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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0488
47°
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
cle. Il est remarqaable quc par la Charte de londation
il n’oblige les Chanoines qu’à six mois de résiclence
par an. Guigues se croisa , l’an 1239 , avec Thibaut,
Roi de Navarre , et plusieurs autres Prinoes , pour la
Terre-Sainte. Avant son départ il fit son testament
dont il nomraa pour exécuteurs l’Archeveque de
Vieiïne , la Comtesse de Vienne et d’Albon , I Abbé
de la Rénissons - Dieu, et le Doyen de Montbrison.
II prend dans cet acte les titres de Comte de Forez et
de Comte de Nevers , et nomrne les trois hls qu’il
avoit alors , savoir, Guigues , Guigonet et Renaucl,
dont il clëvoue le dernier à l’état ecclésiastique ; ce qui
toutefois n’eut pas lieu. ( Ibicl. T. I, p. i5i.) O11
ignore les exploits qu’il Iit dans son pélerinage. II mou-
rut dans la Pouille , en s’en revenant, le 29 Octobre
1241. ( T’qp. Mahaut I, Comtes.se cle JSfevers.)
GUIGUES VI.
1241. Guxgues VI, ou Guiot , fds aînë cle Gui-
gues V , 11e devint pas sans contracliction son succes-
seur au Comté de Forez. Guillaume cle Rafhe le Jeune
prétenclit devoir lui être préféré par le droit de sa
raere, sille unique de Güigues IV et cl’Asiuraa, seule
femme légitime de ce Comte, puisqu’elle étoit vivante
lorsqu’il se remaria avec Alix, cle qui descencloit Gui-
gues VI. Guiilaume l’ayant fait citer à la Cour du Iloi
S. Louis pour y discuter leurs prétentions, Guigues,
au lieu cle réponclre à la citation, le fit arrêter et met-
tre en prison. Des amis communs s’étant entremis pour
les concilier, ils firent, l’an 1244? un Traité par lequel il
fut dit que Guillaume, en renonçant au Comté de Forez,
auroit les terres et châteaux de Pressieu, de Jullieu ,
de Villadeu et de Cromels, pour les tenir en fiefs de
Guigues , reconnoissant qu’il les avoit clistraits de leur
mouvance naturelle par l’hommage qu’il en avoit porté
au R.oi de France et à son frere Alfonse, Comte de
Poitiers; qu’à l’égard de la Raronie cle S. Ronnet, s’il
arrivoit que le Dauphin, qui en étoit propriétaire , vînt
à mourir sans enfans, le Comte Guigues auroit de cette
Raronie la terre cîe Lureu, et Guillaume le surplus.
(Raluze, M. d’Auv.pr. p. 116. ) L’an 1248? Guigues
accompagna le Roi S. Louis cLans son voyage d’Outre-
mer, oùil ectla jarnbe cassée, l’an 1249,en combattant
près de Damiette. Les Musulmans l’eussent fait prison-
nier sans deux vaillans Chevaliers qui l’emporterent au
milieu d’une grêle effroyable de fleches et cle pierres
cpi’ils essuyerent. (Joinville. ) Guigues étant revenu en
France, accorda, l’an in53, au mois d’Octobre, de
concert avec le Prieur de Marcigni, cles Lettres de fran-
cliise aux habitans de Villeri, dont ils avoient la Sci-
gneurie en partage. ( Spicil. T. IX, p. 189. ) Quelque
tems auparavant, Guigues avoit épousé Alix, lille
unique d’Erard II, Sire de Chacenai dans la Champa-
gne, avec laquelle, par Lettres du mois d’Août 1255,
il asfranchit les habitans cle Chacenai moyennant cer-
taines redevances. Guigues étant mort sans enfans l’an
12^9, Alix se remaria à Guillaume, Vicomte de Me-
lun, et finit ses jours en 1285 sans laisser de posté-
rité.
R Ë N A U D.
1259. Renaud, frere cîe Guigues VI, lui succéda au
Comté de Forez. II ëtoit marié depuis 1247 avec I SA_
belle , fille d’FIumbert V, Seigneur de Eeaujolois, la-
cpielle hérita de cette Seigneurie , Pan 1265 , par la
mort cle Guichard IV, son frere, décédé sans enfans.
Renaud mourut l’an 1275, laissant de son mariage
plusieurs enfans, clont les cleux principaux sont Gui-
gues , qui suit, et Louis, qui fut la souche de la se-
conde branche des Sires de Reaujeu.
GUIGUES VII.
