Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0813

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DES COMTES D’AUMALE, ?95 j;.

les forces cle l’Enipire , et cléfendiie par Francois , Duc
de Guise , frere cle Claude , avec l’éiite de la° Noblesse
françoise. Albert , Margrave cle Brandebourg , étoit
alors dans le paps messin à la tête de i5 à 20 mille
hommes , flottant entre les deux partis , et attendant
l’occasion favorable de se joindre aux Impériaux.
Voyant qu’ii devenoit suspect à la France, ii feignit
de vouloir retourner en Allemagne. Le Duc d’Au-
male , cliargë cle l’observer avec un petit corps de
troupes, s’en étant approché cle trop près , le Margrave
tomba sur lui à S. Nicolas , et le îit prisonnier après
un vigoureux combat, où le Duc eut un chevai tué
sous lui , et fut blessé de trois coups de pistoleL
llemis en liberté l’an i553 , il donna de nouvelles
preuves de sa valeur la même année à ia prise de Ma-
rienbourg, au combat de Renti i’année suivante, en
Piémont, où il-prit d’assaut, ie 19 Septembre i555,
la ville de Vulpiano, après trois semaines cle siége.
L’an 1556 , il accompagna Je Duc de Guise , son
frere , envoyé au secours du Pape Paul IV , attaqué ,
au nom de l’Empereur , par le Duc d’Albe , Viceroi
de Nlaples. Rappellé , l’annëe suivante , après la fa-
meu.se journée de S. Quentin , le Duc de Guise lui
donna une partie de son armée qu’il ramena en France
par le pays des Grisons. (Brantôme.)Le Duc d’Aumale
eut part , en i558 , à la reprise de Calais, aux ba-
tailles de Dreux en i5Ô2 , cle S. Denis en i56y , de
Moncontour en 1569 , et au siége de S. Jean d’Angeli
la même année. Le Duc d’Aumale ne pardonna jamais
à l’Amiral de Coligni la mort de François, Duc de
Guise , son frere , dont il le regardoit comme l’auteur
oli le complice. Bien résolu de la venger lorsque l’oc-
casion s’en présenteroit, il refusa de se trouver, l’an
i566, à l’Assemblée de Moulins, oil le Roi ht la ré-
conciliation de l’Amiral avec la Duchesse, veuve de
François de Guise, et les Cardinaux de Lorraine et de
Guise , freres de ce Prince. Avec ces dispositions il
n’est pas surprenant qu’il ait été l’un des principaux
acteurs , en 1672, de la scene affreuse de la S. Bar-
thelemi, quoique ni luini aucun Prince de saMaison
n’eut eu part au conseil oèi elle fut ordonnée. Mais
après avoir satisfait sa vengeance sur l’Amiral et sur les
Seigneurs de son parti les plus distingués , il revint
aux sentimens de générosité qui lui étoient naturels,
et contribua , avec le Duc Henri de Guise, son neveu,
à sauver du carnage un grand nombre de personnes.
C’est le témoignage que lui rend la Popeliniere, écri-
vain protestant. Le sang de trois à quatre mille hommes
versé dans cette boucherie, loin d’éteindre, comme
on s’en étoit flatté, le flambeau de la guerre civile,
ne servit qu’à le rallumer. Le Duc d’Aumale suivit
avec tous les Princes, dans le mois de Février 1578,
le Duc d’Anjou au fameux siége de ia R.ochelle. 11 y
trouva la mort, ayant été emporté , le 14 Mars , d’un
boulet de canon. Toute l’armée l’honora de ses re-
grets , qu’il méritoit par ses grandes qualités. 11 avoit
épousé , le 1 Aoùt 1547 , Louise de Brezé , fille de
Louis de Brezé et de la fameuse Diane de Poitiers,
dont il eut, entre autres enfans, Charles, qui suit ;
et Claude , Chevalier de Malte , dit le Chevalier
d'Aumale , célebre dans l’histoire de la Ligue , qu’il
servit au siége de Dieppe , au combat d’Arques en
1689 , et à l’attaque de S. Denis, qu’il vouloit sur-
prendre sur Henri IV , et où il fut tué, le 3 Janvier
1591 , dans sa 28 e année. De six Hlles que le Duc
d’Aumale eut de son mariage , deux moururent en
bas âge : les quatre autres sont Gatherine , mariée, en
1569 , à Nicolas de Lorraine, Comte de Vaudemont,
puis Duc de Mercoeur ; Diane , femme de François de
Luxembourg, Duc de Pinei ; Antoinette Louise , Ab-
besse de Notre-Dame de Soissons; et Marie, Abbesse
de Chelles.

