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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Le Moyen Âge et la Renaissance au Trocadéro, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0543

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524

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

connaître. Cette figure accompagnait certainement un Crucifix et faisait
pendant à une Vierge de douleur, ainsi que le prouve la magnifique croix
d’orfèvrerie de la même collection où elle est précisément adossée.

Le même saint Jean, dans le même acte, mais de proportions presque
nature, et une Vierge, sont exposés par M. Julien Gréau et proviennent
d’une église des environs de Troyes, où elles devaient se dresser de
chaque côté d’un crucifix, sur une poutre transversale, à l’entrée du
chœur.

Une statue de grandeur naturelle, d’un prince, jeune encore, tenant
une église en main, doit être le portrait cl’un donateur, ce que con-
firment l’étroitesse du visage et la plénitude des traits. Elle nous semble
appartenir à l’art méridional du xme siècle, par la simplicité italienne
des plis. Un grand ange qui provient de Saint-François de Pise, exposé
également par M. Courajod, n’est pas en effet sans une certaine analogie
de style avec cette figure.

C’est aussi une œuvre des plus importantes de la fin du xme siècle
que la grande Vierge assise, tenant l’enfant Jésus debout sur son genou,
qu’expose M. Victor Gay. Vu à la hauteur de l’œil, le buste semble trop
long pour les jambes, mais doit reprendre ses proportions lorsque la
statue étant placée comme d’ordinaire à une certaine hauteur, il est
aperçu en raccourci.

Nous en rapprocherons par l’excellence du style la petite Vierge
debout, taillée dans le buis et jadis peinte, que son voile enveloppe de
plis d’un si beau jet, exposée par M. Delaherche ; la Vierge assise de
M. Bligny, dont l’imagier a su varier l’arrangement en lui faisant enve-
lopper d’un pan de son manteau l’enfant Jésus debout sur son genou ;
enfin une troisième Vierge assise appartenant à M. Goupil, que nous
supposons avoir dû porter l’enfant Jésus, à en juger par la position de
ses deux mains inoccupées.

L’intérêt du costume s’ajoute à celui de l’œuvre dans le saint Michel
terrassant le dragon, de M. Victor Gay. L’archange est coiffé du bacinet
à camail de mailles du xive siècle, et porte l’armure complète sous une
courte cotte d’armes rembourrée et maintenue par une ceinture placée
à la taille.

Une Vierge ouvrante, assise, tenant l’enfant Jésus sur ses genoux,
qui doit être un triptyque lorsqu’elle est développée, exposée par
M. Guénepin, nous semble par la rondeur des traits appartenir à l’art
flamand, qui a inspiré la plupart des pièces du xve siècle que nous avons
à examiner maintenant.

Nous verrions plutôt une main et une inspiration allemandes dans le
 
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