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Revue archéologique — 12.1865

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Daremberg, Charles: Études d'archéologie médicale sur Homère, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0102

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REVUE ARCHEOLOGIQUE.

tème de médecine rédigé par Susruta, la vieille médecine indienne
qui, dans sa seconde phase, a beaucoup emprunté à la Grèce, exige,
pour être bien comprise, qu’on soit déjà au courant de la médecine
grecque; et comme tous les principes de cette médecine sont réunis
dans la collection hippocratique, je me propose de mettre plus tard
sous les yeux de mes lecteurs le tableau ou plutôt l’exquisse de la
science médicale des Indous en parallèle avec le tableau de la science
médicale chez les Grecs.

Pour les Grecs, hhistoire authentique de la médecine théurgique,
c’est-à-dire du charlatanisme exercé pour leur plus grand profit, et
non pour celui des malades, par les desservants d’Esculape ou des
autres divinités médicales, ne commence, comme je l’ai déjà fait
pressentir, qu’après Homère; elle prend rapidement, et cela n’a rien
qui doive étonner, d’immenses proportions ; les temples se multi-
plient sur le sol de la Grèce, et les médecins trouvent partout une
redoutable concurrence du côté des prêtres qui disposent de la puis-
sance divine; du côté des philosophes qui se font magiciens; du
côté de la foule qui a ses superstitions domestiques et ses recettes
de bonnes femmes. C’est donc vers le temps d’Hippocrate qu’il
faudrait placer le résumé de cette histoire du merveilleux, dont les
éléments sont éparpillés dans les écrits des auteurs profanes, poètes
ou prosateurs, car les médecins n’y font que de rares allusions, et
c’est grand dommage puisqu’ils sont, en pareille matière, les témoins
les plus éclairés ou les meilleurs juges. Nos médecins d’aujourd’hui
ne sont pas moins réservés, et pour ma part je les blâme sans détour
de donner si peu de place en leurs écrits à l’histoire et à la critique
des superstitions populaires, auxquelles il semble que personne ou
presque personne n’ose disputer le haut du pavé.

Maintenant que nos positions sont prises, que nous avons fait jus-
tice des fables, que nous avons relégué au second plan la médecine
orientale, et que nous savons où trouver les origines réelles de la
médecine occidentale, franchissons par la pensée la première période
de l’histoire, la période initiale, dont nous devons logiquement sup-
poser l’existence, mais sur laquelle nous n’avons aucun renseigne-
ment de quelque valeur, et arrivons tout de suite à la seconde période,
qui nous reporte avec Homère aux temps de la guerre de Troie (en-
viron 1193-1184 avant J.-C. ). Les poèmes homériques représentent
une civilisation déjà avancée, plus avancée sans doute qu’elle ne l’était
au temps même de la guerre de Troie; la richesse de la langue,
et toutes sortes de précieux détails sur les mœurs et sur les arts, en
portent témoignage. Néanmoins ces poèmes sont le plus ancien écho
 
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