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Clément, François [Hrsg.]
L' Art De Vérifier Les Dates Des Faits Historiques, Des Chartes, Des Chroniques, Et Autres Anciens Monumens, Depuis La Naissance De Notre-Seigneur: Par le moyen d'une Table Chronologique, o l'on trouve les Olympiades, les années de J.C., de l'Ere Julienne ou de Jules César, des Eres d'Alexandrie & de Constantinople, de l'Ere des Séleucides, de l'Ere Césaréenne d'Antioche, de l'Ere d'Espagne, ... ; Avec Deux Calendriers perpétuels, ... (Band 2) — Paris, 1784 [Cicognara, 2479-II-1-2]

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https://doi.org/10.11588/diglit.29075#0858

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CHRONOLOGIE HISTOR

DUCS DE NORMANDIE.

ple. N’ayant point trouvé desiéges pour
s’asseoir à l’audience de ce Prince, Ro-
bert et ses gens , après l’avoir salué pro-
iondément,laisserent tomberleurs man-
teaux et s’assirent dessus. Mais ils refu-
serent,ense retirant, de les reprendre,di-
santau Chambellan, qui vouloit lesleur
rendre , que l’usage des Normands n’é-
toit pas d’emporter leurs siéges avec eux.
( Joan. Bromton,p. 910.) CefutàCons-
tantinople que le Duc rencontra Foul-
ques Nerra, Comte d’Anjou , qui fai-
soit le même pélerinage que lui, si
l’on s’en rapporte à l’auteur du Gesta
Cons. Andegav. Ils continuerent la
route de compagnie, suivant le même
Ecrivain, conduits par des Marchands
d’Antioche qui s’étoient osferts de leur
servirde guides. Mais, au boutdequel-
ques journées , Robert, accablé de fa-
tigues, fut obligé de se faire porter en
litiere par quatre Maures. Un pélerin
normand qui revenoit de la Terre-
Sainte, l’ayant rencontré en cet équi-
page , lui demanda s’il n’avoit rien à
manderau pays. Tu diras, répond le
Duc, (jue tu inas vu porterenparadis
parquatre diables. Âu retour de Jéru-
salem , Robert se trouve exposé à plu-
sieurs embûches, et meurt empoisonné
à Nicée en Bithynie le 2 Juillet de la
même année io35. On l’enterra hono-
rablement dans la basilique de Sainte
Marie de la mème ville , où jamais on
n’avoit accordé la sépulture à aucun
homine. Avant son départ, il avoit dé-
signé pour son successeur, dans une
Assemblée des Etats de Normandie ,
Guillaume son fds , qui lui étoit né
d’FIarlette, sa concubine ; et , l’ayant
mené ensuite à la Cour du Roi Idenri,

; il l’avoit laissé sous la garde et protec-
tion de ce Monarque , et sous îa con-
duite du Comte Gilbert. Robert eut
aussi une hlle bâtarde, Adélaïde, femme
d’Eudes de Champagne, fils du Comte
Etienne II, et tige des Comtes d’Au-
male. Isarlette , hlle d’un Pelletier de
Falaise et concubine du Duc Robert,
se niaria du vivant de ce Prince avec
Harlevin, Seigneur de Conteville, clont
elle eut Odon, ou Eudes, depuisEvêque
de Bayeux, et Robert, Comte de Mor-
tain. Celui-ci, ayant épousé Mathilde
de Montgomeri , eut de ce mariage
un fils nomrné Guillaume , lequel,
ayant été pris à la bataille de Tinche-
brai, l’an x 106, fut emmené prisonnier
en Angleterre où il mourut ; et trois
hlles, dont Enime, la derniere, devint
femrne deGuillaumeIV,Comte de Tou-
louse. (Robert du Mont. ) On voit dans
le Cartulaire de S. Amand de Rouen
une Charte clu Duc Robert, où il ap-
pelle la Normandie son Royaume : No-
tum esse volumus cunctis regni nostri
Jîdelibus. (fol. 67, V". )

GUILLAUME II, dit LE BÂTARD
£T LE CONQUÉRANT.

1 io35. Guillaume II, hls naturel

COMTES D’ANJOU.

