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Clément, François [Editor]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0041

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DES EMPEREURS D'OCCIDENT,

ils revinrent le 4 du même mois avec toute leur mi-
lice, leurs étendards, toutes leurs armes , ôc toutes
leurs machines de guerre, qu ils lui remirent ainli
que les clefs de la vilie & ies ornemens de ia magis-
trature, avec offre de quatre cens personnes des pius
distinguées de la viiie pour ôtages. L’Empereur com-
mença pour lors à se iaiiser sséchir. Deux jours aprcs,
troilieme voyage des Milanois à Lodi. lis amenoient
cette fois leur grand Caroccio, sur lequel étoit piantc
l’étendard de S. Ambroise 3 ouvrage d’une beauté ,
d’une richeste ôc d’une grandeur merveiileuses. Cha-
cun d’eux tenoit nne croix à la main, implorant ia
miséricorde du Prince. Frcdéric ieur flt grace de la
vie , leur rernit leurs biens allodiaux, &c consentit au
rappel des exilés. Mais ,1e 16 du même mois, étant
arnvé à Milan, il en fait démolir les portes, les
tours, une partie des murs, tous les édifices pu-
blics (à l’exception de quelques Eglises), ôc presque
toutes les maisons des particuliers. C’est ce qu’il
mande au Comte de Soistons dans une Lettre publiée
par D. Luc d’Acheri. ( Spicil. T. V, p. 569.) Ptolo-
mée de Lucques ajoute (ce qui n’est pas vraiiem-
blable ) qu’on pasta la charrue sur la ville ôc qu’on
y sema du sel. Toutes les autres villes, effrayées par cet
exemple de sévérité, viennent se soumettre, &c toutes
sont condamnées à détruire leurs fortifications.

Après le départ de l’Empereur, les Gouverneurs
allemands qu’il avoit laiiïës en Lombardie soule-
vent de notiveau les villes par leurs traitemens inhu-
mains. Frédéric passe les Monts en 1164 pour la
troisieme fois. 11 trouve en Lombardie une nouveile
| liguej formée pour réprimer son pouvoir, ou plutôt
les rapines de ses Commistaires, ôc plus difhcile à
domter c]ue les précédentes révoltes. li prend ôc dé-
truit quelques places dans le Véronois. Mais l’ar-
mée des confédérés s’étant mise en marche pour ve-
nir à iui, il ne juge pas à propos de l’attendre-, ôc se re-
tire à Pavie. Ce qui ie rendit timide en cette rencontre,
ce fut ia dériance ou il étoit des Italiens qui faisoient
une partie de son armée, sachant qu’ils étoient plus
affedtionnés à leurs compatriotes qu’aux Allemands.

L’an 1166, quatrietne expédition de Frédéric en
Italie. II arrive avec l’Impératrice Ôc une ssorissante
armée au mois de Novembre dans le Brestan, où il
se comporte comme dans un pays ennemi. De là ii
paste à Lodi, puis à Pavie où il célebre la fête de
Nocl. De retour à Lodi, il part, le 11 Janvier
11(37, pour s’acheminer vers Rome. II prend sa
route par le Bolonnois qu’il dévaste jusqu’aux portes
de la capitale, ôc cela pour venger la mort de son
Ministre Boson, que le peuple dans uneséditiony
avoit fait périr. Non content de ces dégâts, il exige
des Bolonnois une somme considérable avec cent
ôtages qu’il envoie sous bonne escorte à Parme. II
traverse ensuite la Romagne, mettant toutes les vilies
où il paste à contribution. Sa marche fut auili lente
que funeste. II n’arriva qu’ati commencement de
Juillet devant Ancone, ville appartenante aux Grecs,
dont il entreprit le sicge, qu’ii leva trois semaines
après au moyen d’une somme que les habitans lui
offrirent. Presse par l’Antipape Pascal, il paroît enfin,
le 14 Juillet, aux portes de Rome, prend la vilie
Léonine par capitulation, après sept jours de siége,
ôc se fait couronner une seconde fois, le 1 Aoüt,
dans l’Eglise de S. Pierre , avec Bèatrix , sa femme,
par ce faux Pontife. Obligé de se retirer par une
maladie épidémique qui emporta une grande partie
de son armée, il retourne en Lombardie, où il trouva