1275 ou environ. Guigues VII, successeur de Re-
naud, son pere , inourut après Pan 1287. De Jeanne?
fille aînée de Philippe de Montfort, Seigneur de Cas-
tres, son épouse, qui se remaria à Louis de Savoie,
Earon cle Vaucl, il laissa Jean, qui suit ; Renaud, Cha-
noine cle Lyon ; Isabeau, femme cle Réraud X, Sire de
Mercœur; Laure, Religieuse, et six autres enfans, en
tout clix, qui tous vivoient encore, suivant Dom Vais-
sete, en iSoq.
JEAN ï.
1288 au pîutôt. Jean , fds et successeur de Gui-
gues VII , acquit, le 25 Mai 1291, de Robert de
Dalmas, Seigneur cleMarcilli, la terre de S. Eonnet
pour la soinme de dix-huit mille livres viennoises. II
aclieta, l’année suivante, de Jean II, Comte de Dreux,
et cle Jeanne, sa femrne, tout le droit qu’ils avoient
en la ville cle Roanne. L’an i3oi, il disputa le Cointé
de Castres en Languedoc à Eléonore de Montfort, sa
tante , fernme de Jean V, Cornte de Venclôme, et
sœur de Jean, Seigneur cle Castres et Comte de Squil-
iace au Royaume de Naples, mort l’an i3co; mais il
fut éviucé, parce que la représentation n’a point lieu
dans la coutume de Paris, qui régit la Seigneurie de
Castres. On le voit, l’an i3o2, servant dans l’ost de
Flandre. II acquit, l’an i3o8, cle Guillaume IV, Vi-
comte cle Thiern, les terres de Thiern et cle Pesclia-
cloire par échange de ceiles de S. Maurice, de Chate-
lus en Roannois et de Russi. ( Du Eouchet, hist. de
la M. de Courtenai. ) Pour s’acquitter clu devoir de
vassal, il fit, l’an 1317, hommage au Roi Philippe le
.Long, i°des châteaux de Montbrison, de Montsupt,de
la Tour de Jarès et cîe Montarcher; 2 0 de la garde des
grancls chemins et des droits régaliens tant clans sa terre
que dans celles cle ses vassaux;3° de S. Eonnet-le-Châ-
teau et du château d’Arenc ; 4 0 du château de Thiern.
L’an 1325 ( V. S. ), le 18 Janv. par convention faite avec
Guigues, Dauphin de Viennois, le Comte Jeanreconnut
tenir de lui en fiefnoble}conditionnel, modifiè et d’hon-
neur, les terres de Fontanés, la Fouillouse, Cuzieux,
Montrond, la Roche-la-Mohere, Boutheon, &c.; dé-
clarant que c’est une ancienne coutume recue en
France et spécialement dans le Forez , que clans de
pareilles reconnoissances et translations de Fiefs , la
Seigneurie directe sur le Seigneur qui fait la reconnois-
sance soit transférée à celui qui la reçoit ; et qu’ainsi
les Comtes de Forez seront désormais tenus de foi et
hommage envers les Dauphins, par undevoir insépa-
rable du Comté cle Forez, de même que le droit d’exi-
ger ce devoir sera inséparable du Dauphiné. ( Valbon-
nais, hist. du Dauph. , T. II, p. 204.) Le Comte
Jean mourut le i5 Février i333. D’Alix, fille d’Hum-
bert I, Dauphin de Viennois, qu’il avoit épousée par
contrat du mercredi après Pâque 1296 (morte en 131 o),
il laissa trois fils, Guigues, quisuit; Renaud, Seigneur
de Maleval ; et Jean, Chanoine de Notre-Dame cle
Paris, avec une fille, Jeanne, premiere feinme d’Ai-
mar de Roussillon. Alix avoit apporté en dot tout ce
que le Dauphin et la Dauphine possédoient en-deçà
du Rhône dans le Royaume de France, dans la Séné-
chaussée de Reaucaire et dans le Bailliage de Mâcon s
à quelques réserves près.
G U I G U E S VIII.
1333. Guigues VIII succéda au Comte Jean, son
pere, avec sa femme, Jeanne de Bourbon , fdle aînée
de Louis I, Duc de Rourbon, qu’il avoit épousée le
4 Février de l’an i3i8. (V. S.) Sa réputation 11’étoit
pas saine alors, et peu de tems après son mariage il
s’étoit attiré par sa pétulance une affaire criminelle où
il eut besoin de tout le créclit de son pere et de loute
la clémence du Roi Philippe le Long pour s’en tirer.
Irrité (l’on ne sait pour cpiel sujet) contre le Chevalier
!
