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Revue égyptologique — 2.1881

DOI issue:
Nr. 2-3
DOI article:
Revillout, Eugène: Poids sémitico-égyptiens
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0217

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Poids sbmitico-égyptiens.

179

amené à admettre qu'il existait à cette époque reculée un outen un peu plus léger que celui
de M. Chabas.

En résumé, <^>^^ me paraît représenter une ancienne fraction de l'outen devenue

un poids spécial, peut-être parce qu'il représentait, comme poids de raccordement, un bpV}

asiatique. C'est pour cela qu'on disait '% d'outen, et non 1 outen et 4/r„ ou plutôt encore,

en style égyptien, 1 outen '/2 '/6. La légende s'explique ainsi facilement. <3></^> signifie :

« avec 10 * AAAAAA » ou « poids de 10 > AAAAAA { ou bpW) ». Nous aurons bientôt l'occasion

A o /\ o v 1

de voir que le déterminatif o, au lieu de nnm, désignait en effet les divers 7pt£> et servait

parfois à lui seul à les exprimer. La légende IM I du poids Golénischeff 1 signifie de la

sorte 8 bp'<2i 2. Mais il s'agit alors de bpW de 16 gr. et demi, au lieu de bpV! de 15 gr. environ.

Avant d'en venir à l'étude de ce dernier poids, il faut que nous examinions rapidement le
système pondéral assyro-sérnitique.

Notre maître, l'éminent assyriologue, M. Oppert, a fort bien résumé dans son Etalon
métrique tout ce qui concerne les poids babyloniens.

Ce système repose tout entier sur les deux mines, forte et faible, dont M. Ledrain
nous a donné plus haut les pesées et les légendes.

Il y avait d'abord la mine forte (ou double) d'environ 1 kilo, représentant 6 unités
divisionnaires appelées pierrès. La pierre de la mine forte se divisait elle-même en 10 unités
plus faibles que M. Oppert appelle drachmes (en assimilant ce mot à darag mana « degré
de la mine» ou '/60 de la mine) et la drachme assyrienne3 en 6 sihir ou oboles. La mine
faible (d'environ \/2 kilo) avait les mêmes subdivisions : 1° son 6°, la pierre faible, 2° le 10"
de ce 6e, la drachme faible, 3° le 6e de ce 10e, ou sihir, ou obole faible.

Enfin à la base de ce double système était le grain, dont il entrait 3600 dans la pierre.

Notons d'abord que le bp® indiqué sur le lion 15 (décrit dans l'article de M. Ledrain,
p. 176) représente à la fois le 60e de la grosse mine et le double du sicle d'or darique. C'est
pour la mine forte ce que M. Oppert nomme la drachme. Ce bpW pesait environ 17 gr.4,
tandis que le double sicle d'or darique en pesait 16,80 et l'unité du poids de M. Golénischeff
16,40. Nous avons donc en Assyrie, en Perse et en Egypte, (peut-être, il est vrai, à l'époque
persane), le même poids, que les Sémites appelaient bp^!, mais qui était le bp'ù! ou 60e de
la mine forte, double du bpiî! de la mine faible. Ajoutons que ce bpW de la mine forte a

o

1 II y a aussi le poids Champollion portant la légende ^ et qui est désigné par la lettre H dans
le tableau initial de M. Bortolotti (Cubito egizio, t. Ier, pl. Iu). Mais je n'ai pas à son sujet de renseigne-
ments suffisants.

2 Notre excellent ami M. Pleyte a déjà remarqué que dans les Denkmaler, III, 76 a, on voit payer
en petites pièces d'argent. Une de ces pièces occupe une partie du creux de la main. Cela pourrait être un
sekel. Mais la question est bien douteuse. Elle l'est encore plus, s'il s'agit de déterminer le module des pièces
d'or et d'argent du papyrus de Boulaq publié par M. Ckabas.

3 La drachme de M. Oppert, ou G0u de la mine, avait surtout un autre nom TTT*—T dont la lecture
est douteuse. C'est le mot qui sert le plus ordinairement (voir Étalon métrique, p. 82, 83).

i Nous avons aussi dans le lion 16 un bpV un peu plus lourd. Il arrive environ à 18 gr. M. Oppert
a du reste fait remarquer (Étalon métrique, p. 72) que «pour les poids il y a fluctuation d'une ville à l'autre,
» comme encore de nos jours», et que les Babyloniens n'avaient pas primitivement de balances bien justes
(ibid., p. 79). L'établissement de la monnaie darique répandue dans tout l'empire a plus tard régularisé le
système pondéral; chaque darique formait un étalon facile à reconnaître.

23*
 
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