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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0549

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DES COMTES D E CHALON. 55i|

l’égard des habitans de Parai et de Toulon, et s’oblige,
en cas de contravention, à la réparer suivant l’arbi-
trage des Chevaliers R. Dalmace , Hugues de Digoin,
Hugues de S; Alban, Guichard de Digoin, et autres.
{Archiv. de Cluni. )

L’an i2oi (V. S. ), le 1 Mars, il fit une transaction
avec l’Abbaye de Cluni touchant une somme de cent
marcs d’argent et de 5o livres dijonnoises , qu’il répé-
toit sur cette Maison, comme héritier de sa mere.
L’Àbbé et les Religieux soutenant que cette dette avoit
été acquittée du vivant de Béatrix, et osfrant la preuve
testimoniale, on convint, pour assoupir toute querelle
à ce sujet et à d’autres égards , que l’Abbaye donneroit
au Comte une somme de 600 livres dijonnoises, au
moyen de quoi il la tiendroit quitte de toutes les pré-
tentions qu’il avoit contre elle. (Arch. de Cluni. ) La
même année, de conccrt avec l’Evêque de Châlon et
le Duc de Bourgogne, il fit expédier une autre Charte
par laquelle ils déclarent que tout homme établi depuis
un an à Châlon a droit d’étaler et vendre de la viande
sans que les Bouchers de la ville puissent l’en empê-
cher. ( Perri, Hist. cle Châlon, pr. p. 61. )

L’an 1207 ( et non 1208 ), le lendemain des octaves de
la Pentecôte, par acte passé à S. Jean-de-Lône (d’autres
disent à Landon, près de Dôle), du consentement de
Mahaut , sa premiere femme, du Comte Etienne,
son pere , et d’Agnès , sa belle-mere , le Comte Jean
échangea les Comtés de Châlon et d’Auxonne avec
Hugues IV, Duc de Bourgogne, contre les Seigneu-
ries de Salins, de Bracon, cle Villafans et d’Ornan ;

mais il conserva jusqu’à sa mort le titre de Comte avec
le nom de Châlon qu’il transmit à ses descendans. Le
Comté d’Auxonne étoit un Fief mouvant du Prieuré
de S. Vivant de Vergi, et ce Monastere y possédoit di-
vers fonds et droits qu’il s’étoit réservés lors de l’inféo-
dation, ou qu’il avoit acquis depuis. Pour mettre le
tout en sûreté, le Comte Jean et Etienne, son pere,
quéiques jours après l’échange, donnerent, chacun de
leur côté, au Prieur et Couvent de S. Vivant, une re-
connoissance de la mouvance duComté d’Auxonne (x)
envers leur Monastere , et des fonds et droits qu’ils y
possédoient. (Hist. cle-Bourg., T. I, pr. p. 149. ) Le
Comte Jean finit ses jours le 3o Septembre iq.ôj. (Vov.
les Sires de Salins. )

» L’ancien Comtë de Châlon, dit l’Abbé Courièpee,

« comprenoit, non seulement le Châlomiois en-decà

33 et en-delà de la Saône, le Charolois qui en fut dé-
3) taché en 1272 par le Duc Hugues IV, mais encore

33 pour la mouvance ou féodalité Ja Seigneurie de Mar- §

33 cilli , à présent du Bailliage de Montcénis , celles |

33 de la Motte-S.-Jean, de Bourbon-Lanci, de Mont-
33 mort, et tous les autres Fiefs au-delà de l’Arrôux

