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Revue archéologique — 12.1865

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Nouvelles archéologiques et correspondance
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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0396

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392

REVUE ARCHEOLOGIQUE.

CIMETIÈRE GALLO-ROMAIN ET MÉROVINGIEN A BOURGES

Extrait d'une lettre au directeur de la Revue.

« Pour plus d’intelligence des faits dont j’ai à vous rendre compte, per-
mettez-moi d’abord de vous esquisser en quelques mots les lieux qui en
sont le théâtre. Vous n’êtes pas sans avoir entendu parler des établis-
sements militaires que le gouvernement fait, depuis quelques années,
élever à Bourges. Le terrain sur lequel se construit la fonderie de canons
est situé à l’est de la ville et fait suite aux dernières maisons du faubourg.
Il était hier encore délimité au nord-est par la grande route de Bourges à
Nevers et au sud-ouest par un petit chemin encaissé et que j’avais toujours
soupçonné être d’origine gauloise. Ce sentier s’offrait, avec sa physio-
nomie primitive, comme un prolongement de notre vieille rue de Brives,
aujourd’hui rue de Charlet. S ous la domination romaine, celle voie,
suivant l’usage, dut se borner, au moins sur l’un de ses côtés, de monu-
ments funéraires, dont les restes se sont retrouvés jusque sous les murs
actuels de la ville. Elle sépare la fonderie de canons, qui se termine en ce
moment, d’un vaste terrain compris dans la circonscription du faubourg
du Château (ancien bourg de Brives) et sur lequel s'élevèrent successive-
ment, au vne siècle, le prieuré de Saint-Martin-de-Brives, dont les bâti-
ments renouvelés subsistent encore, et au xvi:e, l’église et le couvent des
capucins, aujourd’hui remplacés par des constructions modernes.

« En supposant qu’il n’existât pas auparavant, l’établissement du couvent
de Saint-Martin a peut-être motivé à cet endroit l’existence du grand
cimetière, qui depuis n’a cessé de recueillir les morts du vieux Bourges.
Ce cimetière, qui occupe aujourd’hui une portion de l’enclos des capucins,
derrière Saint-Martin, d’où son nom de cimetière des Capucins, ne s’étend
que sur une portion de l’ancien et le déborde au couchant, en s’avançant
vers la ville. Son existence en ce lieu depuis tant de siècles nous a valu
la conservation des monuments funéraires paiens que les populations
corétiennes des temps postérieurs ont, employés, malheureusement en les
mutilant quelquefois, pour les approprier à leurs sépultures.

« Depuis plusieurs années, en ouvrant de nouvelles fosses dans la partie
sud-est de ce cimetière, on a mis à jour plusieurs stèles et d’autres frag-
ments antiques pleins d’intérêt, mais en général les monuments étaient
muets. La découverte que j’ai entrepris de vousfaireconnaître, en complé-
tant les précédents par la mise en lumière d'une série d’inscriptions,
témoigne en outre de l’étendue du cimetière antique, dont on ne saurait
aujourd’hui préciser les bornes.

« Dans les derniers temps, en effet, le génie militaire, pour dégager les
abords de la fonderie centrale, entreprit d’établir un rond-point à l’angle
formé par la rencontre du petit chemin de Brives et de la roule de Nevers,
en nivelant tout le terrrain compris entre les deux voies et les anciens
bâtiments de Saint-Martin. Or, les travaux de déblais entrepris à cet effet
nous ont mis en possession d’une série de sépultures anciennes, offrant
 
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