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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0068

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CHRONOLOGIE HISTORIQUE

rente. La nation bientôt eut à se repentir de ce choix. Pierre
Jonna la préférence aux Allemands pour les places, accabla lcs
Hongrois d’exadions , & persécuta ceux qui réclamoient l’au-
torité des loix. Une conduite si tyrannique excita un souleve-
ment général Les Etats s’assemblcnt l’an 1041 ou 1041, dépo-
sent Pierre, & Pobligent de retourner en Allemagne. La Reine
Gisele, par les conseils de laquelle il s’étoit conduit, éprouva
d’une maniere cncore plus sévere le relsentiment desPIongrois,
s’il est vrai, comme le dit Albéric de Trois-Fontaines , qu’i's
sa mirent àmort, en punition des maux qu’ellelcur avoit causés.

ABA, o u OWON.

104T ou 1041. Aba ou Owon, mari de Sama, socur de
S. Eticnne, fut subliitué au Roi Pierre qui l’avoit exilé. Ce
choix ne répondit pas encore aux espérances des Hongrois. Aba,
lorsqu’il se crut affermi sur letrône, fit éclater les mcmes vices
qui avoient occasionné la ruine de son prédécesseur. Les Hon-
grois irrités appellent l’Empereur Henri III à leur secours. Ce
Prince, après trois descentes faites dans uois années consécu-
tives en Hongrie , défait près de Javarin les troupes d’Aba le 3
Juin , ( & non ie ; 3 Juillet, comme le marque un Moderne ) de
l’an 044, suivant Herman le Contrad & Lambert d’Aschaf-
fenbourg , ou 1043 selon Marianus Scotus. Les uns disent
qu’Aba fut tué dans la mêlée , les autres qu’ayant pris la fuite il
fut arrêté dans un village, & amené au Roi Pierre qui lui fit
trancher Ia tête. L’Annaliste saxon asiure qu’Aba, l’an <'041,
avoit provoqué l’Empereur par une irruption en Baviere pour
sevenger de l’asyle que ce Prince avoit donné à son rival.

P I E R R E rétabli.

10440U 1045. P’t-rre étant remonté sur le trônene fut oc-
cupé qu’à tirer vengeance de ceux qui l’en avoient fait descen-
dre. Une nouvelle conjuration ne tarda pas à se former contre
lui. André, Béla, & Leventha, fils de Ladisias le Chauve, de la
famille de S. Etienne, viennent de la Poiogne où ils s’étoient re-
tirés, pour se joindre aux mécontens. L’an 047 , Pierre, après
s’être défendupendant trois jours comme un lion dans le village
de Zamur, y est pris & amené devant André qui lui fàit crever !es
yeux Ayant été jetté ensuite dans une prison , il y meurt la
même année. Sa femme, dont on ignore le nom , étoit sœur ,
suivant Otton de Frisingue , d’Albert, < dit Ie Dévot’i Marquis
d’Autriche. Deux choses avoient principalement soulevé les Hon-
grois contre le Roi Pierre depuis son rétablisiement : l’hom-
mage qu’il avoit rendu à l’Empcreur avec la cesiion des distiièls
situés en-decàde Iariviere de Leitha, & la proteèlion qu’il ac-
cordoit aux Ecclésiastiques. On fondit sur ceux-ci, & on fit des
Martyrs, du nombre desquels fut un Evêque qui fut précipitc
dans le Danube.

A N D R É I.

