Revue égyptologique (2.1881)

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Eugène Revillout.

maître, 90 gr. 717 (ou, pour simplifier, 91 gr.), et se divisait en 10 Icati La moitié

de l'outeu, équivalant à 5 kati, formait un poids spécial. Tel est le poids Harris de \ ^ " '
6 t o " mm 11

n^Û© *^ ^U *r^sor d'Héliopolis», pesant 45 gr. 3586, et qui a servi à préciser toute

la série. Tel est aussi le poids, beaucoup plus intact, du Louvre, 33 n° 25, pesant environ
45 gr. 48, qui porte la légende (' ( ^ i^-^^q & moitié (d'outen) cinq (kati) du temple d'Héliopolis. »

Cette moitié d'outen se retrouve sous ce nom plus simple dans les papyrus contenant
des estimations d'objets en poids de métaux précieux. On a même aussi en ce cas le quart
d'outen, également relevé par M. Chabas et qui ne correspond plus à un nombre régulier
de kati. Ainsi à côté de la division par 5, on possédait pour l'outen la division par dédu-
plication. C'est à cette division déduplicative2 que semble aussi appartenir le pàk ^ ° j
de la stèle d'Horsiatef, puisque le pak était, suivant le texte même, 1/12S de l'outen. Cela
nous donnerait l'éclielle 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, de même que nous avions pour la mesure
de capacité appelée bescha, l'éclielle 2, 4, 8, 16, 32, 64 ?. Mais j'ai fort tendance à croire
que le pak était alors aussi un poids de raccordement ; car nous possédons d'antiques pièces
d'or orientales qui ont exactement le poids du pak, 0 gr. 71 environ, et qui semblent appar-
tenir à un tout autre système.

C'est peut-être aussi — nous le verrons — à un poids de raccordement que nous avons
affaire pour le poids de l'ancien empire qu'a signalé plus haut (p. 173) M. Sterk. Ce qui
paraît certain c'est que ce poids nous donnerait pour l'outen une division par 6, à côté de
la division par 5 ou par 2 que nous avons déjà signalée. En effet, la légende ® <=7>'Z^1
ne peut s'expliquer que par une fraction de l'outen. ^ est la préposition bien connue,

signifiant avec. est le nom également bien connu de l'outen et marque une fraction

ma ° A

comme '/», Vin, r" 2/« etc. Le mot <r=> équivaut en effet à la pré-

iiin 0? n /10' nnnn /40' I /3 H 1

formante copte pe qui se place avant les chiffres. Ex. : tp-pe.-^ tertia pars, <î>-pe-a>- quarta pars

etc. (Voir Peyron, Lex., p. 175—176.) Quant à la sigle /\ elle n'avait pas encore été déter-
minée. On avait déjà noté cependant la sigle y = lfie e^ ki sig'le > « inférieure à un quart
et valant probablement uu huitième », comme le dit M. de Eougé (Chrest., 2e fasc, p. 118),
mais peut-être aussi '/0, comme f\. Ce qui paraît sûr c'est que le 6e seul peut, comme fraction
régulière, rentrer dans le système de l'outen, puisque notre poids de 10 sixièmes d'outen
pèse 141,8. Ce poids a perdu sur l'un des bords. Pour qu'il puisse concorder avec le poids
de 5 kati d'Héliopolis, il faudrait que chaque unité, (6° d'outen), ait pesé primitivement 15 gr. 12.
Cela n'est pas invraisemblable; et si l'on refusait une perte aussi notable, on serait seulement

comme n'ayant aucune indication écrite qui les rapporte à l'outen, et M. Mariette, dans une lettre publiée
par M. Bortoi.otti, déclare lui-même que tous ces poids conservés au Musée de Boulaq ont été trouvés
par lui dans des monuments d'époque ptolémaïque ou romaine. A cette époque, il y avait bien des poids
d'origine grecque, romaine, etc., usités en Egypte à côté de l'outen. Nous en avons nous-même d'analogues
au Musée égyptien du Louvre. Ils pèsent 43 gr. 3/4, 13 gr. 3/4, 20 gr. % 29 gr. % 28 gr. 3/4, 41 gr.,
29 gr. Vîi 9 g'1'- V* 8 Sr-> 4 Sr- 3U, etc. Mais rien n'indique à quel système ces poids appartiennent.
' Loco citato, p. 19.

2 M. Bortolotti, Cubito efjizio, a fait cette remarque pour le pak.

3 On s'est arrêté dans le système de déduplication pour le bescha au 64e, parce que ce 64° était le
dernier chiffre obtenu de la sorte qui put représenter un nombre entier de ro-outen. Le ro-outen étant le
320e du bescha, un 64e de bescha eu représentait exactement 5, un 32e 10, etc. Voir notre article Sur la
comparaison des mesures égyptiennes et hébraïques.