DES COMTES DE CLERMONT EN BEAUYOISIS. 699
fiè et Jiommage-lige cle nous Roy de France. Et de
ce seront tetiu rendre sereice de huz à yceux ; des
cJioses toutes 'voyes qiteli Comte de Clermont onttenu
ou devront tenir des Fvesques cle Biauvais et de
l’Abbè de S. Denis , sont tenu ycieux nostre sieux
commeleJioir faire Jiommage à l’Evesque et àl’Abbè
quiaront estè pourle tems. ( Martenne, TJies. Anecd.
T. 1, col. n25; Ordon. du Louv^ Ti XI, p. 342.)
Ilobert, né , suivant la Chronique de S. Etienne de
Limoges , l’an 1256, avoit été baptisé par Pliilippe ,
Archevêque de Eourges, et avoit eu pourparrain Hum-
bert, Général des Dominicains, que le Roi son pere
avoit fait venir exprès de Rome pour cette cérémonie.
Dans son enfance , il avoit été hancé , selon la même
Chronique, avec Marie, fille de Gui VI, Vicomte de Li-
moges, pour l’épouserlorsqu’elle seroit parvenue à l’âge
nubile , si cela lui plaisoit et au Roi son pere: Huic
fuit desponsata silia Vicecomitis Lemovicensis , si
sibi placeret ac Regi ciim nubiles essent. ( Labbe, Al-
liances CJiron. T. II, p. 660. ) Mais cette alliance 11’eut
point lieu, conune on i’a remarqué ci-dessus.
Robert accoinpagna, l’an 1272, Ie Roi Philippe le
Hardi, son frere, dans son expédition contre lioger-
Bernard, Comte de Loix. La môme année, et peut-être
avant son départ, il épousa Béatrix , fille de Jean de
Bourgogne, Seigneur de Charolois , et d’Agnès, Dame
de Bourbon. C’étoit une Châtellenie que Hugues IV,
Duc de Bourgogne , aïeul de Béatrix, avoit démembrée
du Comté de Châlon , et donnée par son testament,
en 1272, à sa petite-fille. Cette disposition fut ratifiée
en 1277 , au mois d’Avril, par transaction passée entre
le Duc de Bourgogne, Robert II, et la même Béatrix,
sa niece, assistée de son époux, (Pérard, p. 544 ), puis
confirmée deux ans après par Traité conclu au mois
d’Août entre les mêmes parties, sous la médiation du
Roi de France. L’an 1279 (N. S. ), le Comte de Cler-
mont fut fait Chevalier à Paris. Cette cérémonie occa-
sionna un tournoi oèi Robert jouta avec une adresse
qui le fit admirer. Le Prince de Salerne étant arrivé
quelque tems après, on fit à son honneur un nouveau
tournoi, qui fut aussi funeste à Robert que le premier
avoit été glorieux pour lui ; car il eut le malheur d’y
recevoir des coups à la tête, dont son esprit se ressert-
tit le reste de ses jours. Mais il n’est pàs vrai qu’ils lui
firent perdre la raison, comme le prétend M. Velly : la
suite de sa vie dément cette assertion. liobert succéda,
l’an 1283, avec sa femme, à sa belle-mere Agnès, dans
la Sirerie de Bourbon dont il prit alors le norn, mais
en retenant toujours les armes de Francè. Cette sage
prècaution, ditM. de Perefixe (ViedeHenriIV),«èess?/-
coup servi à ses descendans pour se maintenir dans le
rang de Princes du sang, que ceux de Courtenai ont
perdu pour n’en avoirpas usè de la sorte. Robert, l’an
1297, fut un des quatre Princes qui reporterent sur leurs
épaules à S. Denis les ossemens de S. Louis, qu’on avoit
levés de terre lors de sa canonisation, et apportés à la
Sainte Chapelle de Paris pour être exposés à la véné-
ration des hdeles. L’an i3io , il fut dépüté avec Louis
Hutin, alors Roi de Navarre et depuis Roi de France ,
pour conclure un Traité d’alliance entre le Roi Phi-
îippe le Bel et Llenri VII, Roi des Romains. Robert
mourut le 7 Février 1318 (N. S. ), et fut enterré aux
Dominicains de Paris , dans la chapelle de S. Thomas
d’Aquin, 011 l’on voit son tombeau de marbre noir. II
eut de son mariage Louis, qui lui succéda dans le
Comté de Clermont, et à sa mere dans la Sirerie de
Bourbon, laquelle en sa considération fut érigée en
Duché •, Jean , qui fut Baron du Charolois, et ne laissa,
l’an i3i6, à sa mort qu’une hlle, Béatrix II, en fa-
veur de laquelle le Charolois fut érigé en Comté par
le Roi Philippe le Hardi, lorsqu’elle eut épousé Jean I,
Comte d’Armagnac ; Pierre , Grand-Archidiacre de
Paris ; Blanche , mariée à Robert VII, Comte d’Auver-
gne ; Marie , morte Religieuse à Poissi en 1372 ; et
Marguerite , femme de Jean , Comte de Namur. Ro-
bert eut pour Bailli dans son Comté de Clennont le
célebre Beaumanoir, qui, l’an 1283, recueillit et ré-
digea par écrit les coutumes de Beauvoisis , lepremier,
dit Loisel, le plus grand et le plus Jiardy œuvre qui
ayt ètè composé sur les coustumes de France. ( Voy.
pour la suite des Comtes de Clermont les Sires de
Bourbon. )
fiè et Jiommage-lige cle nous Roy de France. Et de
ce seront tetiu rendre sereice de huz à yceux ; des
cJioses toutes 'voyes qiteli Comte de Clermont onttenu
ou devront tenir des Fvesques cle Biauvais et de
l’Abbè de S. Denis , sont tenu ycieux nostre sieux
commeleJioir faire Jiommage à l’Evesque et àl’Abbè
quiaront estè pourle tems. ( Martenne, TJies. Anecd.