CHARLES,

i5j3. Charles de Lorraine , né le i5 du mois

de Janvier i556 ( N. S. ), successeur de Claude II,
son pere, au Duché d’Aumale ainsi que dans là chargë
de Grand-Veneur, représenta le Comte de Châmpâ-
gne, le i3 Février i5y5, au Sacre dé Heilri III. Là
Ligue, qui ëtoit l’ouvrage de sa Maison , eut en sa per-
sonne un défenseür des plus ardens et des plus obsti-
nés. L’an 1581,par le partage qu’ilfitavec Guillaume-
Robert, Duc de Bouillon, de la succession de Diarié
de Poitiers , il eut la Seigneurie d’Anet, que le Roi
Henri III érigea eri Principauté au mois de Février
1584. 11 présida, l’an i586, avec le Duc de Guise, à
l’Assemblée des ligueurs, tenue daris l’Abbaye d’Or-
camp, où l’on résolut de prendre les arines sans at-
tendre les ordres du Roi, poür empêcher les Princes
protestans d’Allemagne d’amener du secours aux Hu-
guenots. Entle les places dont le Duc d’Aumale s’em-
para , celle de Dourlens , qu’il surprit au rriois de
Décembre , est la plus remarquable. 11 se trouva, le

27 Février i587, à la rencontre de Vimori, entre le
Baron d’Othnau et le Duc de Guise , où le premier
perdit son bagage et beaucoup de monde. L’ari i588,
au mois de Décembre, instruit que le Duc et le Car-
dinal de Guise préparoient tout pour attenter sur la
personne du lloi, il en fait avertir ce Monarque par
la Duchesse sa femme, qu’il envoie exprès à Blois.

Le Duc de Mayenne donna dans le même tems un
pareii avis à Henri III par le Marquis d’Ornans, son
cousin; et cependant ces deuxPrinces, dès qn’ils ap-
prirent que, par la mort des coupables, Plenri avoit
prévenu l’attentat dont ils l’avoient averti, parurent ,
i'urieux, crierent à l’assassinat, et arborerent l’éten-
dard de la révolte et de la vengeance. 3) 11 est certain,

» dit M. de Saintfoix, que le Duc de Guise . qui mé-
« nageoit le moindre bourgeois de Paris, s’étoit lait
» liaïr de tous les Princes de sa Maison par le peu
» d’égard et de considératiori qn’il leur marquoit, et

3) que le Cardinal ne leur étoit pas moins insupporta-
33 ble par ses emportemens. On ne peut guere douter

33 que le Duc cle Mayenne , aussi ambitieux que ses

3) freres, avec qui d’ailleurs il avoit eu tout récemment

3> des démêlés très vifs, n’eût espéré que , par leur

3> mort, il cleviendroit le Chef de la Ligue, et que le

33 Duc d’Aumale, cle son côté, ne se fut flatté de la

33 mêrne idée ». Ün peut dire que l’un et l’autre ne
furent point trompés dans leurs espérances ; car ils
partagerent entre eux le commandement qu’ils ambi-
tionnoient. L’an 1589, la ligue des seize déféra au
Duc d’Aumale le gouvernement de Paris. Le fana-
tisme étoit alors monté au comble dans la capitale.
Loin de travailler à le réprimer, le nouveau Gouver-
neur l’encouragea par ses discours et son exemple,
applaudissant à toutes les extravaganCes auxquelles se
livroient les Parisiens, et ne rougissant pas même d’y
prendre part. On le voyoit aux processions qu’ils fai-
soient et de jour et de nuit pour demander au ciel l’ex-
tinction de larace desValoisi et avec quelle indécence
y assistoit-il? Ce prétendu défenseur de la religion, et
d’autres jeunes gens , à l’imitation de leur Chef, don-
noient le bras à des femnies et des filles très iinmodes- |
ternent vêtues, avec lesquelles ils s’amusoient à rire |
et à folâtrer. D’Aumale jettoit dans les Eglises, à |
travers une sarbacane, des dragèes muscjuèes aux de- I
moiselles qu’il connoissoit, et leur donnoit des colla- |
tions dans la marche. (S.Foix.) 11 est vrai qiïe ledesirde
signaler sa valeurle retira bientôtde ces indignes âmu-
semens. Au mois de Mai de la même année , il sortit
de Paris avec un corps de troupes, et se rendit aux
portes de Senlis, qu’il assiégea. Mais le Duc de Lon-
gueville, étantvenu l’attaquer le 17 du même mois ,-
lui tua plus de deux mille hommes, fit quatorze à
quinze cens prisonniers, lui enleva bagage et artille-
rie, et l’obligea de lever le siége. On ne peut ici taire
un trait qui montre bien la grandeur d’ame du Duc de
Longueville. Ce Prince n’avoit avec lui que trois à
quatre mille hommes, lorsqu’il se mit en marche , sur
 
Annotationen