1047. Andre I, parentde Pierre, luifutdonné pour succes-
seur. Ilavoit promis auxSeigneurs hongrois de rétabiir l’idolâ-
trie. 11 fit le contraire & protégeahautementlareligion chrétienne
& ses Ministres. Le premier aètepar lequel il montra sur le trône
sa persévérance dans le christianisme , fut celui-ci. Quatre Evê-
ques, à la tête desquels étoit Gérard, Evêque de Chonad,
instruits de la promesse sacrilege qu’il avoit faite, s’étoient mis
en route pour le détourner de l’exécuter. Arrivés près d’Albe-
Royale, une troupe de soldats, commandés par le Duc Vatha ,
les investit, & massacre Gérard avec deux de ses compagnons 5
mais le nouveau Monarque étant survenu dissipa cette troupe,
& sauva le quatrieme Evêque. Bèla, son frere, qu’il avoit fait
Duc de Hongrie, en lui cédant le tiers du Royaume, comptoit
Iui succéder, suivant la convention faite entre eux. André, pour
le désabuser, fit couronner Salomon , son fils, à l’âge de 5 ans.
La guerre fut alors déclarée entre les deux freres. Elle fut lon-
gue. Enfin se voyant renforcé par des troupes qu’il avoit reçues
cle l’Empereur & du Duc de Boheme, André livre bataille , i’an
1061, suivant Lambert d’Aschaffenbourg, à Béla sur les bords
de la Teissej mais les Hongrois de son parti ayant lâché le pied,
il fut pris dans le combat : les gardes qu’on lui donna lui fiicili-
tant par leur négligence le moyen de s’échapper , il le saisit,
mais il n’améliora pas son sort par son évasion. Car, s’étant
sauvé dans la forèt de Bokon, il y mourut de chagrin & de mi-
sere la méme année. Son corps , ayant été trouvé, fut porté à
l’Eglise de S. Agnan de Tihon, qu’il avoit bâtie sur les bords
du lac Balaton, & y fut inhumé. ( Thwrocz, Bonfînius). D’A-
nastasie , son épouse, fille du Grand-Duc de Moscovie,
! Dlugoss) il eut, outre Salomon, David & Adélaïde, femme
d’Uratissas , Roi de Bohemc.

B É L A I.

xo(j r. Bél a I, vainqueur d’André , son frere, se fît couron-

ner à sa place. La conduite qu’il tint sur le trône couvrit le vice
de son usurpation. 11 futattentif aux besoins de ses sujets, pro-
cura l’abondance, 8c pourvut à la sùreté publique par de sages
rcglemens. 11 rappella les partisans de Salomon , son neveu , &
les rétablit dans lcurs biens. Voulant se rendre populaire, il
convoqua, près d’Albe-Royale, une Assemblée générale dupeuple,
au nombre de deux députés par chaque viliage, pour aviser
avec eux à la réformation de l’Etat. Ils y vinrent en bien plus
grand nombre, & se croyant assez forts pour donner la loi,
ils oserent demander la permission de retourner au Paganijme ,
de lapiderles Evêques, aextermitier les Prêtres, d'étrangler Les
Clercs , de pehdre Les Décimateurs, de détruire Les Egiïj'es, &
de brijer iescLocl.es. Le Roi les voyant prèsd’en venir a une sé-
dition, demandatrois jourspour délibérer. II employa cetinter-
valle à rassembler des troupes, à la tète desquelles ayant reparu
le 3 jour, il fit subirdivers supplices aux Chefsdeces insolens,
& par là fit rentrer le reste du peuple dans le devoir. Le régne
de ce Princè ne fut que de trois ans. Etant à son Palais de De-
mès , la chûte d’un plancher le froisia tellement, qu’ayant èté
portè de-là demi-mort à Canise, il y expira l’an 1064. Son in-
humation se fit au Monastere deS. Sauveur, qu’il avoit bati dans
un lieu dit Zewkzard , qu’il appella ainlï, dit Thwrocz , par al-
lusion à sa téte chauve & a son teint basanè. Ce Prince laisià de
N. son èpouse, fille de Mieissas II, Duc de Pologne , 3 fîls,
Gèisa, Ladissas & Lambert, avecdeux filies au moins, Sophie,
marièe x° suivant l’Annaliste saxon & Lambert d’Aschaffen-
bourg, à Guillaume de Wimmar, Marquis de Misnie, 2 0 à
Udalric L Marquis ( mais non Duc ) de Carinthie & d’Istrie ,
mort en 1070 , 3 0 à Magnus, Duc de Saxe; & N. femme de
Zuonimir , Roi de Croatie & de Dalmatie , lequel ètant mort
sans postérité , laissa son Royaume à sa veuve. Bèla eut encore
un fils nommè Johas , mort avant iui, qui procura le mariage
de Sophie, sa sœur, avec le Marquis de Misniq , suivant ses
deux Auteurs citès.