CHRONOLOGIE HISTORIQUE
cle. Il est remarqaable quc par la Charte de londation
il n’oblige les Chanoines qu’à six mois de résiclence
par an. Guigues se croisa , l’an 1239 , avec Thibaut,
Roi de Navarre , et plusieurs autres Prinoes , pour la
Terre-Sainte. Avant son départ il fit son testament
dont il nomraa pour exécuteurs l’Archeveque de
Vieiïne , la Comtesse de Vienne et d’Albon , I Abbé
de la Rénissons - Dieu, et le Doyen de Montbrison.
II prend dans cet acte les titres de Comte de Forez et
de Comte de Nevers , et nomrne les trois hls qu’il
avoit alors , savoir, Guigues , Guigonet et Renaucl,
dont il clëvoue le dernier à l’état ecclésiastique ; ce qui
toutefois n’eut pas lieu. ( Ibicl. T. I, p. i5i.) O11
ignore les exploits qu’il Iit dans son pélerinage. II mou-
rut dans la Pouille , en s’en revenant, le 29 Octobre
1241. ( T’qp. Mahaut I, Comtes.se cle JSfevers.)
GUIGUES VI.
1241. Guxgues VI, ou Guiot , fds aînë cle Gui-
gues V , 11e devint pas sans contracliction son succes-
seur au Comté de Forez. Guillaume cle Rafhe le Jeune
prétenclit devoir lui être préféré par le droit de sa
raere, sille unique de Güigues IV et cl’Asiuraa, seule
femme légitime de ce Comte, puisqu’elle étoit vivante
lorsqu’il se remaria avec Alix, cle qui descencloit Gui-
gues VI. Guiilaume l’ayant fait citer à la Cour du Iloi
S. Louis pour y discuter leurs prétentions, Guigues,
au lieu cle réponclre à la citation, le fit arrêter et met-
tre en prison. Des amis communs s’étant entremis pour
les concilier, ils firent, l’an 1244? un Traité par lequel il
fut dit que Guillaume, en renonçant au Comté de Forez,
auroit les terres et châteaux de Pressieu, de Jullieu ,
de Villadeu et de Cromels, pour les tenir en fiefs de
Guigues , reconnoissant qu’il les avoit clistraits de leur
mouvance naturelle par l’hommage qu’il en avoit porté
au R.oi de France et à son frere Alfonse, Comte de
Poitiers; qu’à l’égard de la Raronie cle S. Ronnet, s’il
arrivoit que le Dauphin, qui en étoit propriétaire , vînt
à mourir sans enfans, le Comte Guigues auroit de cette
Raronie la terre cîe Lureu, et Guillaume le surplus.
(Raluze, M. d’Auv.pr. p. 116. ) L’an 1248? Guigues
accompagna le Roi S. Louis cLans son voyage d’Outre-
mer, oùil ectla jarnbe cassée, l’an 1249,en combattant
près de Damiette. Les Musulmans l’eussent fait prison-
nier sans deux vaillans Chevaliers qui l’emporterent au
milieu d’une grêle effroyable de fleches et cle pierres
cpi’ils essuyerent. (Joinville. ) Guigues étant revenu en
France, accorda, l’an in53, au mois d’Octobre, de
concert avec le Prieur de Marcigni, cles Lettres de fran-
cliise aux habitans de Villeri, dont ils avoient la Sci-
gneurie en partage. ( Spicil. T. IX, p. 189. ) Quelque
tems auparavant, Guigues avoit épousé Alix, lille
unique d’Erard II, Sire de Chacenai dans la Champa-
gne, avec laquelle, par Lettres du mois d’Août 1255,
il asfranchit les habitans cle Chacenai moyennant cer-
taines redevances. Guigues étant mort sans enfans l’an
12^9, Alix se remaria à Guillaume, Vicomte de Me-
lun, et finit ses jours en 1285 sans laisser de posté-
rité.
R Ë N A U D.
1259. Renaud, frere cîe Guigues VI, lui succéda au
Comté de Forez. II ëtoit marié depuis 1247 avec I SA_
belle , fille d’FIumbert V, Seigneur de Eeaujolois, la-
cpielle hérita de cette Seigneurie , Pan 1265 , par la
mort cle Guichard IV, son frere, décédé sans enfans.
Renaud mourut l’an 1275, laissant de son mariage
plusieurs enfans, clont les cleux principaux sont Gui-
gues , qui suit, et Louis, qui fut la souche de la se-
conde branche des Sires de Reaujeu.
GUIGUES VII.
