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Revue égyptologique — 2.1881

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Nr. 2-3
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Revillout, Eugène: Note sur les plus anciennes monnaies hébrai͏̈ques
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https://doi.org/10.11588/diglit.10049#0280

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242

Eugène Revillout.

Il nous reste à dire que, par imitation, l'once se divisait aussi en 6 sextules (valant
chacune un siciliens et demi) et la livre en 12 onces.

Les autres divisions de l'as libral sont connues de tout le monde : 1° le deunx de 11
onces; 2° le dextans de 10; 3° le dodrans de 9; 4° le bes de 8; 5° le septunx de 7; 6° le
semis de 6; 7° le quincunx de 5; 8° le triens de 4; 9° le quadrans de 3; 10° le sextans
de 2 ; et cela sans compter la sembella ou demi livre ' etc. M. Mommsen a pensé que ces
divisions supérieures à l'once étaient les seules anciennes et que les fractions moindres que
l'once n'étaient pas antérieures à l'empire. Mais nous avons la preuve du contraire : 1° dans
une lettre de Cicéron à Atticus (liv. 4, ep. 16), où il est question de l'île de Bretagne dans
laquelle on ne trouverait pas un scrupule d'argent «neque argenti scrupulum esse ullum in
hac insula»; 2° dans Varron (apud Charis. II, p. 81) parlant de la monnaie d'argent de
Servius Tullius plus lourde de 4 scrupules que la monnaie de son temps «nummum argen-
teum conflatum primum a Servio TulMo dicunt, is quatuor scrupulis major fuit quam nunc est »
et dans d'autres autorités que l'on trouvera, par exemple, dans Forcellini. Au simple point de
vue rationnel, il semble du reste qu'il devait en être ainsi et que les Romains n'avaient pu
arrêter à l'once leur système pondéral, ce qui aurait banni complètement jusqu'à l'empire le
commerce et l'usage des métaux précieux, des pierres fines, des épices, des médicaments, des
denrées rares etc. Les documents de cette période qui nous sont parvenus nous montrent
que le monde latin en était arrivé à un degré de civilisation beaucoup plus avancé que celui-
là : et comme les métrologistes et les auteurs contemporains nous ont donné le nom et la
valeur de ces poids faibles et nous ont même appris que le système pondéral avait servi de
prototype aux mesures de longueur, de superficie, de temps etc. nous ne voyons aucune
raison de douter de leurs témoignages. Jusqu'à preuve du contraire, le siciliens nous paraît
donc le sicle didracbme, apporté par les Phéniciens aux Romains au moment où se constitua
— évidemment par une influence orientale — le système pondéral ou libral de ces derniers.
Les métrologistes latins sont, en conséquence, parfaitement d'accord avec les Septante pour
l'évaluation du vieux sicle assyro-persico-phénicodiébraïque. Cet ancien système, qui durait
encore en Palestine du temps des Septante, dut bientôt après y faire place à un autre.

En effet, comme nous l'avons déjà établi à propos des mesures de capacité, les Ptolé-
mées avaient conçu une grande réforme des poids et mesures, qu'ils étendirent à tout leur
empire et particulièrement à la Syrie, la Palestine etc. Ils doublèrent de la sorte l'épha (qui
dut correspondre à l'artabe, leur nouvelle unité de mesure, au lieu de correspondre à Tapé
égyptien) et par suite aussi toutes les autres divisions de l'épha. Pour le sicle la duplication
était plus logique, puisqu'il existait un sicle fort (darique forte ou double) à côté du sicle
faible (darique faible ou simple). Mais le poids du sicle fort fut réduit dans la même pro-
portion où l'était le poids de la drachme, de manière, d'une part, à concorder avec la mon-
naie d'argent de Philippe, et, d'une autre part, à être en proportion avec le vieil argenteus
égyptien, qui valut juste 5 sekels ptolémaïques. Nous avons vu précédemment que ces poids
monnaies furent introduits dans tout le monde chananéen et phénicien par l'intermédiaire
d'abord du tétradrachme frappé à Tyr etc. avec l'effigie des Ptolémées et l'aigle, puis du tétra-

1 Un héritage était aussi considéré comme un as et se divisait par les mêmes fractions. Celui qui
avait un sicilicus de l'hérédité en avait le 48e et ainsi de suite.
 
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