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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0814

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796 CHRONOLOGIE HISTORIQUE

les pressantes sollicitations du Iloi Henri III, pour se-
courir la place. Arrivé à la vue de l’ennemi, Mes-
sieurs, dit-il aux principaux Officiers de sa petite ar-
mée, 'VoiciM. de la Noue qui me demande mes ordres;
ilssonù de leproclamernotre Ches et de combattre sous
lui à cettejournèe. La Noue , après s’être long-tetns
défendu, fut enfm obligé de déférer à l’ordre que son
Général lui donnoit de le commander. Le Général et
le Commandant eurent bien lieu de s’applaudir après
l’événement , l’un de sa générosité , î’autre de son
obéissance. Les assiégeans furent mis en déroute , et
leur Général obligé de s’enfuir jusqu’à Paris. Le
21 Septembre de la même année , le Duc d’Aumale
et le Duc de Mayenne perdirent la bataille d’Arques
contre le nouveau Roi Henri IV, qui leur étoit Ibrt
inférieur en nombre de troupes. L’an i5po , le

14 Mars, Ie premier commanda l’aile gauche de la
Ligue à la bataille d’Ivri, où le lloi fut encore le vain-
queur. S’étant jetté ensuite dans Paris , il défendit
cette ville contre le Monarque , qui, le 12 Mai, en
ayant commencé le siége , fut obligé de le lever le
3o Août suivant. L’an 1691 , il fut défait, le 8 Août,
par le Baron de Biron, avec le secours qu’il menoit à
Noyon. L’an 1594, le 10 Août, il fut cliassé d’A-
miens , dont il étoit Gouverneur , par les habitans qui
se soumirent au Roi. Voyant alors les affaires de la
Ligue désespérées , il aima mieux se tourner du côté
des ennemis de la France que de faire sa paix avec
Henri IV , dont il se crut méprisé, parce qu’ii lui avoit
refusé , dit-on, le Gouvernement de Picardie. 11 traite
avec les Espagnols, auxquels il livre quelques places
qui étoient à sa disposition, malgré les représentations
de son cousin le Duc de Mayenne , qui avoit pour
principe de ne point les laisser maîtres du moindre
village de France. En 1695 , nous reçûmes quelques
èchecs du côté de la Picardie. ün en rejetla la cause
sur le Duc d’Aumale, à qui l’on reprocha d’avoir at-
tiré les Espagnols dans cette province. Sur cette accu-
sation, le Parlement, à la requête du Procureur-Gé-
néral, lui fit son procès , et, après l’avoir fait trom-
peter et assigner à trois briefs jours , le déclara cri-
minel de lese-Majesté au premier chef; » et pour ce

33 ordonna , dit le Chancelier de Chiverni dans ses Mé-
>3 moires, qu’il seroit tiré à quatre chevaux , et tous

33 ses biens acquis et confisqués au Roi 33. En vain le
Premier Président de Harlai demanda qu’il fùt sursis
à l’exécution de ce jugement jusqu’au retour du Roi,
qui étoit alors en Franche-Comté. Des esprits ardens
ayant prévalu , l’arrêt fut exécuté le 24 Juillet i5ç5 ,
en place de Greve, sur un fantôme qui représentoit
le Duc d’Aumale. Cela rieût été fait, dit le même
écrivain , si le Roi eût été pour lors à Paris, ou nous
autres du Conseil; car le Parlement y alla un peu
trop 'vite, nètant à propos de dèsespèrer jamais des
personnes de telle condition , ni leur faire paroûre
le mal qu’on leur veut, si tout-à-fait on ne les ruine.
Et de sait, le sieur d’Aumale, outrè de dèsespoir
d’un tel et extraordinaire traitement, renoncant à la
France , se jetta tout entier du coté du Roi d’Es-
pagne , et alla trouver l’Archiduc en Flandre, qui
ne manqua de le bien recevoir, et gratifier et se-
courir autant qu’il put , ayant toujours depuis ce
tems tirè de grands états et pensions dEspagne en
Flandre, oü il a demeurè, ety a eu plus cVhonneur
et de repos qu’il n’eutjamais pu recevoir en France,
oIl il sut demeuré à la misèricorde de ses crèanciers,
auxquels ïi devoit plus qu’il n’avoit vaillant, telle-
ment que ladite confiscation s’en est allèe en sumèe.
Henri IV, en esfet, à son retour désapprouvq la con-
duite de son Parlement à l’égard du Duc d’Aumale,
et fit défense de procéder à l’exécution de ce qui res-
toit de l’arrêt par rapport à la confiscation des biens,
à la démolition des châteaux et à la dëgradation des
enfans , &c. 11 fut ordonné qu’on n’en tiendroit point
registre ; et cet arrêt fut tellement regardé coinme