1275 ou environ. Guigues VII, successeur de Re-
naud, son pere , inourut après Pan 1287. De Jeanne?
fille aînée de Philippe de Montfort, Seigneur de Cas-
tres, son épouse, qui se remaria à Louis de Savoie,
Earon cle Vaucl, il laissa Jean, qui suit ; Renaud, Cha-
noine cle Lyon ; Isabeau, femme cle Réraud X, Sire de
Mercœur; Laure, Religieuse, et six autres enfans, en
tout clix, qui tous vivoient encore, suivant Dom Vais-
sete, en iSoq.
JEAN ï.
1288 au pîutôt. Jean , fds et successeur de Gui-
gues VII , acquit, le 25 Mai 1291, de Robert de
Dalmas, Seigneur cleMarcilli, la terre de S. Eonnet
pour la soinme de dix-huit mille livres viennoises. II
aclieta, l’année suivante, de Jean II, Comte de Dreux,
et cle Jeanne, sa femrne, tout le droit qu’ils avoient
en la ville cle Roanne. L’an i3oi, il disputa le Cointé
de Castres en Languedoc à Eléonore de Montfort, sa
tante , fernme de Jean V, Cornte de Venclôme, et
sœur de Jean, Seigneur cle Castres et Comte de Squil-
iace au Royaume de Naples, mort l’an i3co; mais il
fut éviucé, parce que la représentation n’a point lieu
dans la coutume de Paris, qui régit la Seigneurie de
Castres. On le voit, l’an i3o2, servant dans l’ost de
Flandre. II acquit, l’an i3o8, cle Guillaume IV, Vi-
comte cle Thiern, les terres de Thiern et cle Pesclia-
cloire par échange de ceiles de S. Maurice, de Chate-
lus en Roannois et de Russi. ( Du Eouchet, hist. de
la M. de Courtenai. ) Pour s’acquitter clu devoir de
vassal, il fit, l’an 1317, hommage au Roi Philippe le
.Long, i°des châteaux de Montbrison, de Montsupt,de
la Tour de Jarès et cîe Montarcher; 2 0 de la garde des
grancls chemins et des droits régaliens tant clans sa terre
que dans celles cle ses vassaux;3° de S. Eonnet-le-Châ-
teau et du château d’Arenc ; 4 0 du château de Thiern.
L’an 1325 ( V. S. ), le 18 Janv. par convention faite avec
Guigues, Dauphin de Viennois, le Comte Jeanreconnut
tenir de lui en fiefnoble}conditionnel, modifiè et d’hon-
neur, les terres de Fontanés, la Fouillouse, Cuzieux,
Montrond, la Roche-la-Mohere, Boutheon, &c.; dé-
clarant que c’est une ancienne coutume recue en
France et spécialement dans le Forez , que clans de
pareilles reconnoissances et translations de Fiefs , la
Seigneurie directe sur le Seigneur qui fait la reconnois-
sance soit transférée à celui qui la reçoit ; et qu’ainsi
les Comtes de Forez seront désormais tenus de foi et
hommage envers les Dauphins, par undevoir insépa-
rable du Comté cle Forez, de même que le droit d’exi-
ger ce devoir sera inséparable du Dauphiné. ( Valbon-
nais, hist. du Dauph. , T. II, p. 204.) Le Comte
Jean mourut le i5 Février i333. D’Alix, fille d’Hum-
bert I, Dauphin de Viennois, qu’il avoit épousée par
contrat du mercredi après Pâque 1296 (morte en 131 o),
il laissa trois fils, Guigues, quisuit; Renaud, Seigneur
de Maleval ; et Jean, Chanoine de Notre-Dame cle
Paris, avec une fille, Jeanne, premiere feinme d’Ai-
mar de Roussillon. Alix avoit apporté en dot tout ce
que le Dauphin et la Dauphine possédoient en-deçà
du Rhône dans le Royaume de France, dans la Séné-
chaussée de Reaucaire et dans le Bailliage de Mâcon s
à quelques réserves près.
G U I G U E S VIII.
1333. Guigues VIII succéda au Comte Jean, son
pere, avec sa femme, Jeanne de Bourbon , fdle aînée
de Louis I, Duc de Rourbon, qu’il avoit épousée le
4 Février de l’an i3i8. (V. S.) Sa réputation 11’étoit
pas saine alors, et peu de tems après son mariage il
s’étoit attiré par sa pétulance une affaire criminelle où
il eut besoin de tout le créclit de son pere et de loute
la clémence du Roi Philippe le Long pour s’en tirer.
Irrité (l’on ne sait pour cpiel sujet) contre le Chevalier
!