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Revue égyptologique — 2.1881

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Revillout, Eugène: Les affres de la mort chez les Égyptiens, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0029

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Les affres de la mort chez les Égyptiens.

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l'hémisphère inférieur. C'était là une précaution indispensable; car la formule de cette
déclaration est déjà dans le chapitre 125 du Rituel, à peu près identique à la nôtre, sauf
cette seule différence que notre stèle remplace par des serpents'les 42 juges qui se nour-
rissent des chairs des hommes et boivent de leur sang, et semble, par conséquent, confondre ces
juges avec leurs huissiers, les gardiens des portes.

Une fois les papiers en ordre, l'âme commence sa dure navigation dans la barque solaire ;
et le poète se met à peindre d'une façon vraiment saisissante son trouble, sa faiblesse, ses
terreurs. Le malheureux se tourne de tous les côtés. Il adresse toutes ses supplications à
ceux qui l'entourent. Il est particulièrement affolé par la vue des serpents monstrueux que
nous voyons représentés sur les sarcophages d'ancien style et qui crachent le feu sur les
condamnés qu'on décapite '. Effectivement la vue de pareils monstres n'avait rien de bien
rassurant, si l'on en croit le livre de l'hémisphère inférieur2 qui donne à l'un d'eux, le serpent
Haher, 450 coudées de long3 : «Celui qui sait cela sur la terre, ajoute le texte4, ne boit
»pas des eaux du serpent Haher, (les délices de la vie). L'âme qui sait cela n'est point
» conduite à la destruction causée par les dieux de ce gouffre. La panthère ne le dévore
»pas. — Le nom (mystique) de l'heure de nuit durant laquelle ce dieu grand, (le soleil,)
» passe dans ce gouffre est : Iîepoussement du reptile. Blessure du serpent Haher. »

Mais Haher n'est pas pour l'âme pécheresse le plus grand ennemi à craindre. Le
plus à craindre, c'est son juge, l'envoyé du Seigneur de l'Univers, Horus lui-même, le
vengeur de son pire. Comme vengeur de son père Osiris, l'être bon, mis à mort par Set, le
principe du mal, Horus n'a pas dû seulement frapper le typhon Set, il doit encore poursuivre
et punir tous ses sectateurs, anéantir tous les méchants et les pécheurs. Il ne faut donc
pas nous étonner de le voir qualifié dans notre document « seigneur des terreurs », « dieu
» du billot fatal »5, comme dans un autre monument du Louvre, publié et traduit par M. Pier-
Ret °, il est appelé celui qui brandit le glaive acéré :

1 Voir en particulier le sarcophage qui est au milieu de la salle à colonnes dans notre Musée Égyptien.
Un grand serpent y est représenté vomissant le feu sur quatre damnés décapités.

2 Ce livre, traduit par feu Devéria dans son catalogue des manuscrits égyptiens, a été publié par
M. Pieeeet dans le second fascicule de ses Etudes Égyptologiques. M. Lanzone en a publié depuis un autre
exemplaire, et M. Wilboue est en train d'en comparer les diverses rédactions, tant sur les papyrus que
sur les sarcophages égyptiens.

a voir M. e™, Études, r i, p. lié. V^k^^" '

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5 La glose du v. 25 du chapitre 17 du Rituel nous dit expressément que « celui qui pousse les
» impies au billot = ^jx pour détruire leurs âmes» c'est Horus à plusieurs têtes ou Horus de Létopolis
(voir le travail de mon maître M. de Rougé sur le Rituel).

0 Études Ëgyptolot/iques, seconde livraison, p. 3 et suiv.

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