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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 4
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Beaumont, Édouard de: Les armures et les armes anciennes au Trocadéro, [1]: exposition universelle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0537

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518

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

le glaive à croix rigide, et la fine rapière dont les gardes en profonde
coquille sont ouvrées à jour comme dentelle, jusqu’aux mousquets magni-
fiques contrastant par leur hauteur avec les élégantes arquebuses de chasse
et les pistolets d’Italie ou d’Allemagne.

Sur la plupart de ces armes, dans une profusion de détails charmants
et délicats, expression des siècles préférés, — ceux de la vraie renais-
sance qui commence vers 1400 et finit avec Michel-Ange, — s’épanouissent
toutes'les fantaisies, toutes les élégances exquises, nées de l’imagination
si fertile des grands artisans et des artistes de Florence ou de Nuremberg.
Ici ce sont des entrelacs de feuillages, de fines arabesques damasquinées
d’or à l’orientale ou incrustées de tauchie d’ivoire à l’allemande.

Là se dessinent ou se détachent en demi-relief de délicates ciselures
représentant des figurines, des têtes sèches, des rinceaux à l’antique, des
festons de lauriers encadrant avec coquetterie personnages fabuleux,
emblèmes mythologiques, allégories, trophées de guerre et scènes de
vénerie ; quelquefois ce sont des nymphes maniérées qui se jouent avec
des faunes ou des satyres, tandis que, dans les rinceaux, rient jusqu’aux
oreilles des mascarons de mine grotesque.

Ces nombreux chefs-d’œuvre, réunis enfin après avoir échappé
durant tant d’années aux menaces de destruction, proviennent en grande
partie de l’ancienne collection de M. Carrand, qui l’avait commencée
jadis en même temps qu’il formait celle du prince Soltykolf.

A cet ensemble déjà considérable sont venues se joindre d’autres
pièces des plus précieuses, que M. Spitzer, depuis dix ans, a pu obtenir
par intermédiaires en Angleterre, en Allemagne et en Italie.

Certains de ces admirables spécimens mériteraient que Ronsard les
eût décrits, comme il fit de la rondache du duc de Guise en ses vers que
nous citons :

« Deux couleuvres d’acier dos 'a dos tortillées
Traînant dedans le fer leurs traces escaillées

Couraient le long du bord.

Du milieu de l’escu Gorgone s’eslevait,

Borgnoyant renfrogné, qui trois testes avait.


La collection de M. Riggs, qui malheureusement fait bien trop
iourbir les vieilles armes qu’il possède, offre dans son arrangement tous
 
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