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Galles, René: Fouilles du tumulus du Moustoir Carnac: rapport à la Commission de topographie des Gaules
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0031
FOUILLES DU TUMULUS DU MOUSTOIR-CARNAC.
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« J’ai introduit alors les résidus, avec un peu d’eau, dans des tubes en verre bou-
« chés aux deux extrémités et j’ai chauffé vers cent degrés,, pour transformer la ma-
lt tière animale en gélatine. J’ai alors filtré et évaporé avec précaution chacun des
« liquides, et tous m’ont donné un résidu noircissant à la calcination avec odeur de
« matières animales brûlées. »
Les ossements d’animaux trouvés au centre ont, au contraire, subi l’action du feu.
Cette masse aréolaire, que nous rencontrons ici pour la première fois, «a été évidem-
« ment calcinée, elle présente le vernissé, le boursoufflement des os calcinés. — Avec
« ce fragment, j’ai pu décolorer la teinture de tournesol, et en traitant une portion de
« l’échantillon par de l’acide chlorhydrique étendu, j’ai eu une liqueur précipitant
« par l’ammoniaque, signe de la présence du phosphate de chaux. »
Telles sont les propres paroles de mon ami M. Rigout et elles nous permettent de
tirer une conclusion certaine :
Au centre de ce monument, il y a eu un bûcher, on y a brûlé des animaux. — Les
ossements trouvés dans les cryptes n'avaient pas été soumis à l'action du feu, ils y
avaient été inhumés.
Dans la troisième crypte, la plus orientale, nous n’avons trouvé que de la terre.
M René Galles a exprimé notre surprise en ne trouvant rien sous ce petit tumulus
interne si remarquablement construit.
Dans ces derniers temps, deux de nos collègues de la Société polymatique, à propos
de fouilles opérées sous le tumulus de Crubelz et sous les menhirs de la lande de
Lanvaux, se basant sur ce que les terres soumises à l’action des acides chlorydrique
et nitriqne étendus puis traités par l’ammoniaque donnaient un précipité abon-
dant gélatiniforme de phosphate de chaux, soutenaient que ces terres avaient contenu
une sépulture et s'en disaient aussi certains que s’ils avaient tenu dans les mains la
poussière osseuse.
Je tentai l’expérience, d’après le procédé que M. le docteur Fouquet avait suivi
et qui est celui décrit par M. Malagutti dans son traité intitulé Petit cours de chimie
agricole à l’usage des écoles primaires ; le voici tout au long :
«Pour apprécier la présence de l’acide phosphorique dans un sol, on prend ciu-
« quante grammes de terre que l’on a criblée, pulvérisée et desséchée au bain-marie.
« On la chauffe dans un tôt, de façon à détruire toutes les matières végétales. Cela
« fait, on met la terre dans un ballon avec trois fois plus d’eau et ou ajoute quinze
« grammes de cristaux de soude. — On fait bouillir, pendant environ trente minutes,
« en ayant soin d’ajouter de l’eau pendant que la première s’évapore; puis on versera
« sur un filtre et on réduira, en le faisant bouillir de nouveau, le liquide à un demi-
« verre environ. Alors on y verse de l’acide chlorhydrique et, lorsqu’il ne se mani-
« l'este plus d’effervescence, on ajoute quelques gouttes de sel d’Epsom (sulfate de
« magnésie), enfin on ajoute un peu d’alcali volatil. Si la terre que l’on essaye contient
«des phosphates, il se fera dans le liquide un précipité plus ou moins abondant,
« en raison de la plus ou moins grande quantité de phosphate qu’il contient. »
Je fis l’expérience dans le môme laboratoire, avec les mômes réactifs que mon
confrère, et j’eus un précipité très-abondant, je puis môme dire aussi abondant que
les siens, de phospate ammoniaco-magnésien.
I! y aurait donc eu là une sépulture, comme à Crubelz, comme au Mané-er-h’roëk,
comme.enfin sous les menhirs de la lande de Lanvaux.
Mes collègues et moi avons agi de la môme façon, je suis arrivé au même résultat
qu’eux, j’ai donc aussi prouvé que la troisième crypte du Moustoir avait contenu
une sépulture.