non-avenu, que l’on n’en fit jamais me,ntion dans
tous les actes concernant le Duché d’Aumale, cornme
s’il n’eût jamais été rerrdu. La considération dont
jouissoit le Duc d’Aumale à la Cour du Roi d’Espa-
gne et à celle de l’Archiduc, ne put étousfer les justes
remords que lui causa sa désertion. Le Cardinal d’Os-
sat rapporte dans ses lettres que s’étant rencontré
avec lui à Rome, ce Prince lui téinoigna ses regrets
de ce que le procédé du Parlement à son égard l’avoit
empêché de suivre l’exemple des autres Princes de sa
Maison ; et il le pria , coimne ajoute ce Prélat, d’assu-
rer Plenri IV de la sincérité de son repentir. Charles,
Duc d’Aumale, finit ses jours à Bruxelles , l’an 1601,
dans la 77 e année de son âge. 11 avoit épousé, le

10 Novembre i5"j6, Marie , fille de René de Lor-
raine, Marquis d’Elbeuf, dont il eut deux fils morts
en bas âge , et une fille, qui suit. La Duchesse Marie
avoit précédé son èpoux au tornbeau vers l’an 1616. |

11 s’en falloit bien qu’elle approuvât en tout la coa- 1
duite qu’il tint dans les troubles de la France. Après j
la mort de Henri, Duc de Guise, et du Cardinai de
Guise son frere , elle suivit à la vérité la fortune de son
mari ; mais depuis la réconciliation du Roi Henri IV à ;
l’Eglise, il ne dépendit pas d’elle que le Duc d’Au-
male ne renonçât à la Ligue et ne fût des premiers à
rentrer dans le devoir. Elle eut le chagrin de ne pou-
voir le fléchir. La résidence ordinaire de cette Prin-
cesse, pendant qu’il faisoit la guerre , étoit au château '
d’Anet. Ce fut làque M. de Sulli lui rendit visite, en
passant, après le Sacre de Henri IV, et qu’il trouva
réunies, comme il le marque dans ses Mémoires (édit. ■
de 1747? R° 288), la magnificence et la inisere, une !
maison vraiment royale , de superbes jardins , mais ;
presque point de meubles, et le peu qu’il y en avoit !
usé de vétusté; des domesdques en très petit noinbre l|
et mal vêtus ; point de bois pour se chauffer (011 étoit ||
alors au mois de Fëvrier ) ; point de provisions pour i
les autres besoins de la vie , et point de ressourcepour
s’en procurer. Telle étoit la situation de la plupart des
grandes Maisons du Royaume pendant les guerres ci-
viles , et l’histoire de ces tems malheu.reux nous en a
conservé plusieurs traits semblables.

ANNE D E LORRAINE.

1631. Anne de Lorraine , fille de Charles, lui suc-
céda avec son époux,HENRi de Savoie, I crdu nom, Duc
de Nemours, 2e flls de Jacques de Savoie, Duc éga-
lement de Nemours, et d’Anne d’Est, veuve de Henri,
Duc de Guise. Son mariage s’étoit fait, le 14 Avril
1618 , par contrat passé à Bruxelles , du consentement
du Roi Louis XIII et en présence de l’Ambassadeur de
France. Charles , pere de la Princesse , lui donna en
dot le Duché d’Aumale et le Comté de Maulevrier
avec tous ses autres Domaines , ne se réservant que le
titre de Duc d’Aumale. 11 fut aussi stipulé dans Ie
même acte que le second fils qui naîtroit de ce mariage
porteroit le 110m et les armes de Lorraine, ce qui fut
exactement observé. Le Duc Henri mourut à Paris le

10 Juillet 1682 , et sa femme le 10 Février i638, lais-
sant trois fik , qui suivent.

LOüIS D E SAVOIE.

.

i638. Louis de Savoie, fds aîné de Henri de Sa- i
voie et d’Anne de Lorraine , succéda à sa mere dans le
Duché d’Aumale, comme à son pere dans celui de «
Nemours. 11 nlourut à Paris le 16 Septembre 1641 , ]
sans avoir été marié.

CH ARLES-AMÉDÉE D E SAVOIE. [

1641. Charles-Amédée de Savoie, second fils de s :
Henri I de Savoie , né le 12 Avril 1624 , succéda à |

Louîs,
 
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