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Revue archéologique — 12.1865

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https://doi.org/10.11588/diglit.24254#0403

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BIBLIOGRAPHIE.

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faire quelques confusions, lorsque, par exemple, en Egypte, les prêtres
l’instruisirent d’une série d’événements dont l’étendue embrassait plu-
sieurs milliers d’années; aussi a-t-il attribué à certains rois des actions qui
appartenaient à d’autres, et à certaines époques des faits qui s’étaient
passés plusieurs siècles avant ou après.

Manéthon ne nous est parvenu que très-incomplet et très-altéré, surtout
par Joseph, qui avait intérêt à fausser les assertions de Manéthon au profit
de son système.

Nous ne possédons pas Bérose en meilleur état, et quant à Diodore de
Sicile, il s’est si souvent trompé sur les événements de l’époque grecque
et romaine que nous pouvons contrôler, qu’il doit nous inspirer peu de
confiance lorsqu’il parle de l’histoire de l’antiquité orientale, déjà si loin
de lui.

Il est résulté de cette manière d’entendre l’histoire de l’Orient, que
M. Grote a commis quelques graves erreurs dans les chapitres où il traite
des peuples antiques, et principalement dans son chapitre sur l’Égvpte. —
Nous en relèverons plusieurs :

1° L’auteur nous dit que Memphis n’acquit son développement et sa
splendeur que dans les derniers temps de l’histoire égyptienne; or, il est
reconnu maintenant que Memphis existait comme capitale de l’Égypte et
comme la ville la plus importante du royaume dans les premiers temps de
la monarchie et bien avant la splendeur de Thèbes.

Memphis fut sans partage la ville dominante de l’Égypte pendant six
des premières dynasties, de 3900 à 3850 environ (Brugsch), sous les règnes
des rois constructeurs des pyramides; ce n’est que sous la xù dynastie,
vers 2855, qu’apparaît la puissance de Thèbes.

2° La population de l’Égypte, dit M. Grote, était érigée en castes ou
professions héréditaires. — Il est très-possible, en effet, que la société
égyptienne ait été divisée en castes ou corporations telles que celles de
l’Europe au moyen âge, ayant chacune des privilèges et des obligations, et
que le fils ait suivi le plus souvent l’état de son père; mais que ces castes
aient été héréditaires en vertu d’une loi civile ou religieuse, ou même
d’une coutume qui n’aurait pas souffert d’infractions, c’est là une asser-
tion bien ébranlée aujourd’hui par i’étude de la littérature égyptienne.

3° Les prêtres, continue M. Grote, possédaient exclusivement les moyens
de lire et d’écrire; c’est là une assertion tout à fait fausse. — Quoique la
classe sacerdotale ait possédé en Épypte, comme chez nous au moyen âge,
la plus grande somme de connaissances, les seigneurs de la cour, les né-
gociants, les hommes appartenant à la classe riche, les nombreux scribes
dont se composait l’administration compliquée de l’empire, les lettrés
comme Penta-ur, qui n’était point du tout prêtre, savaient certainement
lire et écrire et avaient étudié les lettres et les sciences cultivées alors; il
est fort probable que la plus grande partie des cultivateurs et des artisans
étaient très-ignorants, mais ils devaient cette ignorance à leur pauvreté et
 
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