33 du côté de Bourbon, coinme on le voit par le Traité

33 passé en 1279 entre le Duc Robert et Bcatrix de

33 Bourgogne, sa niece, ( fille de Jean de Bourgogne

33 et d’Agnès de Bourbon, et femme alors de Robert,

33 Comte de Clermont, fils du Roi S. Louis. ) EIu-
33 gues IV acquit aussi en 12 5q de Henri de Brancion,

33 Uxelles, Brancion et l’Eperviere, réunis au Comté. 3>

( i ) Auxonne ( Assona , Assonium et Axonia), ville située sur
la Saône, entre Dijon et Dôle, est la capitale d’un Comté qui a sait
le sujet de longues contestadons entre les Ducs et les Comtes de
Bourgogne. Son origine remonte plus haut qu’on ne le pense com-
munément. La Chronique de Beze nous apprend (Spicil. Tome I,
p. 492 ) que le Duc Amalgaire, qui commandoit en Bourgogne
sous le Roi Clotaire II, donna, vers l’an 614, le bourg ou village
d’Auxonne avec d’autres terres àsa fille Adalsinde, pour la dotation
) du Monastere cle S. Alartin de Besançon, dont elle étoit Abbesse.
Mais, obligée quelque tems après par les traverses qu’elle essuya,
d’abandonner cette retraite, elle alla chercher un asyle avecsaCom-
munauté auprès de Valdalene, son frere, Abbe de Beze. Ne voyant
plus d’espérance de retourner en son Monastere, elle en ceda, 1 au
- 652, tous les biens, et entre autres Auxonne (Cillam Asso/iam)

' et Pontallier (Potentiacum) a 1 Abbe Vaidalenej ce qu elle ht îati-
fier par ses Religieuses et par Adalric , son autre frere. ( Ibid.

, p. 4p5.) Maisl’Abbaye de Beze neconservapaslong-tems Auxonne,
et perdit le droit qu’eile y avoit, dans un püiage où tous ses titres
furent dissipés. 11 n’en est pas fait mention dans le Diplôme que
: Valdalene obtint, l’an 65B, du Roi Clovis II, ditaussiClotaire, pour
confirmer là cession qu’Adalsinde lui avoit faite. ( Ibid., p. 6ç<5. )
On ne sait pas môme ce que devint Auxonne jusqu à 1 an 868. Cette
' année , Fulce Agilmar, Evôque de Clermont, de la Maison des
Comtes d’Amans, fonda,prèsdeBilIei, quiestditvoisind’Auxonne,
un Monastere pour y déposer les reliques de S. Vivant, disciple de
S. Hilaire, qu’on avoit soustraites à la fureur des Normands. Elles
n’y resterent pas long-tems. On fut obligé de les ^retirer piompte-
ment aux approches de ces mêmes barbares qui brulerent le Monas-
r tere. Mais on va bientôt voir paroître un nouveau Monastere de
S. Vivant, qui nous donnera plus de lumieres sur la ville et le pays
d’Auxonne. Ce fut Manassès de Vergi qui le foncla en 892, par le

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conseil de Valon, sonfrere, Evêque d’Autun; et, {>our le garantir
de toute insulte dans les tems d’incursion, il l’assit au-dessous de sa
forteresse, place imprenable, près de Nuits en Bourgogne. Parmi
les fonds dont fut doté cet établissement, se rencontre le lieu
d’Auxonne, qui fut ensuite inféodé aux Comtes de Bourgogne ou
de Mâcon. C’est ce que déclare le Comte Etienne dans l’hommage
qu’il rendit en 1207 au Duc de Bourgogne : Quàd Prior et Conven-
tus S. Viventii dc JTergeio tale jus habuerant aptid Assonam
cjuod pracdecessores mei a dicto Priore in Conventu tenueranc in
feodum.

Qu’Auxonne dans son origine n’ait été, comme quelques uns le
prétendent, qu’une habitation de pâtres et de pêcheurs, située dans
un territoire inculte que les Moines défricherent, c’est sur quoi,
faute de monumens, nous ne pouvons rien décider. Mais il est cer-
tain qu’en n35, Guillaume , Comte de Bourgogne , traita avec
Bouchard, Prieur de S. Vivant, pour l’agrandissement d’Auxonne,
qui devint bientôt assez considérable pour être le chef-lieu d’un dé-
partement. Ce fut alors qu’on vit un Comte d’Auxonne, dont le
premier que nous ayons pu appercevoir est Etienne, fils aîné de
Guillaume IV, Comte de Mâcon , petit-fils par son pere d’Etienne le
Hardi, Comte de Mâcon. De Juditfi de Lorraine, sa femme, il
eut Etiennell, dit Estevenon, qui, l’an 1229, accorda une Charte
de Communes aux habitans d’Auxonne avec plusieurs priviléges qui
furent confirmés parRobert, Duc de Bourgogne en 1004, par le |
DucHugues V en 1313, par lcR.oi Jean en i36i. (Pérard, p. 412. ) (
Depuis ce tems les Comtes.de Bourgogue prétendirent qu’Auxonne ï
étoit une mouvance de leur Comté, ce qui leur fut toujours contesté 1
par les Ducs qui refuserent constamment de leur en faire hommage.
Remarquez qu’Auxonne est quaiifié dans les Chartes tantôt Comté,
tantôt Vicomté,.

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