Malheureusement, le procédé que notre habile chimiste de la faculté de Rennes
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« J’ai introduit alors les résidus, avec un peu d’eau, dans des tubes en verre bou-
« chés aux deux extrémités et j’ai chauffé vers cent degrés,, pour transformer la ma-
lt tière animale en gélatine. J’ai alors filtré et évaporé avec précaution chacun des
« liquides, et tous m’ont donné un résidu noircissant à la calcination avec odeur de
« matières animales brûlées. »
Les ossements d’animaux trouvés au centre ont, au contraire, subi l’action du feu.
Cette masse aréolaire, que nous rencontrons ici pour la première fois, «a été évidem-
« ment calcinée, elle présente le vernissé, le boursoufflement des os calcinés. — Avec
« ce fragment, j’ai pu décolorer la teinture de tournesol, et en traitant une portion de
« l’échantillon par de l’acide chlorhydrique étendu, j’ai eu une liqueur précipitant
« par l’ammoniaque, signe de la présence du phosphate de chaux. »
Telles sont les propres paroles de mon ami M. Rigout et elles nous permettent de
tirer une conclusion certaine :
Au centre de ce monument, il y a eu un bûcher, on y a brûlé des animaux. — Les
ossements trouvés dans les cryptes n'avaient pas été soumis à l'action du feu, ils y
avaient été inhumés.
Dans la troisième crypte, la plus orientale, nous n’avons trouvé que de la terre.
M René Galles a exprimé notre surprise en ne trouvant rien sous ce petit tumulus
interne si remarquablement construit.
Dans ces derniers temps, deux de nos collègues de la Société polymatique, à propos
de fouilles opérées sous le tumulus de Crubelz et sous les menhirs de la lande de
Lanvaux, se basant sur ce que les terres soumises à l’action des acides chlorydrique
et nitriqne étendus puis traités par l’ammoniaque donnaient un précipité abon-
dant gélatiniforme de phosphate de chaux, soutenaient que ces terres avaient contenu
une sépulture et s'en disaient aussi certains que s’ils avaient tenu dans les mains la
poussière osseuse.
Je tentai l’expérience, d’après le procédé que M. le docteur Fouquet avait suivi
et qui est celui décrit par M. Malagutti dans son traité intitulé Petit cours de chimie
agricole à l’usage des écoles primaires ; le voici tout au long :
«Pour apprécier la présence de l’acide phosphorique dans un sol, on prend ciu-
« quante grammes de terre que l’on a criblée, pulvérisée et desséchée au bain-marie.
« On la chauffe dans un tôt, de façon à détruire toutes les matières végétales. Cela
« fait, on met la terre dans un ballon avec trois fois plus d’eau et ou ajoute quinze
« grammes de cristaux de soude. — On fait bouillir, pendant environ trente minutes,
« en ayant soin d’ajouter de l’eau pendant que la première s’évapore; puis on versera
« sur un filtre et on réduira, en le faisant bouillir de nouveau, le liquide à un demi-
« verre environ. Alors on y verse de l’acide chlorhydrique et, lorsqu’il ne se mani-
« l'este plus d’effervescence, on ajoute quelques gouttes de sel d’Epsom (sulfate de
« magnésie), enfin on ajoute un peu d’alcali volatil. Si la terre que l’on essaye contient
«des phosphates, il se fera dans le liquide un précipité plus ou moins abondant,
« en raison de la plus ou moins grande quantité de phosphate qu’il contient. »
Je fis l’expérience dans le môme laboratoire, avec les mômes réactifs que mon
confrère, et j’eus un précipité très-abondant, je puis môme dire aussi abondant que
les siens, de phospate ammoniaco-magnésien.
I! y aurait donc eu là une sépulture, comme à Crubelz, comme au Mané-er-h’roëk,
comme.enfin sous les menhirs de la lande de Lanvaux.
Mes collègues et moi avons agi de la môme façon, je suis arrivé au même résultat
qu’eux, j’ai donc aussi prouvé que la troisième crypte du Moustoir avait contenu
une sépulture.
Malheureusement, le procédé que notre habile chimiste de la faculté de Rennes