S A L O M O N.

10^4. Salomon , fils du Roi André, fut ramenéde la Cour
impériale où il s’étoit retiré, par l’Empereur Henri IV, son
beau-frere , en Hongrie, après lamort de Bèla. Henri le fit cou-
ronner en sa présence une 2 fois dans Albe-Royale ; mais il
exigea pour prix de ce service qu’il lui rendît hommage de la
Hongrie , comme d’un fiei de l’Empire. A leur arrivèe, Gèisa ,
fils du Roi dèfunt, avoir pris la fuite. II revint lorsque l’Empe-
reur fut parti, fit la guerre à Salomon, & la termina, l’année
suivante, par un accommodement qui assura le trône à son rival,
& a lui-même la 2c place dans l’Etar, c’est-à-dire celle de Duc.
Cette paix, conclue le jour de S. Fabien & de S. Sèbastien , sui-
vant Thwrocz, fut l’ouvrage des Evêques. Elle fut si sincere de
la part de Gèisa , que , se trouvant avec Salomon le jour de
Pâque suivant, dans la ville des Cinq-Eglises, il lui mit Iui-
même Ia couronne sur la tête, au milieu d’une grande Assèm-
blèe, & le conduisit ensuite à l’Eglise des S. S. Apôtres pour y
entendre la messè. Gèila& Ladissas, son frere, furent d’un grand
secours à Salomon dans les guerres qu’il eut à soùtenir contre
Ies ètrangers. Ce fut par leur valeur qu’il repoussa les Bohè-
miens & les Valaques, qui firent succesiîvement des-irruptions
dans la Hongrie. Les Bulgares, commandès par des Officiers
grecs , (car ils ètoient alors soumis aux Empereurs d’Orient)
parurent ensuite sur une siotte qu’ils avoient fait construire à
Belgrade, & avec laquelle ils remontoient la Save. Avant leur
débarquement, ils rencontrerent, celle de Salomon qui triom-
pha d’eux, sous les ordres de Gèisa & de Ladissas , nxalgrè le feu
grègeois qu’ils avoient employè pour la rèduire en cendres. Sa-
lomon , après cette vièloire, vint mettre le siège devant Bel-
grade. Ce fut un des plus meurtriers par la vigoureuse défense
des assiègès, & les fréquentes sorties qu’ils firent sur les Hon-
grois. Ii duroit depuis près de trois mois, lorsqu’une jeuneHon-
groise, captive dans la ville, s’avisa de mettre le feu à son quar-
tier, d’où l’incendie se propagea dans toute !a place ; cet acci-
dent en facilita Ia prise aux amégeanspar la consternation où il
jetta les habitans & la garnison. Les Hongrois poursuivirent les
Bulgares fugitifs & reprirent sur eux le butin qu’ils avoient fait
dans leurs excursions. Mais ces dèpouilles furent une pomme de
discorde entre le Roi & le Duc Gèisa. Salomon, par le conseil
du Comte de Vid, accusa le Duc de s’en être appropriè la plus
grande partie, & voulut le contraindre à faire un nouveau par-
tage. On s’èchauffa de part & d’autre, & on se sèpara avec des
projets réciproques de vengeance. La guerre est bientôt dèclarèe
entre ces deux Princes. Salomon vainqueur par une perfidie dans
un premier combat, est vaincu à son tour dans un second avec
une perte si considèrableque , désespèrant de la rèparer, il s’en-
fuit à Presbourg abandonnant le reste du Royaume à son rival.
Sa femme, Sophie , fille de l’Empereur Henri III, qu’il avoit
 
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