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Revue égyptologique — 2.1881

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Revillout, Eugène: Les affres de la mort chez les Égyptiens, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0030

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20

Eugène Revillout.

«Le premier prophète d'Osiris, Oumiofré véridique dit:

« Arrive ! Arrive ! ô toi qui brandis le glaive ! Chef aux deux plumes ! Arrive pacifié !
» Arrive en paix ! Toi qui viens pour le temps de l'Éternité 1 ! »

M. Pierret remarque fort bien ici2 : « C'est d'une forme d'Horus qu'il s'agit, d'Horus
» qui; vengeur du bon principe, n'est terrible que pour les méchants. * Nous en avons du reste
la preuve dans la suite de la même inscription ; car Ounnofré s'intitule prophète d'Horus,
vengeur de son pere.

Mais Horus, vengeur de son père, Horus, dont la venue était si redoutée, arrive, au
contraire, en Sauveur. Il frappe le méchant et le pervers. Mais il couronne le juste et
le débarrasse de ses ennemis. Il parle, — et aussitôt le mort voit dans Héliopolis, —
c'est-à-dire qu'il lui est permis de contempler les splendeurs de la cité céleste, de la ville
par excellence du soleil. Toutes les langueurs, toutes les terreurs disparaissent alors en même
temps. Les serpents, que le défunt craignait tant, sont repoussés dans leurs tanières occiden-
tales. Car la région du Tiaou, hémisphère inférieur ou purgatoire de l'âme, est dépassée, ainsi
que la contrée du Rosta, ou porte de la mort, (du tombeau). Que peut-on alors faire au
bienheureux ? — Rien : — « Les chefs sinistres, (éons des ténèbres), il est grand pour eux
;— M! — Les dieux — les mânes — il est élevé pour eux! — Il prend le ciel dans
» ses deux mains '. — La terre est en son étreinte ! — Ne s'échapperont pas le ciel et la
» terre de ses mains! — C'est Osiris, le grand des dieux» 3! Car tout défunt justifié devient
un autre Osiris.

Tel est l'ensemble de ce curieux poëme, qui valait, je crois, la peine d'être traduit. Il
ne sera peut-être pas inutile d'en rapprocher quelques documents coptes, qui nous donnent sur
les épreuves et les angoisses d'outre-tombe des renseignements très analogues, les questions
purement mythologiques mises à part.

. (La suite à un prochain numéro.)

passage, qu'il traduit : «0 royal (?) exécuteur, chef \ v=i ou <==>j muni de ses deux plumes . ...» Il
ne doutait que du mot royal; et en effet suten, avec le déterminatif du bras armé, ne signifie pas royal, mais
a le sens propre de son correspondant copte coottii, extendere, porrigere. C'est donc à tort que M. Gbebaut
a voulu corriger la version de M. Pierret dans un sens erroné, en traduisant : roi qui divise le ciel avec ses
deux plumes. Les deux plumes d'Horus sont des symboles solaires, comme les deux yeux, les deux urasus,
etc. Mais Horus ne divise rien avec ses plumes. Il ne pourrait diviser qu'avec son glaive, qu'il tient en
main; car c'est un dieu vengeur auquel on dit : «Arrive en paix! Arrive pacifié!» Il faut donc rendre ce
passage, comme nous l'avons fait, en donnant au nom d'action coottii son sens radical brandir, et en

voyant clans _le glaive acéré sur lequel on peut consulter le Dictionnaire de BRUGscu-BEy, p. 1637.

La racine thav., prise adjectivalement, a été conservée en copte, et se dit surtout du glaive, tcikji ctthm,
comme en fait foi du reste le Dictionnaire de Peyron, p. 241. En somme M. Pierret avait raison.

2 Page 5 de ses Études Êyypt., 2e fasc, note 1°. Notons que dans la stèle 476 du Sérapéum, on voit,
après un Harpochrate et un Osiris et avant un Chons, une forme d'Horus, avec deux plumes, dont le nom
est écrit au-dessus de sa tête.

3 Le livre de Sinsin, dont M. de Horrack vient de faire une excellente édition, exprime des idées à
peu près semblables, en donnant à Horus, vengeur de son père, (556, v. 20,) le même rôle de défenseur et
d'initiateur du juste et en peignant d'une façon analogue son triomphe, après les épreuves des portes du
ciel inférieur, alors qu'il devient comme le plus grand parmi les dieux (559, V. 16).
 
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