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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 5
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Darcel, Henry: Les faïences françaises et les porcelaines au Trocadéro
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0784

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

naguère si illustre. Mais avant cette fin subite, il nous faut citer
encore un essai de fabrication dont la collection Le François nous donne
un des plus beaux spécimens, nous voulons parler des jardinières en
faïence-porcelaine imitées de Strasbourg et de Marseille par Vavasseur
vers 1779.

A côté de Rouen, des villes voisines, comme Gisors, Sinceny, voyaient
s’ouvrir des ateliers de potiers, inspirés par les maîtres rouennais, chez
lesquels sans doute, ils avaient été faire leur apprentissage.

C’est à la fabrique de Sinceny qu’est dû le si joli plat d’après Callot,
exposé par M. Maillet du Boullay, dont nous donnons la reproduction.
Ce plat à décor polychrome, d’un dessin net et habile, avec une bordure
savamment combinée où des animaux alternent avec des instruments de
musique, justifie la réputation de Sinceny.

Dans un autre genre, trois statuettes représentant des Chinois et ap-
partenant à M. Gasnault, des assiettes rayonnantes à décor polychrome,
provenant, l’une de la collection Gaston Le Breton, l’autre de celle de
M. Dupont-Auberville, et enfin une assiette en camaïeu bleu, exposée par
M. Pascal, suffisent pour indiquer les différents procédés de la fabrique
de Sinceny.

Un petit autel, signé 4767, ainsi qu’une assiette exposée par M. Péril-
leux et signée Maître Doligne, 4767 nous montrent les essais tentés
en même temps à Lille, dans le Nord.

Les fabriques de Marseille, de Strasbourg, et surtout de Moustiers,
devraient nous arrêter longtemps et mériteraient chacune une étude
spéciale.

A Moustiers, le plus beau spécimen des œuvres de Pierre Clérissy, le
maître faïencier qui apparaît vers 1686, est le plat ovale appartenant à
M. le baron Ch. Davillier. La bordure composée de grillons ailés et de
mascarons se jouant au milieu d’arabesques, et supportant des cartouches
où sont représentés un cerf, un loup et des chiens, est fort belle. Au
centre est une chasse à l’ours, d’après Antoine Tempesta, et habilement
reproduite. Ce plat est signé : Gaspard Viry fecit à Moustiers chez Cle-
rissy. C’est à ce type qu’appartiennent encore les deux vases à émail
blanc et à décor bleu foncé appartenant au même.

Après les compositions à sujets de chasse, ou représentant des scènes
tirées de la mythologie, les artistes de Moustiers inspirés par le style de
Bérain et de Charles-André Boule, peignent ces plats à baldaquins, à
gaînes et à figures isolés d’un art si agréable et si décoratif.

Moustiers continua-t-il sa fabrication au xvnr siècle, et faut-il lui
 
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