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Revue archéologique — 12.1865

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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0402

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398 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

fiées parles Grecs, qu’on ne peut.pas dire qu’elles aient eu une bien grande
part d’influence sur leurs sentiments religieux ou leurs idées mythiques.

Mais il n’en est pas de même de ces vastes empires des bords du Tigre et
du Nil, de l’Assyrie et de l’Égypte, ni de ces opulentes cités phéniciennes,
qui allèrent porter dans fous les pays du monde connu leur religion et
leur civilisation avec leur commerce. — Ces trois races assyrienne, phé-
nicienne et égyptienne, exercèrent une immense influence sur la civili-
sation grecque. — M. Grote consacre plusieurs chapitres importants à ces
empires de l’Orient, et c’est ici que vont porter nos objections les plus
sérieuses.

il y aurait eu un bien beau volume à composer avec l’idée première de
M. Grote. —- On aurait comparé les nombreux monuments de l’art assy-
rien, phénicien et égyptien avec les premiers essais artistiques des Grecs,
on aurait démontré comment les sculptures déjà très-remarquables des
Assyriens ont servi de modèles aux premiers artistes grecs, et comment la
colonne et une partie du système architectonique qui s’v rattache a été
importée de l’Égvpte en Grèce. — On aurait recherché si ces modèles ont
été directement copiés par les Grecs, ou s’ils ont été apportés quelque peu
altérés par les Phéniciens. — Et ce qu’on aurait fait pour les arts, on au-
rait pu le faire aussi pour les sciences et les loti res; car l’idée que les Grecs
ont tiré tout d’eux-mêmes et n’ont été redevables de rien à aucune autre
nation est absolument fausse. — Les Grecs ont emprunté aux civilisations
de l’Orient antique dans les mêmes proportions que les nations modernes
ont emprunté à la civilisation grecque. — Mais pour arriver à ce résultat,
il aurait fallu étudier chaque nation dans ses monuments et ses inscrip-
tions, se pénétrer de son caractère particulier, de ses mœurs, de ses
croyances, et s’initier dans toutes les sciences qu’elle cultivait; ce n’est
qu’ainsi qu’on aurait pu se rendre un compte exact du degré d’influence
qu’elle pouvait exercer sur l’esprit grec, et c’est ce que M. Grote n’a pas fait.

Que dirait-on aujourd’hui d’un écrivain qui, pour composer une histoire
de la Perse ou de i’Égvpte moderne, rejetterait tous les écrivains musul-
mans, et baserait son travail sur quelques récits de voyageurs européens?
— On pourrait l’accuser à bon droit d’avoir fait une œuvre incomplète et
pleine d’erreurs.

Nous nous permettrons de faire aussi ce reproche à M. Grote, toujours
seulement à propos de ces chapitres concernant l'Orient antique.

M. Grote ne connaît l’Orient que par les récits des écrivains grecs et
principalement d’Hérodote; or, les Grecs méprisaient les Barbares, s’en
occupaient peu, et tendaient à tout helléniser; — ils ne pouvaient donc
voir l’Orient que sous un faux jour.—Hérodote, dont, il est vrai, la critique
était sûre et le jugement très-sain, ne savait pas la langue des pays qu’il
parcourait; il ne recevait donc ses renseignements que de seconde main
et à l’aide d’un interprète qui ne comprenait peut-être pas toujours très-
bien lui-même les paroles souvent mystiques et obscurcies à dessein des
savants et des prêtres de l’Orient. — En outre, il était bien excusable de
 
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