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Revue égyptologique — 2.1881

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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0057

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Revue bibliographique.

47

»des rôles ou des fonctions, peu importe; ils ont chacun un nom et une existence que le Adèle reconnaissait
»par une dévotion plus ou moins particulière; le dévot à Ptah ne se recommandait à Ptah que parce qu'il
» croyait que Ptah avait une personnalité bien marquée, et, en implorant Ptah, ne comptait pas plus sur
» la protection de Sovk, qu'un dévot de nos jours, en se mettant sous la protection de Saint-Julien, ne pense
»se mettre par là sous le patronage de Saint-Antoine de Padoue. Les tonnes dont on revêtait ces dieux
» n'ont pas un caractère allégorique : elles marquent une adoration de l'animal qu'on retrouve dans plus
» d'une religion ancienne et moderne. Les formes ambiguës elles-mêmes, moitié homme, moitié bête, prouvent
» simplement l'ignorance et la crédulité des Anciens en matière d'histoire naturelle'.»

On voit maintenant en présence les deux opinions : l'ancienne et la nouvelle de M. Maspeko. M. Pierret
est pour l'ancienne.

Passons au second point.

Déjà notre illustre maître M. de Eougé avait considéré le culte solaire comme l'élément principal et
universel de la théodicée égyptienne, de même que le culte d'Osiris résumait en lui la psychostasie. Voici
Comment il s'exprime dans sa Notice sommaire des monuments du Louvre (p. 120):

«Le soleil est le plus ancien objet du culte égyptien que nous trouvions sur les monuments. Sa
s naissance de chaque jour, lorsqu'il s'élance du ciel nocturne, était l'emblème naturel des idées que nous
♦venons d'exposer sur l'éternelle génération de la divinité. Aussi l'espace céleste était-il identifié avec la
"mère divine. C'était particulièrement le ciel de la nuit qui remplissait ce personnage. Les rayons du soleil
»en réveillant toute la nature, semblaient donner la vie aux êtres animés. Ce qui, sans doute, n'avait été
» d'abord qu'un symbole, est devenu, sur les monuments égyptiens que nous connaissons, le fond même de
"la religion. C'est le soleil lui-même que l'on y trouve habituellement invoqué comme l'être suprême, et son
»nçm égyptien M, ajouté souvent à celui de la divinité locale, semble témoigner que cette identification
» constitue une seconde époque dans l'histoire des religions de la vallée du Nil. C'est ainsi qu'Ammon est
» devenu Ammon-Ra (Ammon Soleil). Ptah, le dieu suprême de Memphis, s'est peut-être maintenu longtemps
"dans une sphère plus élevée; car on ne le trouve pas identifié au soleil2, tandis qu'ailleurs il semble
"même indiqué comme le père de cet astre. Si le culte du soleil, comme dieu suprême ou comme manifestation
"de ce dieu, paraît un trait général parmi les croyances égyptiennes, il en est un autre qui, du moins dans le
second empire, n'était pas moins universel: c'est le culte d'Osiris, type et sauveur de l'homme après sa
"mort, tel que nous l'avons expliqué à propos des monuments funéraires. Osiris, en cette qualité, était aussi
» identifié avec le soleil infernal, accomplissant sa révolution nocturne jusqu'à ce que sa nouvelle naissance
» vint lui rendre son caractère de dieu du jour. »

Le but principal du livre de M. Pierret consiste à montrer que l'ensemble des divinités égyptiennes
se rapporte au mythe solaire symbolisant le dieu suprême.

De là une division du Panthéon égyptien en six chapitres: 1er chapitre — Le dieu primordial; •2" cha-
pitre — Fonction du soleil, rôle des déesses; 3° chapitre - Naissance du soleil; 4° chapitre — Le soleil
diurne; ô" chapitre — Le soleil nocturne; 6e chapitre — Renaissance du soleil.

C'est sous ces clefs — qu'on me permette cette expression empruntée à la linguistique chinoise -
c'est sous ces clefs, dis-je, que M. Pierret range tous les dieux de la vallée du Nil. De la sorte, tout ce
4«i concerne Apis, Mnôvis, Ptah, Ptah-tatounen, Noun, Nil, Noum, Sati, Anoukè, Thot, Chons, le dieu -
•une, Safekh, Selk, Anhour, Horus-tma, Shou, Ma se trouve dans le chapitre premier; tout ce qui concerne
Sekhet, Tefnout, Menhit, Bast, le Sphynx, Ra, Ammon Ra, le pschent, les uraeus, Nekheb, Ouadj, dans le
chapitre 2; tout ce qui concerne Mehour, Neit, Nout, Thoueris, Maut, Khem, dans le chapitre 3; tout ce
cl«i concerne Ra, Horshefi, Menton, Soupti, Sebek-Ra, Reshep, Bes, Set, Set-Horus, dans le chapitre 4;
tout ce qui concerne Toum, Seb, Tanen, Osiris, Isis, Nephthys, Horus, Anubis, la mort de l'homme assimilée
à la disparition du soleil, le jugement de l'âme, la déesse Anient, Sokhari, et l'enfer égyptien, dans le

1 Champollion, dans sa Grammaire égyptienne (p, 525), cite ces symbolesï^^^^^ <S%^t^z& "foff', sjmbolcs com-

2F'

flezes qui sont ainsi décomposés par le texte égyptien lui-même : "^""^ ! & | 8 ^ jj f r> I I J5Û ""^"WÛ

• ^^^^ ^ Jj Jj P ' ^ '^^^aSlP'l \ « Parol'et"'s"ur le serpent avec deux jambes, avec le disque
* les deux cornes et (sur) les deux yeux (qui sonQ^dév^nt lui avec les deux jambes et les deux ailes». Faut-il voir là une ignorance
^histoire naturelle? Voulait-on représenter des êtres existants? Non, certes! Et si l'un de ces symboles Nehbka est devenu une sorte
e ieu distinct, c'est par une opération évidemment secondaire. (E. R.)

«Excepté dans le type de la divinité infernale Ptuh-Sokar-Osiri.*
 
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