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Revue archéologique — 12.1865

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Mariette, Auguste: Quatre pages des archives officielles de l'Éthiopie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0166

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162

REVUE ARCHEOLOGIQUE.

pratiquant les mêmes arts. A cette seconde civilisation éthiopienne,
si puissante qu'à son tour elle a quelquefois compté l’Égypte au
nombre de ses provinces, appartiennent les cinq stèles de Gebel-
Barkal.

Je n’ai rien à dire de l’inscription de Piankhi Meri-Amen, la pre-
mière comme date, comme longueur de texte, comme importance
historique et géographique, comme beauté de gravure. L’analyse
de ce premier texte a déjà été faite (mieux certainement que je ne la
pourrais faire), par M. de Rougé. Je n'ai donc point, quant à présent,
à y revenir.

Mais il n’en est pas de même des quatre autres stèles. Nous n’y
trouvons sans doute pas l’intérêt exceptionnel qui s’attache à l’inscrip-
tion de Piankhi. Elles ont cependant assez d’importance pour que
j’en esquisse dès à présent le sens général. Le texte paraîtra bientôt :
il doit occuper les quatorze dernières planches du premier volume de
mes fouilles, en voie d’exécution.

I

La plus ancienne des quatre stèles, après le monument de
Piankhi, est celle où on lit l’inscription du roi éthiopien Amen-
(Meri?) N ont.

Amen-meri Nout est déjà connu par une pierre employée dans les
matériaux d’une construction chrétienne au temple de Louqsor, et
aujourd’hui conservée je crois, au Musée de Berlin. Il régna par con-
séquent en Égypte. A l’époque de la domination éthiopienne, les
songes jouèrent un grand rôle dans les affaires politiques du temps.
Sabacon effrayé par un songe, se décida à quitter l’Égypte. Le prêtre-
roi Séthos sur la foi d’un autre songe, attaque Sennachérib campé
avec son armée devant Peluze. C’est aussi sur des révélations obte-
nues dans un songe qu’Amen-meri Nout devient roi.

« L’an de son intronisation comme roi, dit le texte, le roi (1) vit
« en rêvant pendant la nuit deux serpents, l’un à sa droite, l’autre à
« sa gauche; et quand il se réveilla, il ne les trouva plus. Qu’on
a m’explique cela à l’instant, dit-il. Et voici qu’on lui expliqua en di-
« sant: que le pays du sud soit à toi, et que tu prennes possession du
« pays du Nord, afin que les deux diadèmes rayonnent sur ta tête,
« et que le pays tout entier soit à toi. »

L’allusion est évidente. Les rois éthiopiens portent sur le front 1

(1) Qui n’était alors que prétendant
 
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