NOUVELLES ARCHÉOLOGIQUES. 157
prétend que les lecteurs ont admis une erreur, sur ma parole et « faute
de posséder le texte. » Il oublie que j’ai donné précisément les hiéro-
glyphes pour les mots controversés [an yeper mes), le commencement de
la phrase étant déjà connu par le dictionnaire de Champollion, qui avait
traduit sla mes par primogenitus. C’est en suivant cette première indica-
tion que j’ai traduit: « Neith, la grande mère génératrice du soleil, lequel
« est un premier né et qui n’est pas engendré (mais seulement) enfanté. »
Sans aucun doute, le texte très-important que je signalais peut donner
lieu à diverses interprétations : la matière n’est pas de celles où le sens
saute aux yeux. Ma première impression avait même été différente; je
trouve dans mes notes une autre traduction pour les mots s‘a mes an
yeper mes, « elle a commencé à l’enfanter; mais il n’est pas devenu né, »
en prenant Xeper pour le verbe être, devenir. Je l’entendais en ce sens,
que le soleil, qui semble naître au matin, reste néanmoins dans le sein de
sa mère, la déesse du ciel. Mais cette traduction m’a paru se concilier
moins facilement avec la qualification qui précède « grande mère, géné-
« ratrice du soleil. » D’autres explications seront sans doute proposées, et
je suis loin de croire que nous ayons pénétré toutes les subtilités du sym-
bolisme appliqué par les prêtres de cette époque aux mystères égyp-
tiens. J’ai seulement voulu rappeler ici que les savants avaient eu entre
les mains tous les éléments nécessaires à la discussion.
Le second iexte, « qui est resté inédit entre mes mains, » c’est l’inscrip-
tion de Pianyi-rneriamum. Or, j’ai eu soin d’avertir, dans mon lissai sur ce
monument, que le seul document à ma disposition avait été un dessin fait,
par un Arabe, des fouilles, et que j’ai rendu à M. Mariette après m’être
épuisé en conjectures pour la restitution des textes. Copie informe et
travail deviné d’un bout à l’autre, qui m’a laissé dans les plus cruelles
incertitudes. Je n’étais pas même d’accord avec M. Mariette sur le nom du
principal personnage, qu’il lisait Tafta, et que je corrigeais Tafneyt. La
stèle est enfin arrivée au Caire après mon départ, et je n’en ai ni em-
preinte ni copie; voilà le texte que j’ai le tort de posséder seul! On com-
prendra donc facilement que personne n’est plus impatient que moi de
voir les textes de Barkal arriver à la publicité.
Quelques mots encore pour éclaircir d’autres nuages habilement amenés
sur l’horizon : si j’avais eu le désir de conserver pour moi seul pendant
quelque temps nos grands textes photographiés, il ne s’agissait que d’en
proposer la publication par les méthodes ordinaires. Ce sont précisément
les retards inévitables en pareil cas auxquels nous avons échappé. Je pu-
blierai sans aucun doute tout ce que mes livres de voyage contiennent
d’intéressant et de la manière qui me semblera la plus utile pour la
science: je n’ai pour cela de permission à demander à personne, et je
n’ai pas attendu les sommations de M. Chabas po r me mettre à l’œuvre.
Le prix de l’Album de la mission l’empêchera d’arriver entre les mains
d’un grand nombre de savants, car les frais du tirage restent toujours
considérables. M. Chabas a soin de le faire remarquer, mais il oublie de
prétend que les lecteurs ont admis une erreur, sur ma parole et « faute
de posséder le texte. » Il oublie que j’ai donné précisément les hiéro-
glyphes pour les mots controversés [an yeper mes), le commencement de
la phrase étant déjà connu par le dictionnaire de Champollion, qui avait
traduit sla mes par primogenitus. C’est en suivant cette première indica-
tion que j’ai traduit: « Neith, la grande mère génératrice du soleil, lequel
« est un premier né et qui n’est pas engendré (mais seulement) enfanté. »
Sans aucun doute, le texte très-important que je signalais peut donner
lieu à diverses interprétations : la matière n’est pas de celles où le sens
saute aux yeux. Ma première impression avait même été différente; je
trouve dans mes notes une autre traduction pour les mots s‘a mes an
yeper mes, « elle a commencé à l’enfanter; mais il n’est pas devenu né, »
en prenant Xeper pour le verbe être, devenir. Je l’entendais en ce sens,
que le soleil, qui semble naître au matin, reste néanmoins dans le sein de
sa mère, la déesse du ciel. Mais cette traduction m’a paru se concilier
moins facilement avec la qualification qui précède « grande mère, géné-
« ratrice du soleil. » D’autres explications seront sans doute proposées, et
je suis loin de croire que nous ayons pénétré toutes les subtilités du sym-
bolisme appliqué par les prêtres de cette époque aux mystères égyp-
tiens. J’ai seulement voulu rappeler ici que les savants avaient eu entre
les mains tous les éléments nécessaires à la discussion.
Le second iexte, « qui est resté inédit entre mes mains, » c’est l’inscrip-
tion de Pianyi-rneriamum. Or, j’ai eu soin d’avertir, dans mon lissai sur ce
monument, que le seul document à ma disposition avait été un dessin fait,
par un Arabe, des fouilles, et que j’ai rendu à M. Mariette après m’être
épuisé en conjectures pour la restitution des textes. Copie informe et
travail deviné d’un bout à l’autre, qui m’a laissé dans les plus cruelles
incertitudes. Je n’étais pas même d’accord avec M. Mariette sur le nom du
principal personnage, qu’il lisait Tafta, et que je corrigeais Tafneyt. La
stèle est enfin arrivée au Caire après mon départ, et je n’en ai ni em-
preinte ni copie; voilà le texte que j’ai le tort de posséder seul! On com-
prendra donc facilement que personne n’est plus impatient que moi de
voir les textes de Barkal arriver à la publicité.
Quelques mots encore pour éclaircir d’autres nuages habilement amenés
sur l’horizon : si j’avais eu le désir de conserver pour moi seul pendant
quelque temps nos grands textes photographiés, il ne s’agissait que d’en
proposer la publication par les méthodes ordinaires. Ce sont précisément
les retards inévitables en pareil cas auxquels nous avons échappé. Je pu-
blierai sans aucun doute tout ce que mes livres de voyage contiennent
d’intéressant et de la manière qui me semblera la plus utile pour la
science: je n’ai pour cela de permission à demander à personne, et je
n’ai pas attendu les sommations de M. Chabas po r me mettre à l’œuvre.
Le prix de l’Album de la mission l’empêchera d’arriver entre les mains
d’un grand nombre de savants, car les frais du tirage restent toujours
considérables. M. Chabas a soin de le faire remarquer, mais il oublie de