A3 I

une nouvelle ligue formée conrre lui. Les Milanois,
auparavant en butte à la haine de leurs voisins, étoient
à ia tête des confédérés. L’intérèt de la cause com-
mune avoit diiîipc les antipathies, ôc tous s’étoient j
retmis des le 27 Avrii de cette année pour relever i
les murs de Milan. Frédéric étant arrivé vers la mi- !
Septembre à Pavie, met au ban de l’Empire, le 21 |
de ce mois, toutes les vilies qui composoient Ia li- I
gue, ôc jette en l’air son gant en signe de défi. Cette
bravade, mal assbrtie à ia foibleste de son armée, I
ne servit qu’à le rendre ridicule aux yeux de ses en- I
nemis. Après avoir fait contre eux diverses tentati- \
ves infrudueuses, ii part pour l’Allemagne au prin- j
tems de l’an i id8 , Ôc prend sa route par la Savoie. |
Les villes confédérées fondent cependant une nou- !
velle ville dans le Milanois, qu’ils nomment Ale- |
xandrie, en l’honneur du Pape Aiexandre III. Les |
Allemands la nommerent par dérision Alexandrie 8
de la paille.• Elle mit néanmoins 15000 hommes I
sur pied l’année suivante j ôc Frédéric, de retour pour
1a cinquieme fois, l’ayant assiégée le 2 9 O&obre 1174,
fut contraint, par la longue ôc courageuse résistance
des habitans, de se retirer le 13 Avrii 1175, après
avoir perdu devant cette place une grande partie de
ses troupes par la désertion ôc la mortalité. Ses armes
dans la mèine contrée n’eurent pas un meilleur succès
en 1176, Le 29 Mai de cette année, il est totalement
défait près de Come par les Milanois, qui consacrent
ce jour à une fête perpétuelle. (Murat.) Ce revers
causa la ruine de la puiisance des Empereurs en Italie,
ôc obligea Frédéric à penser sérieusementà lapaix. On
tient à ce sujet des conférences à Bologne entre les
Ambassadeurs de Frédéric , 1e Pape, ôc les Députés
des villes de Lombardie. Alexandre de là s’étant
rendu à Venise, l’Empereur vient i’y trouver, re-
connoît solemneliement son obédience, le 24 Juiller
1177, devant FEglise de S. Marc, &,le 1 Aoûc
suivant, ratifie les articles de paix arrêtés à Bologne.

Les prédéceiseurs de Frédéric avoient pour la plu-
part négligé leur couronnement en qualité de Rois
d’Arles. Cette cérémonie étant propre à imposer aux
peupies, ii se rend, l’an 1178, dans la capitale de
ce Royaume, ôc, le 30 Juillet, il s’y fait couronner
par FÀrchevcque Raymond.

Son autorité au-delà des Monts étoit toujours
chancelante malgré le Traité de pacification qu’il avoit
fait avec les villes confédérées d’Italie. Pour la raf-
fermir, il en conclut avec elles un nouveau le 25
Juin 11 8 3, dans la Diete de Constance. Par celui-
ci tous les privileges ôc toutes les immunités accor-
dés aux principales villes d’Italie par les Empereurs
précédens sont renouvellés ôc confirmés. On regarda
depuis ce Traitc comrne un article si important de la
jurisprudence du moyen âge , qu’on avoit coutume
de le joindre au livre des fiefs à la fin du corps du
droit civil. Mais, ce qui est étonnant, quoiqu’il astu-
rât à l’Empire un degré considérable de puistance ôc
de jurisdièfion, il ne tourna par ie fait qu’à l’avan-
tage des communautés. Eiles persévérerent avec tant
de vigueur dans ies efforts qu’elles firent pour éten-
dre ieurs privileges, ôc les conjonètures leur furent
si favorables, que la plupart des grandes villes d’Ita-
lie, avant ia fin du xm e siécle, avoient secoué toute
espece de subordination, ôc s’étoient érigées en Ré-
publiques souveraines ôc indépendantes.

Frédéric voulut avoir aussi part aux expéditions des
Chrétiens contre les Musuimans. L’an 1188, dans
une Diete tenue le 27 Mars à Mayence, il secroise
 
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