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Revue égyptologique — 2.1881

DOI issue:
Nr. 2-3
DOI article:
Revillout, Eugène: Second extrait de la chronique démotique de Paris, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0097

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Second extrait de la chronique démo tique de Paris.

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bien de l'an 15 de Nechthorheb, et pour renverser, par suite, toutes les autres autorités.
Dans tous les cas, s'il faut admettre dans toute sa rigueur l'interprétation de M. Brugsch, il n'en
sera pas moins démontré que notre texte démotique est parfaitement d'accord avec Mané-
thon, peut-être parceque c'était là une de ses sources principales.

Reprenons le commentaire de ce texte démotique si curieux. Et d'abord, l'apothéose
de Nechtaneb. Cette apothéose indiquée par les mots : «Au dixième jour Ea le reconnut —
»la fin fut au dixième jour — son apothéose fut au dixième jour,» cette apothéose, dis-je,
nous est prouvée par plusieurs monuments qui nomment «le prêtre du nom de Nechtaneb,»
ou «le prêtre du roi Nechtaneb». Comme nous l'avons dit, Nechtaneb était aux yeux de
certains Égyptiens le seul roi légitime de ce temps. C'est à cette circonstance que se rapporte
la qualification « fils de 16 ans, » qui lui est donnée par notre texte et cet autre passage
parallèle relatif à la filiation de Nechtaneb par rapport à Néphéritès Ier. Si l'on calcule le
temps écoulé entre la mort de Néphéritès et l'avènement de Nechtaneb en donnant, comme
Manéthon, 13 ans à Achoris, et, comme notre texte, trois ans à l'ensemble de ses trois suc-
cesseurs, nous arrivons en effet au chiffre de 16 ans, ce qui explique l'appellation « fils de
16 ans, » et ce qui concorde admirablement avec la phrase citée plus haute. « Il parle de
» celui qui sera chef un jour, c'est-à-dire de Nechtaneb qui gouvernera l'Egypte et tous les
» temples. Pour faire être cela le prophète dit : le gouvernement sera au nom de Nechtaneb,
» qui est le nom d'un enfant. C'est comme s'il disait : il ne devancera pas son jour. »

En ce qui concerne le règne de Nechtaneb Ier nous nous bornerons à renvoyer aux
nombreux renseignements recueillis par les Grecs sur ses campagnes, ses succès contre l'Athénien
Iphicrate commandant l'armée persane et qui fut réduit à s'en retourner en toute hâte à
Athènes, etc. Tous ces renseignements ont été recueillis, comparés et discutés avec le plus
grand soin par M. Wibdemann, et quoique nous ne partagions pas sur beaucoup de points les
idées chronologiques de notre savant ami — ainsi que ce que nous avons dit suffit à le faire voir
— nous ne voulons pas faire double emploi en revenant sur le détail des événements que l'on
peut d'ailleurs lire dans les auteurs originaux. Nous nous bornerons donc à noter que nous
possédons aussi en hiéroglyphes de nombreux documents concernant ce roi, qui fit faire dans
les temples d'importants travaux. M. Wibdbmann en a donné une première liste.

Après Nechtaneb figure, dans Manéthon et dans la chronique, le roi Téos ou Tachos
qui nous est également bien connu par les Grecs. C'est ce roi que secourut le roi lacédémo-
nien Agésilas (sans doute en échange des secours prêtés auparavant par les Égyptiens aux
Spartiates contre les Thébains) et qui fut renversé du trône par son neveu Nechtaneb II, au
moment même où il allait porter la guerre en dehors de l'Egypte dans les pays qu'occupait sans
conteste le roi des rois. Nechtaneb fut, paraît-il, aidé dans sa révolte par Agésilas, mécontent
que Téos l'eût relégué au second rang en prenant lui-même la direction générale de l'expé-
dition et en donnant à l'Athénien Chabrias — ancien rival d'Agésilas — le commandement
de la flotte. Toujours est-il que le roi Téos, alors qu'il était déjà en Syrie, apprenant tout à
coup que son neveu Nechtaneb avait soulevé l'Egypte et qu'Agésilas, l'un des généraux qui
l'accompagnaient lui-même, songeait à rejoindre les insurgés, fut pris d'une peur panique et
s'enfuit près de son ennemi de la veille, le roi des Perses. Ainsi finit Téos, auquel Manéthon

donne deux ans de règne, et dont notre prophète démotique dit : «La direction de leur

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