquitaine. Du premier lit
vint Béatrix, Abbesse de Gandersheim 3 du i c, Con-
rad, Duc de Baviere; Henri, qui suit^ Mathilde ,
femme de Rodolphe, Duc de Suabe , élu Anti-Cé-
sar 3 Sophie , mariée , 1 0 à Salomon , Roi de Hon-
grie^ 2 0 à Ladissas, Roi de Pologne 3 8c deux autres
filles. Herman le Contraèt rapporte qu’aux noces de
Henri III 8c d’Agnès il accourut une foule d’Histrions

8c de Jongleurs à Ingelheim, où elles se célébroient,
dans l’espérance d’y être bien accueillis, 8c de rece-
voir de grandes marques de la libéralité du Prince 3
maisils furenttous , dit-il, congédiés honteusement,
le ventre & les mains vuides, les sommes 8c les vivres
qu’ils espéroient ayant été diftribués aux pauvres.
Henri III fut un des plus grands Princes qui rempli-
rent le trône impérial. A la valeur il joignit la pru-
dence , l’humanité , le zele pour la Religion 8c l’a-
mour des Lettres. Agnès, sa veuve, se remaria à
Géofroi-Martel, Comte d’Anjou.

Henri dans ses Diplômes, joint aux années de son régne &
de son Empire celles de son Ordination ; de maniere que ia for-
mule constante de sa Chronoiogie est: de nommer d’abord l’an-
née de son Ordination, puis celle de son régne , ensuite celle
de son Empire. Par son Ordination, il entend son premier cou-
ronnement, & par son régne, son gouvernement aduelj sur
quoi Malinkrot observe que Henri changea , à cet égard, la
coutume de ses prédécess'eurs qui comptoient les années de leur
régne, non du commencement de leur administratkm, mais du
tems oii ils avoient été associés à ia royauté.

H E N R I IV.

1056. Henri IV, fils de Henri III 8c d’Àgnès , né
le 11 Novembre 1050 ( Pagi ), baptisé par le Pape
Léon IX, élu Roi de Germanie en 105 3 8c couronné
l’an 1054, succéda , le 5 Oètobre 10 5 6 , à son pere,
sous la tutele de sa mere. La jalousie de pluîieurs
Princes d’Allemagne , sur-tout des Saxons qui souf-
froient impatiemment que le sceptre eût passé de leur

MaisoE
 
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