constance que les Historiens modernes
n’ont pas connue, mais prouvée par
un des articlesdu premierlivre, fol. 58,
des vassaux de Champagne. Maître de
presque toute la Touraine, Geofroi
porta ses vues sur le Maine. Gervais ,
Evêque du Mans, l’amorça lui-même
en lui faisant accorder par le Roi
Henri I le droit de recommander l’Evê-
ché de cetteville, c’est-à-dire d’y pré-
senter. L’intention du Prélat étoit d’en-
gager par là Geofroi à prendre la dé-
fense du jeune Comte Hugues II con-
tre Herbert Baccon son oncle et son
oppresseur. Mais Gervais eut lieu de se
repentir de lui avoir obtenu cette fa-
veur dont il se prévalut, et conîre lui-
même en le persécutant à outrance
(Voy. les Comtes clu Maine), et con-
tre Hugues , en faisant tous ses efforts
pour lui enlever son Comté. A la fin il
vint à bout, l’an io5i, de se faire dé-
clarer administrateur du Maine pen-
dant la minorité du jeune Comte Her-
bert II, fils et successeur de Hugues II.
Avant que d’obtenir ce point, et tandis
qu’il tenoit l’Evèque du Mans dans les
liens, il se rendit à Goslar en Juin
1047, avec Agnès sa femme, auprès de
l’Empereur Henri III, gendre de la
Comtesse, et du Duc d’Aquitaine, son
premier mari, d’où il accompagna ce
Alonarquedans son expédition d’Italie.
Nous avons la preuve de ce voyage et
de son époque dans une Charte de Geo-
froi et d’Agnès pour le Monastere de
Roncerai, clont la date porte : Actum
publicè in Rcclesia S. Aibini, regnan-
te Rege Henrico, Archiepiscopo Tu-
ronis Arnulso, et transactd antè qua-
dragesimà desuncto Huberto , Pon-
tisice Andegavensi, cirm redissent Co-
mes et Comitissd de Apulia. (Mabil.
Annal. L. 59 , n. 17. ) A leur retour
et dans la même année, le Comte et
la Comtesse d’Anjou fonderent l’Ab-
baye de Notre-Dame à Saintes pour
cles hlles.

Geofroi Martel n'étoit pas de carac-
tere à souffrir que ses vassaux man-
quassent impunément à la foi qu’ils
lui devoient. Guerin, l’un d’entreeux,
Sire de Craon, s’étant avisé, vers l’an
io5i , de porter son hommage à Co-
nan, Comte, ou Duc, de Bretagne, le
Comte d’Anjou, irrité de cette félonie,
confisqua dans une Assemblée de ses
Barons la terre de Craon. Guerin , as-
suré de la protection du Duc de Bre-
tagne, et clu secours de Robert de Vi-
tré, son gendre, reçut avec mépris la
nouvelle cle sa condamnation. Pour
faire savoir à Geofroi ses dispositions,
il élargit cleux prisonniers qu’il avoit
faits en Anjou , avec charge de dire au
Comte que son jugement étoit faux,
et cpu’il étoit prêt à le soutenir, la lance
à la main, au promoteur de oe juge-
ment, Robert le Bourguignon, Baron
de Sablé , troisieme hîs de Renaud I,
Comte de Nevers. Pour effectuer cette
bravade, il entre à la tête de ses trou-

1 Q u E

COMTES DU MAINE.

dans son château de Ia Char-
tre-sur-Loir. Gersende reste
au Mans ; et ne pouvant se
passer de ce Seigneur, elle le
rappeîle et l’introduit secrète-
ment clans la citadelle. Les
Manseaux , pour le déloger ,
appellent à leur secours Foul-
ques le Rechin, Comte d’An-
jou, cjui, n’ayantpas approuvé
l’accommodement fait entre
Geofroi le Barbu , son frere,
et Guillaume leBâtard, pré-
tendoit toujours que Ie Maine
lui appartenoit. La ville du
Mans est assiégée, et Geofroi
de Mayenne obligé de Paban-
donner. Le Roi d’Angleterre,
étant arrivé dans le Mainepeu
de tems après sa retraite , fait
rentrer sansbeaucoupd’efforts
ce pays sous sa domination.

( Gesta Cenoman. Episcop. )
Mais Foulques le Rechin ne
laissa pas long-tems Guillau-
me paisible possesseur de ce
pays, dont il s’étoit retiré à
son approche. Par ses prati-
ques secretes, il se ht une révo-
lution générale dans le Maine
en sa faveur , après le départ
du Roi d’Angleterre. Jean, Sei- 1
gneur de la Fleche, vassal du
Comte d’Anjou, fut presque
le seul qui demeura hdele aux
Normands. Foulques , l’an
1078 , marche contre lui avec
le Duc de Bretagne son allié,
et vient l’assiéger dans sa ville.
Guillaume voîe à son Secours.
Foulques, instruit de la mar-
che du Roi d’Angleterre, leve
le sïége pour aller au devant ,
de lui. Les deux armées se
rencontrent dans la lande de
la Briere, près de la Fleche.
Mais, sur le point de combat-
tre, un Cardinal et quelcyues
Moines , auxquels se joigni-
rent les Comtes d’Evreux et
de Bellême, ayant fait leur re-
montrance aux Chefs des deux
armées, les engagerent à faire
un Traité qui confirma au
Cornte d’Anjou la Suzeraineté
du Maine, dontRobert, hls
aîné de Guillaume , lui ht
hommage en même tems.

( Ordér. L. 4 ? P- 533. ) Les
Historiens modernes se trom-
jrent d’après Duchêne en rap-
portant cette expédition à Pan
1073. {Voy. Boucjuet, T. XII,
p. 592 , n.) La réconciliation
de Poulques avec le Seigneur
de la Fleche ne futpas sincere,
ou du moins ne fut pas dura-
ble ; car nous voyons qu’en |
1081 il vint assiéger cette
place,la prit et la brula. (Bou-
quet, ibid. pp. 478-479.) Ger- j
sende étoit morte alors , et 1]
 
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