T. 1, col. n25; Ordon. du Louv^ Ti XI, p. 342.)
Ilobert, né , suivant la Chronique de S. Etienne de
Limoges , l’an 1256, avoit été baptisé par Pliilippe ,
Archevêque de Eourges, et avoit eu pourparrain Hum-
bert, Général des Dominicains, que le Roi son pere
avoit fait venir exprès de Rome pour cette cérémonie.
Dans son enfance , il avoit été hancé , selon la même
Chronique, avec Marie, fille de Gui VI, Vicomte de Li-
moges, pour l’épouserlorsqu’elle seroit parvenue à l’âge
nubile , si cela lui plaisoit et au Roi son pere: Huic
fuit desponsata silia Vicecomitis Lemovicensis , si
sibi placeret ac Regi ciim nubiles essent. ( Labbe, Al-
liances CJiron. T. II, p. 660. ) Mais cette alliance 11’eut
point lieu, conune on i’a remarqué ci-dessus.
Robert accoinpagna, l’an 1272, Ie Roi Philippe le
Hardi, son frere, dans son expédition contre lioger-
Bernard, Comte de Loix. La môme année, et peut-être
avant son départ, il épousa Béatrix , fille de Jean de
Bourgogne, Seigneur de Charolois , et d’Agnès, Dame
de Bourbon. C’étoit une Châtellenie que Hugues IV,
Duc de Bourgogne , aïeul de Béatrix, avoit démembrée
du Comté de Châlon , et donnée par son testament,
en 1272, à sa petite-fille. Cette disposition fut ratifiée
en 1277 , au mois d’Avril, par transaction passée entre
le Duc de Bourgogne, Robert II, et la même Béatrix,
sa niece, assistée de son époux, (Pérard, p. 544 ), puis
confirmée deux ans après par Traité conclu au mois
d’Août entre les mêmes parties, sous la médiation du
Roi de France. L’an 1279 (N. S. ), le Comte de Cler-
mont fut fait Chevalier à Paris. Cette cérémonie occa-
sionna un tournoi oèi Robert jouta avec une adresse
qui le fit admirer. Le Prince de Salerne étant arrivé
quelque tems après, on fit à son honneur un nouveau
tournoi, qui fut aussi funeste à Robert que le premier
avoit été glorieux pour lui ; car il eut le malheur d’y
recevoir des coups à la tête, dont son esprit se ressert-
tit le reste de ses jours. Mais il n’est pàs vrai qu’ils lui
firent perdre la raison, comme le prétend M. Velly : la
suite de sa vie dément cette assertion. liobert succéda,
l’an 1283, avec sa femme, à sa belle-mere Agnès, dans
la Sirerie de Bourbon dont il prit alors le norn, mais
en retenant toujours les armes de Francè. Cette sage
prècaution, ditM. de Perefixe (ViedeHenriIV),«èess?/-
coup servi à ses descendans pour se maintenir dans le
rang de Princes du sang, que ceux de Courtenai ont
perdu pour n’en avoirpas usè de la sorte. Robert, l’an
1297, fut un des quatre Princes qui reporterent sur leurs
épaules à S. Denis les ossemens de S. Louis, qu’on avoit
levés de terre lors de sa canonisation, et apportés à la
Sainte Chapelle de Paris pour être exposés à la véné-
ration des hdeles. L’an i3io , il fut dépüté avec Louis
Hutin, alors Roi de Navarre et depuis Roi de France ,
pour conclure un Traité d’alliance entre le Roi Phi-
îippe le Bel et Llenri VII, Roi des Romains. Robert
mourut le 7 Février 1318 (N. S. ), et fut enterré aux
Dominicains de Paris , dans la chapelle de S. Thomas
d’Aquin, 011 l’on voit son tombeau de marbre noir. II
eut de son mariage Louis, qui lui succéda dans le
Comté de Clermont, et à sa mere dans la Sirerie de
Bourbon, laquelle en sa considération fut érigée en
Duché •, Jean , qui fut Baron du Charolois, et ne laissa,
l’an i3i6, à sa mort qu’une hlle, Béatrix II, en fa-
veur de laquelle le Charolois fut érigé en Comté par
le Roi Philippe le Hardi, lorsqu’elle eut épousé Jean I,
Comte d’Armagnac ; Pierre , Grand-Archidiacre de
Paris ; Blanche , mariée à Robert VII, Comte d’Auver-
gne ; Marie , morte Religieuse à Poissi en 1372 ; et
Marguerite , femme de Jean , Comte de Namur. Ro-
bert eut pour Bailli dans son Comté de Clennont le
célebre Beaumanoir, qui, l’an 1283, recueillit et ré-
digea par écrit les coutumes de Beauvoisis , lepremier,
dit Loisel, le plus grand et le plus Jiardy œuvre qui
ayt ètè composé sur les coustumes de France. ( Voy.
pour la suite des Comtes de Clermont les Sires de
Bourbon. )