NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES.
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des spécimens de monuments funéraires antiques et des commencements
du moyen âge. Au moment où ce travail de fouilles s’accomplissait, j’étais
loin de Bourges, où je viens seulement de rentrer, en sorte que je n’ai pas
pu malheureusement voir sur place les choses que j’ai à vous d’écrire.
Aussi, malgré les renseignements que j’ai pu prendre,-je ne saurais dire
si les monuments en question étaient superposés et étagés suivant leur
âge respectif, ou s’ils se sont offerts pêle-mêle. Je crois toutefois que celte
dernière condition est la vraie, et elle s’explique par le fait, signalé plus
haut, de l’utilisation des sépultures païennes pour les sépultures chré-
tiennes postérieures. Je n’entrerai donc pas dans d’autres détails sur ce
point, et je m’empresse de passer à la description des monuments, parmi
lesquels ne figurent pas moins d’une demi-douzaine d’inscriptions dont je
vous laisse à apprécier l’intérêt.
« Ça été d’abord, et pour n’y plus revenir, une assez grande quantité
de bières en forme de gaine et taillées dans le calcaire de la localité, une
seule, de forme carrée, avait été façonnée. Ces bières ne sont pas toutes du
même travail, mais la plupart sont assez grossièrement taillées, les unes
ont un couvercle plat, chez les autres il affecte l’apparence d’un toit, sur
quelques-uns l’arête médiane est occupée par une bande ou listel de 4 à
5 centimètres de large et qui régne dans toute la longueur; un fragment
d’un de ces couvercles, d’un travail exceptionnellement plus délicat, porte
avec lui son époque; il était plat, et de la bande du milieu saillissaient
alternativement et de chaque coté des feuilles en fer de lance, soutenues
par un pédoncule recourbé, et d’autres feuilles ovales adhérentes à la tige.
« C’est là, si je ne me trompe, une ornementation antérieure au vme ou
ixe siècle, en un mot de la période mérovingienne. Elle s’accorde au
surplus avec le caractère de quelques menus objets trouvés au même
endroit et dont je parlerai plus loin.
« Mais ce qui pour nous a plus de prix, ce sont les stèles à inscriptions
qui sont sorties de terre en même temps que les bières, et qui viennent
fournir à notre collection lapidaire une série de légendes dont nous
n’avions pas encore les analogues, quant à l’âge.
« Voici la description sommaire et, autant que posssible, fidèle de
chacun de ces monuments que j’ai essayé de ranger suivant l’ordre chro-
nologique.
« Stèle n° 1.
« Cette stèle est malheureusement mutilée, le haut a été brisé, sans
doute à l’effet de l’utiliser plus facilement. L’opération lui a fait perdre un
peu de sa largeur sur la gauche. Dans son intégrité la pierre offrait vrai-
semblablement à son sommet une arcade surmontée d’un fronton, que
supportait une double bande ou listel formant pilastre et qui va rejoindre
dans le bas une plinthe; le pilastre de gauche a disparu entièrement dans
la mutilation. Dans le milieu une niche se creuse pour abriter une figure
vue de face et a mi-corps. La tête du personnage est martelée, mais le reste
est demeuré parfaitement intact. Ce buste est vêtu d’un vêtement à plis
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des spécimens de monuments funéraires antiques et des commencements
du moyen âge. Au moment où ce travail de fouilles s’accomplissait, j’étais
loin de Bourges, où je viens seulement de rentrer, en sorte que je n’ai pas
pu malheureusement voir sur place les choses que j’ai à vous d’écrire.
Aussi, malgré les renseignements que j’ai pu prendre,-je ne saurais dire
si les monuments en question étaient superposés et étagés suivant leur
âge respectif, ou s’ils se sont offerts pêle-mêle. Je crois toutefois que celte
dernière condition est la vraie, et elle s’explique par le fait, signalé plus
haut, de l’utilisation des sépultures païennes pour les sépultures chré-
tiennes postérieures. Je n’entrerai donc pas dans d’autres détails sur ce
point, et je m’empresse de passer à la description des monuments, parmi
lesquels ne figurent pas moins d’une demi-douzaine d’inscriptions dont je
vous laisse à apprécier l’intérêt.
« Ça été d’abord, et pour n’y plus revenir, une assez grande quantité
de bières en forme de gaine et taillées dans le calcaire de la localité, une
seule, de forme carrée, avait été façonnée. Ces bières ne sont pas toutes du
même travail, mais la plupart sont assez grossièrement taillées, les unes
ont un couvercle plat, chez les autres il affecte l’apparence d’un toit, sur
quelques-uns l’arête médiane est occupée par une bande ou listel de 4 à
5 centimètres de large et qui régne dans toute la longueur; un fragment
d’un de ces couvercles, d’un travail exceptionnellement plus délicat, porte
avec lui son époque; il était plat, et de la bande du milieu saillissaient
alternativement et de chaque coté des feuilles en fer de lance, soutenues
par un pédoncule recourbé, et d’autres feuilles ovales adhérentes à la tige.
« C’est là, si je ne me trompe, une ornementation antérieure au vme ou
ixe siècle, en un mot de la période mérovingienne. Elle s’accorde au
surplus avec le caractère de quelques menus objets trouvés au même
endroit et dont je parlerai plus loin.
« Mais ce qui pour nous a plus de prix, ce sont les stèles à inscriptions
qui sont sorties de terre en même temps que les bières, et qui viennent
fournir à notre collection lapidaire une série de légendes dont nous
n’avions pas encore les analogues, quant à l’âge.
« Voici la description sommaire et, autant que posssible, fidèle de
chacun de ces monuments que j’ai essayé de ranger suivant l’ordre chro-
nologique.
« Stèle n° 1.
« Cette stèle est malheureusement mutilée, le haut a été brisé, sans
doute à l’effet de l’utiliser plus facilement. L’opération lui a fait perdre un
peu de sa largeur sur la gauche. Dans son intégrité la pierre offrait vrai-
semblablement à son sommet une arcade surmontée d’un fronton, que
supportait une double bande ou listel formant pilastre et qui va rejoindre
dans le bas une plinthe; le pilastre de gauche a disparu entièrement dans
la mutilation. Dans le milieu une niche se creuse pour abriter une figure
vue de face et a mi-corps. La tête du personnage est martelée, mais le reste
est demeuré parfaitement intact. Ce buste est vêtu d’un vêtement à plis